Alors, cette année...elle a été difficile .
J'étudiais et j'étais dans une année où il fallait beaucoup, beaucoup travailler, bachoter, rechercher, écrire, apprendre. C'était riche. Je me suis surprise à aimer des matières sur lesquelles j'avais beaucoup d'a-priori. Mais c'était dur, très dur. Et je déprimais cette année-là. Je me sentais moins que rien, l'impression de ne pas avoir de valeur. Pourtant je me battais mais...J'avais pris des tas d'engagements par ailleurs, m'étais fixée un peu plus de défis et j'en étais épuisée. J'ai même pris des sortes de médicaments pour les apathies passagères, je crois. Rien de très grave ou de très fort. Mais quelque chose de latent, d'enlisant dans lequel je m'enfonçais.
J'avais appris les médisances et hypocrisie de deux copines de fac sur mon compte et avais décidé de m'en éloigner, me plongeant dans une solitude difficile. Me suis pris un rateau dans un amour naissant. Et puis surtout, j'ai commencé à réaliser qu'il fallait que je quitte le domicile familial.
Je l'ai réalisé un jour ordinaire où je me suis engueulée avec ma jeune soeur. L'objet de la dispute, c'était le fait que je refuse de l'amener chez une copine à l'heure précise où elle le souhaitait. C'est partie en engueulade et ma mère a pris partie pour elle, me demandant de faire des efforts. C'était la goutte d'eau. Je suis partie me ballader les points serrés, hors de moi. J'ai réalisé que des efforts, j'en faisais beaucoup déjà, et depuis un moment. Mais plus j'en faisais et plus on en exigeait. Je n'en pouvais plus, il fallait que je me sauve. Je réalisais aussi que j'aurais attendu plus d'attention, plus d'inquiétude chez mes parents. Mais rien ne venait. Je me suis dit qu'il ne fallait rien attendre d'eux et construire ma vie. Avec mon caractère, ça a donné quelque chose de plutôt tranquille comme rupture. J'ai parlé de mon souhait d'aller vivre en ville, de mes économies et de mes projets de travailler pour le payer. J'ai enfoui beaucoup de choses encore car je me sentais pas assez sûre pour le laisser paraître.
Et j'ai eu mon premier chez moi en septembre. Une chambre de bonne donnant sur un puits de jour. Pas la grande classe mais parfait pour moi. Mon petit coin douche, ma petite cuisine. J'ai commencé à réfléchir à la façon dont je souhaitais vivre, moi. Ma façon de m'alimenter, de gérer mon budget, de me déplacer. C'était dur aussi mais là, les petits moments de plaisirs, les petits bonheurs étaient présents et je construisais, je subissais plus.
Année élastique, où je me "masquais" régulièrement derrière une apparence attendue, où j'ai été tiraillée, j'ai eu mal. Puis, j'ai rebondi.