lundi 19 novembre 2007

Si c'est à refaire, j'é-marge encore...

Petite pierre jetée dans l'eau,
parfois prise dans un rebond, une onde,
parfois non,
j'émarge encore
au côté de mes amis projectiles.

J'avais trouvé le projet de Kozlika beau à lire. Je me suis beaucoup amusée à choisir mes petits cailloux à les faire rebondir et à les voir se mélanger. Pour certains, j'avais hâte de les faire partager. D'autres, me faisaient sentir assez(trop!) banale, une fois mêlés aux autres. L'écriture de chacun de mes pas a en tout cas donné lieu à un travail d'élaboration, de polissage qui me laissait souvent un peu fatiguée, comme courbaturée par la tâche.
Parallèlement, c'était un tout autre exercice : lecture, recherche, visionnage des ondes formées par les collègues. Car c'est là que mes petits ronds dans l'eau prenaient du sens. Je naviguais entre âge, année, évènement. Ma curiosité m'amenait ici, là, avec elle ou bien encore avec lui. Chez nous ou des fois, jusque chez eux. Ils m'ont emmenée.
Petites perles découvertes, donc, par des soirées tranquilles, où l'on entendait que les souvenirs remonter, puis de nouveau s'évanouir .

Drames personnels, mythes familiaux, une rencontre à deux voix, même, un jour...Explosion, rendez-vous amoureux, accident de voiture, petits bonheurs, coeurs qui battent, doutes sur l'avenir, mensonges, changements de cap. Mort.

J'écris au passé mais en fait, c'est une histoire qui continue pour moi et qui continue tout court. J'ai juste été bloquée pour écrire mais je reviens souvent...Et je regarde, je lis, je souris ou je reste interdite. Certains cailloux sont beaucoup trop lourds pour une personne!
Je continuerai donc à jeter mes cailloux d'ici peu, sûrement. Et même si j'en garderais des copies pour moi, je les trouve très bien là, au milieu de ceux des autres.

dimanche 30 septembre 2007

1994 :16 En attendant

ça fait longtemps que je n'ai pas écrit. Parce que le présent m'a un peu rattrapé à ces périodes, parce que mes souvenirs sont assez flous ou douloureux.

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dimanche 3 juin 2007

1995 : 17 Imprécise

Je n'ai que des souvenirs imprécis de cette année:

  • Mes copines de lycée. Je me souviens de A, de sa détermination et de ses intiatives pour tenter de paraitre autre chose que ce qu'elle croyait être. Du regard doux de S, déjà jeune femme, oscillant entre fatalisme et réactions face à ce qui pouvait être sa destinée. J'avais peu de copains, copines à l'époque, plutôt des amitiés très fortes mais lointaines. Je perçois avec le recul combien leurs compagnies m'ont permis de retrouver un peu de sereinité et de douceur lorsque j'étais au lycée. Je recherchais aussi qui j'étais à travers le regard des autres. Je faisais des expérimentaions vestimentaires, essayant de trouver peu à peu mon style.
  • Les cours d'économie, la spécialité que j'avais choisie. J'avais l'impression qu'on m'offrait des outils pour comprendre les enjeux du monde, dénouer les évidences des choix politiques et économiques. Expliquer le chômage par trois courants différents, appréhender ce qu'est la mondialisation. Ces connaissances m'ont toujours servie par la suite. C'est ce qui m'a peut-être permis depuis de prendre du recul sur les évidences, les tentatives de démagogie...
  • Un séjour en Angleterre, dans un chantier international. Des rencontres surprenantes, de tout âge, tout milieu. Une belle expérience de vie mais en même l'impression que je faisais quelque chose d'un peu dingue. J'ai eu très peur le dernier jour, alors que j'ai failli loupé mon car pour rentrer en France. Pourquoi toujours partir en autonomie, assumer autant de responsabilités plutôt que de me laisser porter? Qu'aurais-je fait, ce soir-là, si je m'étais trouvée seule à Londres? Peut-être comme d'habitude: faire comme si tout allait bien.


dimanche 29 avril 2007

1996 : 18 Minorée

Minorée car c'est une année, un caillou que je voudrais ainsi. Avec peu de vagues.

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vendredi 13 avril 2007

1997: 19 Quelques jours au Soleil

''...Silences...Soupirs... Que dire de cette année? Pas une année franchement triste, pas non plus franchement gaie. Au milieu un souvenir émerge: ''

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mercredi 28 mars 2007

1998 :20 Elastique

Alors, cette année...elle a été difficile .
J'étudiais et j'étais dans une année où il fallait beaucoup, beaucoup travailler, bachoter, rechercher, écrire, apprendre. C'était riche. Je me suis surprise à aimer des matières sur lesquelles j'avais beaucoup d'a-priori. Mais c'était dur, très dur. Et je déprimais cette année-là. Je me sentais moins que rien, l'impression de ne pas avoir de valeur. Pourtant je me battais mais...J'avais pris des tas d'engagements par ailleurs, m'étais fixée un peu plus de défis et j'en étais épuisée. J'ai même pris des sortes de médicaments pour les apathies passagères, je crois. Rien de très grave ou de très fort. Mais quelque chose de latent, d'enlisant dans lequel je m'enfonçais.
J'avais appris les médisances et hypocrisie de deux copines de fac sur mon compte et avais décidé de m'en éloigner, me plongeant dans une solitude difficile. Me suis pris un rateau dans un amour naissant. Et puis surtout, j'ai commencé à réaliser qu'il fallait que je quitte le domicile familial.
Je l'ai réalisé un jour ordinaire où je me suis engueulée avec ma jeune soeur. L'objet de la dispute, c'était le fait que je refuse de l'amener chez une copine à l'heure précise où elle le souhaitait. C'est partie en engueulade et ma mère a pris partie pour elle, me demandant de faire des efforts. C'était la goutte d'eau. Je suis partie me ballader les points serrés, hors de moi. J'ai réalisé que des efforts, j'en faisais beaucoup déjà, et depuis un moment. Mais plus j'en faisais et plus on en exigeait. Je n'en pouvais plus, il fallait que je me sauve. Je réalisais aussi que j'aurais attendu plus d'attention, plus d'inquiétude chez mes parents. Mais rien ne venait. Je me suis dit qu'il ne fallait rien attendre d'eux et construire ma vie. Avec mon caractère, ça a donné quelque chose de plutôt tranquille comme rupture. J'ai parlé de mon souhait d'aller vivre en ville, de mes économies et de mes projets de travailler pour le payer. J'ai enfoui beaucoup de choses encore car je me sentais pas assez sûre pour le laisser paraître.
Et j'ai eu mon premier chez moi en septembre. Une chambre de bonne donnant sur un puits de jour. Pas la grande classe mais parfait pour moi. Mon petit coin douche, ma petite cuisine. J'ai commencé à réfléchir à la façon dont je souhaitais vivre, moi. Ma façon de m'alimenter, de gérer mon budget, de me déplacer. C'était dur aussi mais là, les petits moments de plaisirs, les petits bonheurs étaient présents et je construisais, je subissais plus.
Année élastique, où je me "masquais" régulièrement derrière une apparence attendue, où j'ai été tiraillée, j'ai eu mal. Puis, j'ai rebondi.

mardi 20 mars 2007

1999: 21 En partie moi

1999, c'est l'année où j'ai décidé d'arrêter la fac.
Ca ne se passait pas trop mal, j'étais interessée, je commençais à connaître davantage de personnes après deux années un peu difficiles. Je savais juste que je n'avais pas besoin d'un diplôme supérieur à un bac+3 pour exercer mon métier. Alors, j'étais assez sereine en fait en rendant mes devoirs, en passant mes exams. La seule chose qui me motivait pour les avoir était le fait que je ne redoublerais pas si j'échouais. Cette décision suscitait une forme d'admiration dans mon entourage plus ou moins proche et chez les autres étudiants. Il faut dire que beaucoup continuaient la fac un peu de façon automatique : je réussis l'exam-je continue, j'échoue-je me demande ce que je veux vraiment faire dans la vie... Une autre chose qui aurait pu me motiver à rester c'est de pouvoir étudier à l'étranger. Mais financièrement ça allait être compliqué. Alors c'était soit travailler, soit trouver une autre façon de partir vivre ailleurs.
1999, c'est l'année où j'ai vécu une bel épisode amoureux.
Episode car entre dans l'entre-deux de cette année mi-universitaire mi-laborieuse. Episode car saccadé entre notre deux villes, nos deux quotidiens, nos deux familles.
Je l'avais connu à une soirée, chez une copine. Il en avait déjà une de copine mais il m'a dit que c'était plutôt finissant. Et je l'ai cru. Nous avons vécu de beaux moments, des plus durs aussi. C'est lui qui a rompu. Mais des années plus tard, je me suis dit que ça avait été une bonne chose. Il m'avait en quelque sorte protégée contre mon trop plein d'amour qui cherchait à combler trop de choses, pour lui et pour moi.
1999, c'est une année où je m'investissais beaucoup associativement.
J'ai fait de belles rencontres qui m'ont beaucoup marqué humainement parlant. Vécu des situations compliquées. J'en ai appris beaucoup en tout cas.
1999, c'est une année importante quand j'y pense. Mais pourtant c'était pas tout à fait moi, je crois.

mardi 13 mars 2007

2000 : 22 Italienne

Une envie très forte me faisait rêver de vivre une année à l'étranger (au moins!). Je me suis créée cette occasion fin 1999, par des choix pas forcément évidents à faire mais tant pismieux.
Alors, une bonne partie de cette année, une ville italienne est devenue mon quotidien. Vi(ll)e très agréable, insouciante et douce.
Je pourrais parler de cet ami, nouvellement orphelin, chaleureux, curieux et ouvert, devenu papa poule depuis.
De mon amie sicilienne, aux histoires de coeur compliquées, franche et honnête, généreuse et débrouillarde.
De ce jour où S., infirmier récemment diplômé, m'a offert un carrilon qu'il avait dans sa chambre alors qu'il quittait sa vie étudiante.
De ces temps-café à rallonge, de ces ballades en fin de journée, des escapades de week end...
De mes amours éphémères.
De la fois où avec des collègues monos d'une colo, nous avons fait le mur pour aller faire les fous sur la plage, décompressant de la perversité d'une directrice négrière...
Je pourrais mais c'est difficile. De choisir. De l'écrire.
Mais c'était vraiment bien.

mardi 6 mars 2007

2001: 23 Les fracas des vi(tr)es 2/2

Ce billet-là est plus personnel, c'est plutôt le fracas de ma vie suite à l'évènement.

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dimanche 4 mars 2007

2001: 23 Les fracas des vi(tr)es 1/2

Un ricochet spatio-temporel au billet de Samantdi
J'ai choisi de scinder cette année en deux...

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mercredi 28 février 2007

2002 : 24 Mon métier

J'ai eu du mal à l'écrire en haut de mon Curriculum Vitae.
C'est pourtant une page importante de ma vie qui s'est écrite, un de ces derniers jours de juin.
Après 2 années d'études prenantes en temps, énergie, remises en cause, prises de becs, découvertes, bouleversements internes et externes, j'étais officiellement diplômée.
Contente, motivée, un peu pensive face à l'angoisse de ce qui allait suivre mais au moins, on se regardait tous en disant qu'on y était arrivés, enfin! L'impression d'une vague imposture, de ne plus savoir rien, ni ce qu'on avait acquis, ni ce qu'on savait d'avant. Un flou dû probablement au fait que c'est un des métiers qu'on apprend aussi au fil des expériences. Mon manque de confiance en moi était cependant apparu de façon criante, bien que masqué derrière une apparente maîtrise de catastrophe en tout genre. Je me sentirais donc portée avec bonheur par les encouragements et désirs de deux formateurs et des professionnels rencontrés ici ou là au fil des stages qui eux ne doutaient pas.
Au milieu de cette année, j'ai vraiment pris un nouveau départ.
J'avais ces deux dernières années appris à me re-connaître. J'avais l'impression de renaître en partant désormais de ce nouveau savoir sur moi-même.
Cette même année, je me suis installée dans un petit appartement charmant, seule après deux ans en colocation. Besoin de me retrouver après toutes ces émotions.
Enfin, j'ai re-connu les galères de la recherche d'emploi, des démarches administratives et autres. Rigueur budgétaire au programme, mon nouveau chez moi était à ce prix. Début d'une période de précarité à ne pas savoir quand j'allais bosser, rentrer, voir untel, aller à la CAF. Sur mon agenda de l'époque, à côté des horaires diverses et variées de travail en remplacement (week end, nuit, soirées, journées...), on pouvait lire "dormir".

Année mouvante, instable. J'avais tout à prouver, tout à construire et finalement tout à prendre.

mercredi 21 février 2007

2003 : 25 Analyse

J'y avais déjà pensé il y a quelques années en amont, comme une évidence.
Pourtant, mon esprit, buriné par une grande dose d'introspection et d'indépendance, avait un temps abandonné ce projet.
Ce sont des évènements douloureux ou destabilisants (pas nécessairement négatifs) qui m'amènent à sauter le pas cette année-là, en mars.
J'ai presque 25 ans et je souffre, je me crois parfois folle, à côté de la plaque, sous une apparence pourtant très forte, très maîtrisée. Je me sens fragile, dans mes convictions, dans mes choix, au boulot.
C'est à ce dernier niveau que ça se décidera d'ailleurs, comme un alibi. La douleur et les sentiments qui me traversent par moment doivent pouvoir trouver un éxutoire, une façon de se dire, de se comprendre.

Je téléphone à une médecin que j'avais vue une fois et qui m'avait fait bonne impression, je lui demande un nom. Elle me demande de la rappeller mais je ne le ferais pas. Je connais peu de personnes qui consultent un psychologue alors je ne sais pas trop qui choisir. En plus, je n'ai pas vraiment envie de parler de ma démarche. Je feuillette l'annuaire et m'arrête ici ou là selon les adresses. L'un d'eux, pas trop loin de chez moi et appartenant à une école freudienne attire mon attention. Je prends RDV.
L'homme qui m'accueille semble venir d'un autre siècle, un petit côté rétro dans sa démarche et sa coiffure. Il est calme et ça me rassure. Je lui parle de ma démarche et nous convenons d'autres rendez-vous. J'en sorterais au début en pleurant mais ça passera.
D'un face à face, je lui demande au bout de quelques mois à entreprendre une analyse. Le rythme des séances augmente et la position allongée me donne l'impression de me retrouver face à moi-même, sans regard pour me soutenir. J'apprends donc à faire sans, peu à peu, à arrêter de m'imaginer ce qu'il peut penser. C'est pas facile mais c'est utile, je crois. Et puis, je me sens soutenue quand même, j'ai toujours l'impression qu'il rebondit sur des choses importantes, me soutient quand j'en peux plus.
Entreprise pour un soutien, c'est un autre chantier que j'ouvre, une nouvelle façon de voir des choses que je découvre. ça me va bien, je m'y retrouve. Il y aura des hauts et des bas, des moments où je rechigne à y aller, d'autres où j'attends avec impatience. Mais je n'ai jamais regretté cette démarche, c'était sûrement le bon moment pour moi.

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