vendredi 12 octobre 2007

1967 : 1 an, amour non partagé

C'est d'abord un film super8, mon père en faisait beaucoup à l'époque, il les montait ensuite en longues bobines.
Sur celui ci nous sommes mon frère et moi dans mon parc assis au milieu de journaux, j'ai l'air occupée à jouer entre nous il y a kinou le chat de la famille. A un moment mon frère se retourne attrape un bout de journal et frotte le chat pour le taquiner, celui ci surpris se retourne et me mets un coup de griffe.
C'est ensuite un souvenir, je vais dans la chambre de mes parent, sur le fauteuil bleu Kinou se prélasse, je m'approche, l'enlace pour lui faire un bisou et en échange il me mord le nez.
Je me rappelle avoir été triste le jour où il a disparu, on nous a dit qu'il était parti, j'ai longtemps cru que c'était de ma faute et puis je me suis demandée s'ils ne s'en étaient pas débarrassé, en fin de compte. C'était un beau siamois aux yeux bleu avec le caractère que l'on prête à cette race.
Je ne lui en ai jamais voulu et j'ai toujours désiré avoir un chat à moi, un qui m'aime et qui me laisse enfouir ma tête au creux de son ventre. Pour réaliser ce rêve il m'a fallut attendre l'adolescence.

samedi 6 octobre 2007

1968 : 2 ans l'école maternelle

Dans ma famille on nous a toujours dit que nous avions été à la maternelle de façon précoce. Cela me semble un peu jeune 2 ans pour la maternelle mais comme je n'ai pas de souvenir précis de mon age je vais partir de cet indice. Je vais à l'école sentini, une grande cour des bâtiments de plein pieds avec de large fenêtre. il y a un toboggan des énorme cylindre en béton et un bac a sable. le reste est couvert de pelouse délimité par un chemin en goudron. Le docteur a dit elle n'aime pas mangé, mettez la à la cantine. cela évite des allers retour à ma grand mère qui vient me chercher à pied en longeant le canal.
Parfois je reste à la garderie le temps que maman passe me chercher. Un soir la gardienne m'appelle "ta maman arrive", je me retourne vois une femme au long cheveux méchés et me remets à jouer. La gardienne insiste je ne comprends pas ma mère ne ressemble pas du tout à cette dame.
Et puis la dame m'appelle elle a la voix de maman. elle a mis une perruque....‰‰‰ La maitresse est très gentille avec moi je suis sage j'apprends vite j'ai plein de bon point et à la fin de la maternelle elle m'offre un livre, je comprendrais plus tard que ma mère fournit l'école en matériel scolaire et doit faire certaines réductions très appréciées. c'est pas grave je me souviens aussi que la directrice apprécie mes dessins. Je suis d'une patience d'ange, je fais des cerisiers avec pleins de feuilles dessinées une à une ainsi que des tonnes de cerises. Je me demande parfois si cette admiration précoce pour mes "productions artistiques" n'a pas déterminé mon choix de vie des années plus tard.

lundi 3 septembre 2007

1969 : 3 ans Une fessée mémorable

C'est un souvenir, un vrai, de ceux dont on se rappelle les petites pensées qui nous ont assaillies à cet instant.

Toute la famille est à Barcelone au camping, trois caravanes tournées de manière à délimiter notre campement. trois familles peut etre 4 je ne me souviens plus exactement.
Pour aller à la plage il faut marcher sur un chemin en rondin de bois, c'est pas tout près mais il n'y a pas de rue à traverser.
Mes parents m'emmènent avec eux, je me trempe un peu puis je joue sur le sable à coté d'eux.
Mon père a envie de se baigner il convainc ma mère de le suivre en disant qu'il ne vont pas loin.
Je lève les yeux je les vois s'embrasser ils n'ont pas un regard pour moi je me sens un peu délaissée et je me dis que je serais mieux au camp avec les autres.
Décision prise je n'hésite pas, me lève et retourne à la caravane. arrivée là bas les adultes sont distraits par la distribution du courrier, personne ne se rend vraiment compte que je suis rentrée seule on me donne une carte postale qui m'est adressée avec une espagnole en robe flamenca dont les froufrous se soulèvent.
d'un coup arrive mon père tout retourné et affolé lorsqu'il m'aperçoit sa frayeur se transforme en fureur il me hurle dessus et me met une trempe phénoménale en me disant ne fais plus jamais ça.
Je ne comprends pas ce qu'il a, moi je lui ai rien dit de m'avoir laissée toute seule, c'est injuste !
J'ai les fesses qui brulent, je pleure dans la caravane avec ma carte postale si jolie à la main et personne n'a pensé à me la lire, ils sont vraiment pas gentils.

on m'a expliqué plus tard que l'instant d'après en tournant leurs regards vers la plage ils avaient découvert ma disparition, ils m'avaient d'abord cherchée sur le sable puis dans l'eau et ils étaient rentrés chercher de l'aide en désespoir de cause, sans penser que je pouvais avoir retenu le chemin et être au camp. Ma fessée a été un exutoire à leur peur, j'aurais préféré un soulagement moins démonstratif. mais peut être n'en aurais je pas la mémoire.

mercredi 29 août 2007

1970 : 4 ans une soeur

ma soeur nait cette année là, ça s'est un repère sûr, elle deviendra la chouchou de la famille.
Il parait que nous refusions qu'on la gronde et nous mettions à pleurer avec elle lors des rares fessées.
Je ne sais pas si c'est une réalité ou si la mythologie familiale cache là dessous les effets du favoritisme.
% Heureusement elle aura un bon fond comme on dit, elle est généreuse la petite et elle attendra l'adolescence et notre désertion pour se conduire en fille unique.

Je devais être heureuse et un peu jalouse tout de même, sur les photos je fais des efforts désespérés pour lui prendre la vedette. Rare sont celles où je n'apparais pas dans un coin, même un petit bout mais être là.
Mon oncle m'a ramené un petit lapin blanc, j'en suis dingue, je le traine partout avec moi mais comme une peluche coincé sous mon bras.
Le soir je le range dans le clapier pour aller me coucher. Je ne sais pas combien de temps il tient à ce régime mais il finit par mourir. Comme je suis trop petite (?) on me dit qu'il s'est enfui, et c'est à 30 ans que j'apprends médusée que c'est moi qui l'ai tué. Ma mère a fini par me le dire m'entendant parler avec nostalgie à une amie de ce petit lapin échappé, elle croyait que j'avais compris depuis le temps.

Je crois que cela m'a plus traumatisée que le père Noël, il faut dire que le mensonge a duré plus longtemps.
Du coup je lui ai demandé si mon cobaye était mort lui aussi.

La vérité a chancelé ce jour là, ça n'a l'air de rien mais un truc pareil peut ébranler son rapport au monde.

vendredi 10 août 2007

1971 : 5 ans vacances thérapeutiques

J'ai des souvenirs de vacances de neige dans les foyer ruraux de la CAF, je crois. Bannière de Bigorre, mes parents louaient un chalet où s'entassait toute la famille même ma grand mère. on ne faisait pas de ski juste de la luge et des balades. J'avais un décalage à la hanche je devais marcher dans la neige l'hiver et le sable l'été, pas si mal comme prescription sauf que je me souviens que je n'avais pas de moon-boots mais des bottes en caoutchouc rouge avec de grosses chaussettes et il faisait pas chaud.
Dans la série vacances thérapeutiques on a été faire du camping à la Bourboule en Auvergne au pied des volcan. Je n'ai aucun souvenir précis de ce voyage juste une image du camping et la sensation de grand air pas du tout comme à la mer

Après ces sacrifices familiaux, je finirais par changer d'air en compagnie de ma seule grand mère, peut être par économie, mes parents prenant moins de vacances. Mais ils accueillent ma cousine en échange. Je ne me suis jamais souciée à l'époque de ce qu'ils faisaient pendant mon absence, mais depuis que j'ai constaté le malaise de ma mère par rapport à cette situation je me pose des questions. Il faudrait que j'en parle à mes frère et soeur s'ils s'en souviennent.

dimanche 5 août 2007

1972 6 ans la pisseuse

c'est la grande école je rentre au cp et en plus je vais à l'école en ville. je dois rester au magasin en attendant la fermeture, fini les gouter avec ma grand mère et ma petite soeur. Je suis grande pourtant le premier jour d'école il m'arrive une aventure qui me fait comprendre que je ne suis pas si grande que ça. l'école me parait immense puisqu'elle est nouvelle, ma classe est au premier étage. à la récréation je vais jouer avec les autres, et en rentrant je m'aperçois que j'ai envie d'aller aux toilettes, je demande poliment la maitresse me laisse y aller mais en me rappelant que j'aurais du y penser avant. Je descends dans la cour je me dirige vers la longue rangée de portes qui m'avait impressionné pendant la pause, j'en ouvre une, il n'y a qu'un trou, j'essaie les autres c'est pareil. il n'y a pas de toilettes, je remonte en classe n'ose rien demander par timidité et me remets au travail. au bout d'un moment n'y tenant plus je me laisse aller sans bouger de mon banc. quand la maitresse s'en aperçois elle ne comprend pas ce qui c'est passé vu que je suis sortie un instant plus tôt. Je ne sais plus où me mettre. j'ai honte j'avoue ne pas avoir trouvé les toilettes et finalement elle se rend compte que je n'ai jamais vu de ma vie des toilettes à la turque. Je ne sais pas si mon expérience à servi à quelque chose et si les années d'après la directrices a fait visité les toilettes tout comme elle le fait pour le réfectoire, mais cette expérience ne me réconcilie pas avec la corvée des besoins bassement matériel. Je suis une fille on me traite de pisseuse alors que je passe une grande partie de mon temps à me retenir pour ne pas interrompre mes activités ludiques. tiens ça me rappelle une petite chanson. "fais pipi sur l'gazon pour embêter les coccinelles fais pipi sur l'gazon pour emmerder les papillons." ça vous dit quelque chose? moi ça me rappelle des trajet de vacances suer la nationale 113 pour aller à Nîmes ou en Espagne.

dimanche 29 juillet 2007

1973 : 7 ans dire l'heure

CE1 ça commence à être sérieux, cette année on apprend à lire l'heure j'ai du mal à m'y faire, lors des interrogations je m'en sors toujours mais cela ne deviendra jamais naturel.
Des années plus tard, bien avant les montres à quartz on m'offrira une montre sans aiguille qui indique l'heure grâce à des petits disques, 10h45, c'est le bonheur.
Mon instituteur mr Bardin est adorable c'est le père de mon amoureux, j'adore aller à l'école.
Avec mon frère nous rentrons à pied, les rues que nous empruntons ne sont pas trop fréquentées par les voitures mais il faut faire attention. Après l'école, on file au magasin donner un coup de main quand il y a besoin comme pendant la rentrée scolaire, ou on va jouer sur la place de la cathédrale. à 19heure il faut être rentré. C'est une grande liberté
On râle un peu pour le principe quand on doit aider mais on a aussi la sensation d'être utile. c'est moi qui emballe les affaires dans les sacs et j'ai pour mission de choisir le cadeau que l('on glisse pour fidéliser les clients, cela va du ballon à gonfler, au petit jouet, en passant par le stylo club A. C'est une grande responsabilité je suis trés fière de faire plaisir.

Cela me fait penser que 10 ans plus tard lorsque je serais serveuse sur l'autoroute, je rencontrerais une jeune fille qui distribuait des échantillons aux vacanciers, et je la regarderais avec envie jusqu'à ce qu'elle m'explique que les gens ne l'a voyaient même pas ils se bousculaient pour avoir le cadeau sans égards pour celle qui le leur donnait.

dimanche 22 juillet 2007

1974 : 8 ans déménagement

Cette année on quitte la petite maison de la cité azur où nous avons toujours vécu pour emménager dans la maison que mon père a construit.
Elle est trés grande il y a deux salles de bain une salle à manger où une table de 10m ne parait pas si imposante que ça. et un très grand jardin tout autour, mais c'est un grand changement on se retrouve à la campagne.
Les gens du village nous appelle les filles de la ville et je ne me ferais jamais vraiment à cette façon de s'occuper de ses voisins. chez nous on connaissait toute la rue mais on n'entendait pas des commentaires sur les uns et les autres ou étais je trop petite.
Après quelques essais de rapprochement avec les enfants du village je finis par laisser tomber.
Dans la cour de l'école, je joue avé les garçons à des histoires où il faut me protéger, eux ce sont les aigles et moi l'oisillon qui tombe du nid (la fontaine de la cour) ils sont plutôt sympas même si par moment je les trouve un peu stupides de s'obstiner à trouver de l'intéret sous les jupes des filles. Avec moi le problème est résolu je soulève mes jupes toute seule pour leur montrer qu'il n'y a rien à voir et cela a le mérite de faire perdre au jeu son plus grand interêt donc ils me laissent tranquille.

Comme à chaque vacances, je pars avec ma grand mère chez une de mes tantes.
"Je suis de santé fragile" le médecin a conseillé le changement d'air, ce qui permet à ma mère de se débarrasser de moi à chaque vacances scolaire même celles de 15 jours. Je dis débarrasser mais je ne le vivais pas comme cela à l'époque, ce sont des excuses rétrospectives de ma mère qui m'ont fait soupçonner son soulagement à me voir partir, 25 ans plus tard elle se sentait encore coupable.
moi j'aime bien voyager je suis avec ma grand mère, chez ma tante on me traite comme une princesse parce qu'elle n'a eu que des garçon et de temps en temps il y a de grandes réunions familiales où même mes parents sont là.
C'est chouette tout ce monde qui finalement ne s'occupe pas trop de ce que l'on peut bien trafiquer entre cousin.
Moi j'ai une balançoire et même un fouet pour couper des bout de papier entre les mains des téméraires, mon oncle m'a interdit de frapper qui que ce soit avec. Je suis une enfant sage, il n'y aura jamais de problème. Je préfère dompter les bêtes féroces.

mardi 17 juillet 2007

1975: 9 ans la douceur

C'est peut être aussi cette année là que nous avons gagné Bienvenue à la kermesse.
Pendant la fête de la paroisse, ma petite soeur s'est fait piqué par une guêpe et elle doit être emmenée aux urgences, mes parents nous laissent seuls mon frère et moi avec quelques menues monnaies à dépenser dans les stands en nous demandant d'être sage et d'aller voir le curé si on avait un problème. Quand ils reviennent nous avons gagné un couple de lapin et un cochon d'inde soit disant enceinte, ils sont catastrophés mais finalement on ramène tout ça à la maison les lapins iront dans le clapier des voisins et finiront dans un civet et Bienvenue aura droit à une botte de paille dans le garage, un jour elle finira par s'échapper au grand soulagement de mes parents qui en avaient marre de gérer les conflits entre elle et le chien.
A l'école la maitresse est trés gentille elle organise des sorties et nous fait faire des reportages sur des sujets comme la blonde Aquitaine, ou le maïs. j'adore je peux remplir mes cahier de croquis, dessins et autres collages, c'est passionnant.
J'ai des copains dont un maghrébin avec qui je joue aussi sur la place de la cathédrale après l'école, parce qu'il habite le quartier de notre magasin, ma mère trouve ça bien. ça lui rappelle son enfance
Je fais de la danse classique le cours est tout près je n'ai pas à courir pour être à l'heure j'y vais même toute seule. Cette année c'est le jeudi avec ma soeur et mercredi après midi toute seule, j'adore ça à la fin de l'année la prof me propose même de commencer les pointes, mais ma petite soeur veille, comme elle est obligée de rester seule à la maison ces après-midis là elle s'arrange pour que je l'envie, alors que je n'aime pas trop la télé, elle me raconte tous les dessins animés notamment scoubidou que je rate.
Comme je dois moi même passer tout l'après midi en ville pour seulement une heure de bonheur à la danse, je décide bêtement que je préfère arrêter
.

Stupidité enfantine, je l'ai longtemps regretté surtout après m'être aperçu de la vacuité de ces après-midis devant la télé, où finalement rien ne se passe.

mercredi 11 juillet 2007

1976 : 10 ans coup de soleil

C'est la grande canicule, mon père achète et installe une piscine à boudin dans le jardin, je prends mon premier coup de soleil, soigné à la tomate fraiche qui tiraille le dos. du coup je dois porter un tee-shirt pour me baigner. c'est désagréable je déteste porter des vêtements mouillés.

ma maitresse vient de la région parisienne elle a du mal avec l'accent local.
Un jour elle me fait réciter 5 fois d'affilée une récitation que je sais pourtant par coeur, je ne comprends pas où est le problème ni ce qu'elle veut vraiment, jusqu'à ce qu'elle finisse par s'énerver "c'est pas avé les raôses c'est avec les rôoses ! c'est pas sorcier tout de même!!" première confrontation avec l'intolérance, on s'y fera, d'ailleurs personne n'ose trop la ramener c'est le genre d'institutrice qui traite sa fille qui est dans notre classe pire que tout le monde, elle lui hurle dessus et lui tire même les cheveux, chacun la plaind en silence en essayant de temps en temps de faire diversion pour que l'orage ne lui tombe pas systématiquement dessus.
Heureusement je n'ai pas rencontré beaucoup de cas de ce genre dans ma scolarité je crois même que c'est la seule et je me demande parfois comment s'en est sorti sa fille.
A cette époque je n'étais pas encore en conflit avec ma mère et nous n'en sommes jamais arrivé là. Ce tyrannisme indécent me faisait beaucoup d'effet peut être parce que chez nous on ne se donnait jamais en spectacle.

samedi 7 juillet 2007

1977 : 11 ans

mon amoureux depuis le cours préparatoire a sauté une classe je ne le vois plus, je reste fidèle à mes amours enfantines jusqu'au collège en lui écrivant des cartes chaque vacances et lui offrant de petits cadeaux comme des stylos qui viennent du magasin de mes parents.
j'ai des problèmes pour retenir l'ordre des rois de France sinon je m'en sors bien à l'école
j'ai aussi le souvenir de ma meilleure ami marie christine qui avec le recul me martyrisait plutôt qu'autre chose. nous étions les 2 meilleures élèves de la classe mais souvent elle m'obligeait à faire des trucs sans importance mais qui me déplaisaient en me menaçant, et en me pinçant.
souvenir aussi de l'odeur des polycopiés ronéotypés que j'avais parfois mission de faire à la récréation, l'odeur d'alcool agréable et synonyme d'étude.

mardi 26 juin 2007

1978 : 12 ans la séparation

A part mon entrée en 6ème le grand évènement de l'année c'est le départ de ma grand mère pour Nimes. Elle a toujours vécu avec nous et d'un seul coup elle s'en va vivre chez une autre de ses filles. Elle s'est disputé avec ma mère qui lui a demandé de partir, je ne connais pas le motif de la querelle mais je trouve cette décision injuste. Je jure en mon fort intérieur que lorsque ma mère sera vielle je l'abandonnerais et décide que je m'occuperais de ma grand mère.
C'est elle qui ma élevée, je suis sa poupée de porcelaine, je me mets au creux de son fauteuil pour regarder la télé quand j'ai peur, elle a la peau douce et elle était toujours là pour nous. Maigre consolation je déménage dans sa chambre, nous en avons donc maintenant une chacun.
Je n'ai pas eu à tenir ma promesse ma mère nous a quitté avant, mais je pense que la difficulté de nos relations n'a pas été amélioré par cet évènement.
Déjà à cette époque je continue ma relation à ma grand mère je l'appellerais chaque semaine lui écrirais des cartes postales auxquelles elle répondra de son écriture d'un autre temps. quand elle finira par prendre un appartement toute seule je ferais le voyage une fois par an pour passer une semaine avec elle.
maintenant que je suis adulte je comprends mieux les difficultés qu'il devait y avoir à vivre sous notre toit, ma grand mère est autoritaire sous des apparences douces elle est têtue et parfois a des jugements coupants qui peuvent blesser. J'en ai fait l'expérience. Mais je n'ai jamais renoncé à essayer de la faire changer d'avis pour pouvoir continuer à l'aimer, maintenant elle est trés vieille et elle sait aussi faire ces efforts, mettre de l'eau dans son vin quelque fois. Ce n'était sans doute pas le cas à l'époque.
Cette histoire et d'autres qui nous ont été cachées fera exploser le cercle familial, fini les grandes réunions de tribu dans lesquelles j'ai été élevée, maintenant la famille se restreint à 5 personnes et cela fait un peu bizarre.

C'est peut être la recherche de cette grande famille disparue qui m'a poussé dans ces longues années de cohabitation et dans l'expérience des squatts parisiens.
En tout cas je sais que cette rupture a changé ma vie et j'ai le sentiment que mon univers s'est refermé et que cela ne m'a pas plu du tout.

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