C'est un souvenir, un vrai, de ceux dont on se rappelle les petites pensées qui nous ont assaillies à cet instant.

Toute la famille est à Barcelone au camping, trois caravanes tournées de manière à délimiter notre campement. trois familles peut etre 4 je ne me souviens plus exactement.
Pour aller à la plage il faut marcher sur un chemin en rondin de bois, c'est pas tout près mais il n'y a pas de rue à traverser.
Mes parents m'emmènent avec eux, je me trempe un peu puis je joue sur le sable à coté d'eux.
Mon père a envie de se baigner il convainc ma mère de le suivre en disant qu'il ne vont pas loin.
Je lève les yeux je les vois s'embrasser ils n'ont pas un regard pour moi je me sens un peu délaissée et je me dis que je serais mieux au camp avec les autres.
Décision prise je n'hésite pas, me lève et retourne à la caravane. arrivée là bas les adultes sont distraits par la distribution du courrier, personne ne se rend vraiment compte que je suis rentrée seule on me donne une carte postale qui m'est adressée avec une espagnole en robe flamenca dont les froufrous se soulèvent.
d'un coup arrive mon père tout retourné et affolé lorsqu'il m'aperçoit sa frayeur se transforme en fureur il me hurle dessus et me met une trempe phénoménale en me disant ne fais plus jamais ça.
Je ne comprends pas ce qu'il a, moi je lui ai rien dit de m'avoir laissée toute seule, c'est injuste !
J'ai les fesses qui brulent, je pleure dans la caravane avec ma carte postale si jolie à la main et personne n'a pensé à me la lire, ils sont vraiment pas gentils.

on m'a expliqué plus tard que l'instant d'après en tournant leurs regards vers la plage ils avaient découvert ma disparition, ils m'avaient d'abord cherchée sur le sable puis dans l'eau et ils étaient rentrés chercher de l'aide en désespoir de cause, sans penser que je pouvais avoir retenu le chemin et être au camp. Ma fessée a été un exutoire à leur peur, j'aurais préféré un soulagement moins démonstratif. mais peut être n'en aurais je pas la mémoire.