samedi 19 mai 2007

1993 : 13 ans - Premiers pas sur les planches.

(Un petit caillou écrit en pensant à Coline, ma petite soeur d'adoption.)

5ème D. Je fais la connaissance de Laure G., un personnage fascinant. Elle zozote, elle a des cheveux longs jusqu'à la taille et surtout, elle a des seins énormes, plus gros que ceux de maman. L'été dernier, j'ai dévoré les troublantes aventures érotiques d'une certaine jeune fille montée sur sa bicyclette bleue. Laure me fait penser à Léa. Elle m'invite à rejoindre sa troupe de théâtre.

Je passe d'une fascination à l'autre. Nous sommes une quinzaine d'enfants dirigés par deux femmes fantasques et géniales qui font le pari insensé de monter entièrement une pièce de théâtre, écriture, mise en scène, réalisation, lumières, décors compris. C'est moi qui trouve le titre de notre pièce : "3615, Code Sorcica".

Librement inspiré du film "Les Visiteurs" en voici le synopsis. Une jeune et belle princesse s'ébat sans soucis. Mais sa marâtre, la méchante reine sorcière (moi) est jalouse de sa beauté. Elle lui jette un sort : le jour elle sera affublée d'un vilain nez qui détruira sa beauté, pour resplendir à nouveau quand le soleil se couchera. Désespérée, la princesse part dans le futur, pour trouver l'homme aux lunettes d'or, qui la délivrera de ce sortilège. Elle voyage sur des nuages (moi), et tombe en plein 20e siècle. Son décalage évident avec les gens de cette époque la conduit tout droit dans un asile de fous (moi) où elle rencontre une sorcière moderne équipée d'un minitel qu'elle cache sous ses 7 jupons. Le 3615 code Sorcica lui révèle que l'homme aux lunettes d'or se trouve en boite de nuit. Les voilà parties, cherchant l'élu parmi les danseurs (moi). Elle le voit, il la voit, c'est lui, c'est elle, le sortilège disparait, ils s'embrassent, se marient et ont beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup TROP d'enfants (moi).

Ces rôles multiples, les changements incessants de costumes, l'omniprésence de l'improvisation, le sentiment d'appartenir à un groupe, et d'être reconnue en tant que comédienne en herbe, tout cela me révèle quelque chose d'important : moi, la grande duduche, la binoclarde livrovore, le grand bébé qui ne veut encore aller une dernière année en colonie "des petits" malgré mes presque 13 ans, je peux me sublimer.

Laure, tu n'as fais qu'un bref passage dans ma vie, et tu as finalement peu compté mais tu as toute ma gratitude.

vendredi 11 mai 2007

1992 : 11/12 ans - Fille à lunettes.

Depuis 6 mois mon frère et moi nous avons encore changé d'école. Lui au CP, moi en 6ème. J'aime ce parallélisme, d'autant plus qu'il me semble que le petit ange blond et rieur avec qui je jouais aux légos et aux playmobils s'est changé en diable qui dit plus de gros mots qu'il ne peut en prononcer avec ses dents qui tombent. Nous devenons trop différents, et pour ajouter à cette triste rupture, mon frère est atteint d'une maladie honteuse à mes yeux : il n'aime pas apprendre à lire. Nous restons liés tout de même par cette visite chez l'oculiste, qui nous prescrit à tous les deux une paire de lunettes.

Le collège est délabré, moisi, malodorant, mais j'y vais avec plaisir. Stéphanie, la petite protestante de 1988 est devenue ma complice. Je fais la connaissance du premier d'une longue série de professeurs de français exceptionnels, monsieur R, qui est le mari de mon institutrice de CM2. Il nous enseigne la recette des truffes au chocolat, nous parle d'égalité, d'écologie, de poésie. Il a aussi beaucoup d'autorité et ne supporte pas de nous voir mâcher du chewing gum en classe. Je rencontre aussi le premier d'une longue série de prof de maths effrayants, monsieur A. Je m'accroche encore au théorème de Pythagore, mais je sens que je ne vais pas tarder à tomber. Ma prof d'allemand me réconcilie pour un temps avec cette langue : elle porte des blouses immaculées et brodées. Le groupe d'allemand est restreint, nous faisons du bon travail, l'ambiance y est agréable. La classe de musique est une pétaudière : j'y vais toujours avec crainte, car là bas, les cancres prennent le pouvoir, et la moindre bizarrerie est moquée, amplifiée. Je me sens déjà en danger parmi eux. En cours de technologie, je me montre très maladroite à travailler le bois, mais déjà, je suis à l'aise avec les ordinateurs. Nous avons depuis Noël un Amstrad CPC6128+ à la maison, et je m'amuse à rédiger de petits programmes. J'aime enfin énormément ma prof d'art plastiques. Elle est maigre, déjantée, frisée, rigolote, et surtout, elle est à la seule à remarquer mes lunettes.

Je suis surprise que mes professeurs, qui voient défiler des centaines d'élèves par semaine, parviennent à me distinguer. Je ne sais pas que mon père, en tant que gendarme est connu comme le loup blanc dans cette petite vallée, et que tous savent qui je suis. Je n'ai pas vraiment conscience de mon individualité. Au collège, plus que partout ailleurs, j'ai retrouvé l'instinct grégaire.

vendredi 4 mai 2007

1991 : 10 ans et demie - Reculer pour mieux sauter.

Le CM2 commence par une maladie. Je garde la chambre plusieurs semaines, j'ai une double otite. Je l'ai attrapée à Chamonix, en montant à la Mer de Glace. Je suis donc considérée comme "fragile des oreilles".(Ca me rendra hypocondriaque de la décompression quand je ferai de la plongée sous marine 10 ans plus tard.) A ce propos je suis aussi fragile des bronches, comme ma grand mère couseuse, dite Couvretoncou. (Ce qui ne m'empêchera pas de commencer à fumer dans 6 ans.)

Le CM2, c'est la démocratie : nous élisons des délégués, qui font campagne à coups de carambar, nous avons une monnaie interne, le dulbi, que la maitresse nous distribue en guise de bon points. Deux fois par mois, nous organisons une kermesse. Chacun amène des petits jouets et les vends contre X dulbis.

LE CM2 c'est l'ouverture aux autres. Chaque mois, nous piochons le nom d'un camarade de classe, avec pour mission l'observer secrètement pendant un mois. Le délai écoulé, on lui écrit un mot pour lui parler de lui. A Jean Louis, le caïd redoublant, j'écris avec mon stylo 12 couleurs parfumé "Tu pourrais être plus gentil avec les autres et mieux te laver. Mais je t'aime bien quand même." Il me jette le mot à la figure en disant que c'est moi qui pues. (Heureusement, aujourd'hui, après des années de galères et de délinquance, Jean Louis a un travail et une famille. C'est l'un des "protégés" de mon père.)''

Le CM2, c'est l'Europe. L'année dernière, le mur de Berlin est tombé. La France tend la main à l'Allemagne en passant par l'Alsace, comme toujours. Des classes bilingues s'ouvrent de chaque coté du Rhin, dont la mienne. C'est une langue rude, qui grésille dans mes oreilles. Pourtant, j'aime écouter l'alsacien de mes grands parents. Je ne fais aucun effort pour apprendre et j'entre en conflit avec la maitresse. Elle fait venir mes parents. Elle m'aime beaucoup cependant, elle aime que je lise pendant les récréations, que je sois curieuse en classe, que je rende mes dictées et mes rédactions sans fautes. (Je l'ai revue l'année dernière. Elle m'a regardé avec tendresse, et m'a demandé si je lisais toujours en cachette derrière mon banc. J'ai dis oui, d'un air penaud.)

Le CM2, c'est l'ouverture sur le monde. 17 janvier 1991, la maitresse a l'air triste ce matin. Elle nous explique que là bas, loin à l'Ouest, une guerre vient d'être déclarée. Le Golfe et le Pétrole. Je ne comprends pas tout, mais ça à l'air grave. (C'est de plus en plus grave.)

Le CM2, c'est enfin la musique. Nous partons en classe musicale. Nous apprenons à chanter, bouger en rythme et jouer d'un instrument. A mon retour, je supplies maman de m'inscrire au solfège. Le directeur de l'école de musique est dubitatif : l'année est déjà bien avancée, vais-je pouvoir suivre ? Je suis très assidue, et j'apprends avec passion à jouer de ma flute à bec. (J'ai repris ma flute à bec l'année dernière, pour le concert de Noël de ma chorale. J'étais toute rouillée, et paralysée par le trac. Mais l'envie et l'assiduité étaient intacts.)

Le CM2 c'est l'élan avant le grand saut dans l'adolescence. Je prends des forces pour la prochaine décennie. (J'ai complètement oublié de faire ça à 20 ans.)

vendredi 27 avril 2007

1990 - 10 ans : Les garçons

En septembre 1989, j'entre au CM1. Je m'intéresse aux garçons.

Mon instituteur, d'abord, Monsieur K. Il a une moustache. Il est très gentil. Il va nous emmener en classe de mer au mois de juin. Mais il a une amoureuse, l'institutrice de la section SEGPA.

Alexandre L. Il m'aime. Il me demande l'autorisation de prendre ma main, de me donner des bonbons, de s'assoir à coté de moi. Mais Alexandre L. est petit, tout petit, plus petit que moi. Je le garde comme second meilleur ami. Des années plus tard quand je le recroise au lycée, il m'ignore.

Jean Pierre L. Sa mère est la directrice de la maternelle, nos parents sont amis, je suis souvent invitée chez lui, et il a un super ordinateur, avec un programme pour faire des dessins. Un après midi , nous sommes seuls chez lui, il veut absolument "jouer à faire la sieste". Il me serre trop fort, il me fait des bisou dans le cou, il met ses mains partout. J'étouffe, j'ai peur, j'ai honte, et je pars en oubliant mon cartable. On ne se parlera plus, et au collège, il sera mon ennemi. Des années plus tard, je retombe sur lui par hasard. Il n'a pas vraiment changé.

Alexandre S. est mon meilleur ami. Il est timide et très intelligent, c'est le meilleur élève, donc il se fait parfois taper par les grands. A la récré, nous jouons aux Chevaliers du Zodiaque. Je suis la princesse Athéna, tous les garçons qui veulent jouer doivent m'obeir. Tous les deux, nous créons le Nourjal, un une-page très novateur, où tout est dessiné. Nous rentrons de l'école ensemble. Un après midi en février, Alexandre m'emmène au parc. Il a le visage grave. Il me dit que sa mère et lui vont déménager. On ne se reverra plus jamais ! jamais ! Je fais bonne figure, on échange nos adresses, mais une fois rentrée à la maison, je fonds en larmes.

Je suis un peu déçue par les garçons.

vendredi 20 avril 2007

1989 - Laïcité contre religion.

En 1989, mon école fête le bicentenaire de la révolution française en inaugurant une fresque peinte par les élèves sous le préau. C'est une grande kermesse républicaine, tout le monde est invité, il y a des jeux, la pêche au canards, le chamboule-tout, une tombola. Je pose dans ma salle de classe avec Karen & Jean Pierre, nous sommes déguisés en sans-culottes. Mamie m'a cousu une jupe à rayures bleu-blanc-rouge, et ma marraine m'a donné des souliers rouges à brides qui font clac-clac quand je marche.

1989 est aussi l'année de ma communion privée. C'est la première année où je fais connaissance avec Dieu.

19891 La communion, c'est comme un mariage, il faut être habillée en blanc. On me trouve la plus belle robe du monde, avec de la dentelle anglaise. Mais pour les chaussures, c'est la galère. Je chausse déjà du 39. La veille du grand jour, maman tresse bien serrés mes cheveux mouillés. J'aurais des frisettes et je serais jolie pour recevoir l'Ostie. J'attends aussi avec impatience mes cadeaux : une paire de boucles d'oreilles, un appareil photo, et un grand sac de voyage. Pour me préparer à la communion, je vais au catéchisme après l'école avec les autres petits catholiques de mon âge. Ca ressemble à un gouter d'anniversaire, on mange des gâteaux, on chante, on fait des dessins, on lit des histoires. Il me faut aussi aller à la messe des enfants le mercredi matin, alors qu'il n'y a pas classe.

Je découvre les disparités entre les différentes religions. Par exemple, Stéphanie ne va ni au catéchisme ni à l'église et la croix qu'elle porte autour du cou est différente de la mienne. Pareil pour Nicolas qui me dit "une fois, avec mes parents, on a du s'abriter de la pluie dans une église catholique. Moi je suis protestant, alors j'ai foutu le bordel !". Quand à Mabrouka et Karima elles n'ont pas de cours de religion, et elles vont en récréation à la place. Je leur demande "vous n'avez pas de religion alors ?". Elle me répondent "Si, on est musulmanes et on prie à la maison."

A 8 ans et demie, je voudrais bien être musulmane, pour prier à la maison, aller en récréation, et dormir le mercredi matin.

vendredi 13 avril 2007

1987 - 1988 / 7 ans et quelques : les maths

1987 est la dernière année de ma vie où je suis forte en maths.

Additionner et multiplier c'est très facile. Et quand j'ai terminé mes calculs, le maitre me donne une nouvelle fiche de lecture, niveau marron (pour les super-lecteurs). Ca me motive. Il y a une fille que j'aime bien dans ma classe, Leïla. Dans la cour, elle me montre les fèves, on peut les manger. On joue à Leïla-nous-aime. Elle se retrousse les paupières pour montrer le blanc de ses yeux et elle nous poursuit.

En avril 1988, on déménage dans le Bas Rhin. Il faut plus d'une heure de voiture pour aller chez mes cousins maintenant. Longtemps je compterai le temps comme ça : "Il est 8h. Jusqu'à midi, je pourrais aller chez mamie et revenir." Dans le nouvel appartement nous avons chacun notre chambre, et une salle de bain avec une baignoire en forme de baquet.

Je découvre ma nouvelle école. J'y vais à pieds avec Karen, qui habite aussi à la gendarmerie. Elle veut tout le temps être ma copine. Elle me présente à tout le monde, me dit à qui je dois parler et à qui je ne dois pas. Le nouveau maitre, qui est aussi le directeur, m'envoies tout de suite au tableau. Il pose une soustraction et me demande de la résoudre. Je suis perdue. Je ne sais pas répondre.

Dans mon ancienne école, on n'a pas encore appris à calculer les soustractions.

vendredi 6 avril 2007

1986 : 06 - Lire, enfin.

Maintenant j'ai les cheveux courts et c'est moi qui lit.

Les gars (les garrrrsssse ?) La tour-te-relle. Ti-te Pom-me. Bi-bli-o-thè-que ro-se. Sous-préfecture Lait UHT stérilisé demi écrémé. (lire à table c'est pas poli). Oui-Oui décorceche, non décorche non, décroche la lune.

Tout ces mots ! Je ne le sais pas encore, mais je tombe en amour. Pour calmer cet appétit, maman m'inscris au Mickey Club du livre. Je reçois un livre neuf tous les mois.

Vacances à 4. Les parents louent un appartement à Saint Jean de Mont en Vendée. Il y a des livres dans la chambre que j'occupe, mais ils sont trop difficiles pour moi. Ca me frustre un peu. La bibliothèque verte c'est pas pour les CP. Tout nus sur la plage. On fait du vélo à l'Ile d'Yeu. Guillaume dort beaucoup. Moi je me souviens surtout de l'odeur de la peau de maman après le bain de mer.

Chaude et salée.

vendredi 30 mars 2007

1985 : 5 - Guillaume, je suis grande.

On a assez attendu le petit frère. Un matin de juin, c'est la voisine qui me réveille et qui me donne mes tartines, Guillaume arrive, mais c'est un secret.

En rentrant de l'école, papa m'emmène à l'hôpital. J'y trouve une petite boite avec une gourmette dorée. C'est mon petit frère qui me l'a apporté, il l'avait avec lui dans le ventre de maman, ha bon.

Donc Guillaume est là. Il est tout petit. Je pose avec lui dans mes bras pour la photo, mais j'ai peur de le casser. Un jour maman l'allonge sur le grand lit et sors de la pièce vaquer à ses occupations. Je dois le surveiller. Il bouge, il roule, j'ai très peur qu'il tombe et que maman croit que c'est ma faute. Je chuchote comme une incantation "tu es un petit coquin" et il ne tombe pas.

On me dit déjà que je suis très grande. Pour les photos de classe, on me met toujours au dernier rang.

J'ai 5 ans, je ne sais toujours pas lire l'heure, ni faire mes lacets, mais c'est certain, je suis grande.

vendredi 23 mars 2007

1984 : 4 ans, j'attends.

Cette année m'apporte la maison des bidibulles, un déguisement de lapin, une robe de fée, un mange disque, la varicelle, un radiocassette enregistreur, un vélo et une flûte à bec (donc je ne saurais jouer que dans 6 ans).

Et quand je ne m'amuse pas avec tout ça, je vais donc à l'école en face de la maison.

J'aime l'école.

Quand je rentre, je prend mon gros oreiller dans ma chambre et je vais voir maman. Elle est toujours couchée. On regarde Club Dorothée ou Côte Ouest. Je fais des dessins : maman qui a un ventre transparent et dedans il y a un bébé.

Toutes les deux au lit, on attend.

vendredi 16 mars 2007

1983 : 03 - L'école

Ma première école, c'est celle du village de mamie.

Pourquoi on m'avait mise là ?
Maman était à l'hôpital et Papa travaillait. On ne pouvait pas trop s'occuper de moi !
Non, je n'étais pas abandonnée. J'étais comme en grandes vacances chez mamie. Et puis, nom de dieu, j'allais à l'école !
Chaque enfant avait son coussin qu'il ramenait de la maison. Le mien était marron avec des fleurs jaunes et blanches. J'avais un gilet marin à capuche. Je mangeais une banane pour le goûter. Il y avait des pieux avec des pneus dans la cour. Et ma cousine auprès de moi.

Et puis maman a perdu le petit frère, et je suppose que je suis retournée à l'école en face de la maison.

vendredi 9 mars 2007

1982 : tous les trois.

Je sais marcher sans tomber, je fais de longues phrases, j'ai plusieurs dents, j'ai des boucles et parfois même je demande le pot.

Je mérite des vacances pour me reposer de grandir si vite.

On m'achète une combinaison matelassée, des moufles, une cagoule, un chapeau de soleil, et une culotte de bain.
Entre ses jambes à lui, je glisse sur mes patinettes, je trempe ma culotte, on fait mine d'accuser les chutes dans la neige.
Dans ses bras à elle, je me cramponne, je hurles, et j'avale l'eau salée.
Quand je suis fatiguée, il me hisse sur son dos, et je m'endors au rythme des kilomètres à ski.
Quand j'ai trop peur des vagues, elle me prend contre elle sous le parasol, et nous lisons.

Mon monde mesure moins d'un mètre carré, mais nos vacances sont vastes.

jeudi 1 mars 2007

1981 : 01 - Les filles

De toute sa vie de père il n'eut que des filles.

Mado, Noëlle, Astrid, Michèle. Les 4 filles du coiffeur B.
Des années entières de rires cristallins, de disputes, de pleurs aigus, de cheveux longs et de colifichets.
Seul contre toutes.

Grand père, il a exigé des garçons.
En 1979, On lui donne Alice. 1980, on accueille Julie.
Pas lui. Il se sent spolié.
Enfin en novembre nait Pierre. Et un mois après, le jour du petit Jésus, c'est Jonathan.
Deux d'un coup ! Il est fier comme jamais.

Désormais, le masculin l'emportera dans la cousinée. Même seules avec lui, nous serons "les gars".

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