Je n'ai que des souvenirs imprécis de cette année:

  • Mes copines de lycée. Je me souviens de A, de sa détermination et de ses intiatives pour tenter de paraitre autre chose que ce qu'elle croyait être. Du regard doux de S, déjà jeune femme, oscillant entre fatalisme et réactions face à ce qui pouvait être sa destinée. J'avais peu de copains, copines à l'époque, plutôt des amitiés très fortes mais lointaines. Je perçois avec le recul combien leurs compagnies m'ont permis de retrouver un peu de sereinité et de douceur lorsque j'étais au lycée. Je recherchais aussi qui j'étais à travers le regard des autres. Je faisais des expérimentaions vestimentaires, essayant de trouver peu à peu mon style.
  • Les cours d'économie, la spécialité que j'avais choisie. J'avais l'impression qu'on m'offrait des outils pour comprendre les enjeux du monde, dénouer les évidences des choix politiques et économiques. Expliquer le chômage par trois courants différents, appréhender ce qu'est la mondialisation. Ces connaissances m'ont toujours servie par la suite. C'est ce qui m'a peut-être permis depuis de prendre du recul sur les évidences, les tentatives de démagogie...
  • Un séjour en Angleterre, dans un chantier international. Des rencontres surprenantes, de tout âge, tout milieu. Une belle expérience de vie mais en même l'impression que je faisais quelque chose d'un peu dingue. J'ai eu très peur le dernier jour, alors que j'ai failli loupé mon car pour rentrer en France. Pourquoi toujours partir en autonomie, assumer autant de responsabilités plutôt que de me laisser porter? Qu'aurais-je fait, ce soir-là, si je m'étais trouvée seule à Londres? Peut-être comme d'habitude: faire comme si tout allait bien.