samedi 31 mars 2007

1964 - déjà contestataire....

J'ai six ans, et je vais aller à la grande école.
Cette année là, mes parents choisissent de me donner une petite soeur. Je n'en veux pas. Je veux un petit frère, avec un zizi, qui grimpe aux arbres et a le droit de dire des gros mots.
Ma mère me met des chignons/ choucroutes sur la tête, des robes en vichy noir et blanc et des sandales avec des soquettes à col de dentelle.
Je leur dis que si c'est une fille, je la mettrai à la poubelle. Je crois qu'ils ne me répondent pas. Je pense qu'ils ne me croient pas. Je n'aime pas les filles, j'ai d'ailleurs toute une argumentation très étayée. Quand j'agite les lèvres, c'est mon père qui parle, c'est mon père qui me susurre les mots. Son rêve, c'est un garçon, un homme qui portera son nom et le transmettra.
Mon père est un héro. Je voudrais tant lui faire plaisir. C'est moi qui, dans les jeux, joue le gars. J'incarne à la perfection D'Artagnan agenouillé devant Milady. C'est moi qui grimpe aux arbres, qui dit des gros mots. J'ai des ardoises chez ma cousine qui connait l'interdiction et me fait payer cher son silence quand je dérape devant elle. Je lui prête Elisabeth, ma grande poupée aux cheveux roux, celle qui va si bien au coin quand je la punis. Je vais lui voler des gâteaux. Je sirote le fond des verres de vin dans la cuisine pour l'amadouer. Pourtant, et malgré tous ces sacrifices, aucun zizi ne me pousse.
Quand elle est née, c'était l'été. Mon père m'a amenée sous les fenêtres de ma mère. Il faisait un temps de juillet, un ciel d'azur pur. J'ai vu sa tête. Loin, loin. Elle portait ma petite soeur qu'elle tendait pour que je puisse l'apercevoir, et elle aussi avait un chignon choucroute. Je pense qu'elle était heureuse. C'est une mère à filles. Un garçon l'aurait désemparée. Je l'ai bien vu, quand mon fils est né. Elle ne savait pas s'y prendre.
Moi, il a fallu que j'improvise.

dimanche 18 mars 2007

2004- Beslan

De l'Ossetie du nord, ce 1er septembre 2004, je ne savais rien. De Beslan, rien non plus.

Je n'étais que la vieille jeune mère d'une petite fille de 2 ans et celle déjà aguerrie d'un jeune homme de 14 ans.
Je ne savais pas que dans cette petite ville d'un petit état de la Fédération de Russie, oubliée du monde, on vénérait l'école au point d'en fêter la rentrée. Chez nous, on fête la sortie.
Ce jour-là, et les deux qui ont suivi, j'ai eu honte. Honte d'être humaine. Honte de ne pouvoir rien faire. Honte que nous en soyons encore là. Honte que l'Histoire ne nous apprenne rien.
Des images ont envahi mon âme, l'ont scarifiée à jamais. Ce soir, en revoyant les images du drame, j'ai pleuré. Pleuré, quand cette mère, agenouillée devant les cadavres de ses deux enfants, a tendu la main pour caresser les cheveux de son plus grand. Pleuré pour ce garçon qui ne voulait qu'une chose, revoir sa mère, et qui la savait morte.
J'ai pleuré avec rage. Avec hargne. A 45 ans, malgré la sagesse et la sérénité dûes à l'âge, je ne suis pas fière de moi, de nous.
J'ai peur. Peur d'avoir à me faire une raison. Peur de ne plus croire en rien.

samedi 17 mars 2007

1963- Amnésie

De mes quatre ans, comme de chaque année qui les précède, je ne me rappelle rien de précis. Un rien qui me handicape, me happe même, car comment raconter, quand vous ne savez pas. Ma mémoire est confuse, perdue dans des grands fonds.
J'ai des méduses à la place de souvenirs, et pourtant, de mon enfance, je ne garde qu'une impression de bonheur, de petite fille heureuse. Comme un grand tourbillon qui m'a emportée d'année en année, jusqu'à ce qu'enfin la vie me rattrape et me fasse voir ce qu'elle était vraiment.
A cet âge, j'avais l'essentiel et le superflu.
Des parents aimants et attentifs.
Un grand jardin.
Des animaux.
Du rire et des pleurs, des moments intenses et magnifiques. Des saveurs et des peurs.
Comme je suis souvent malade, je ne vais pas à l'école.
Mon amnésie cessera quand j'entrerai en cours préparatoire.

samedi 10 mars 2007

2005 - Je n'aime pas le chiffre 5.

2005, je la déteste. Une année fausse, une année pour rien. Une année de chien.
Mon fils qui entre en seconde, ma fille à l'école maternelle. Avec toute l'amertume que toutes ces entrées nous font subir. L'école, j'y suis, j'y reste. J'en souffre, et toutes les incohérences que j'y trouve en professionnelle heurtent mon coeur maternel. Pourtant, mes enfants réussissent plutôt bien. Alors, je ne sais pourquoi j'y sens un malaise, sans doute parce que le système est vrillé à la base. Pas de vis foutu, chevilles inadéquates, papiers peints en lambeaux. Il faudrait entamer de nouvelles fondations et traiter les murs pourris. Il faudrait.....
2005, la souffrance de perdre un ami cher. Une tumeur qui grignote le cerveau, c'est terrible, c'est indécent, c'est de la douleur à ne plus savoir qu'en faire. Je pense aux vivants. J'attrape les coeurs qui saignent, que puis-je faire d'autre?
Et pourtant, et c'est là le paradoxe, on continue. De travailler, de conseiller, d'aimer, de manger, de gronder. Même si l'esprit n'y est pas. Même si les pensées sont ailleurs.
Et, j'aimerais tellement y être, ailleurs.

lundi 5 mars 2007

2006 - Là-bas si j'y suis

Je n'aime pas l'hiver, ou plutôt je n'aime plus l'hiver. Ou alors il faudrait ne rien y faire.

A l'aube d'un demi siècle, je ne sais pas encore si je suis moi ou une autre, inventée de toutes pièces, aux réactions conditionnées. Difficile de se faire une idée par soi-même et l'image renvoyée par les autres est trop subjective.
Fille du printemps, je me sens décliner. Ma voix, entâchée par trop de cigarettes, le souffle court, ne m'obéit plus au doigt et à l'oeil, comme avant. Je conduis plus lentement. Je me conduis plus décemment. Parfois, cela me plait, d'avoir réussi, par tant d'efforts voulus ou non, à me discipliner, à me compartimenter. Parfois, aussi, me vient l'idée d'envoyer tout promener. Au hasard, d'un tournant, sur la route, me dire que finalement, je vais continuer, mais ailleurs. Laisser tout. Ne rien conserver. Abandonner cette vie douillette et me confronter à l'aventure. Recommencer. Renaître.
Et puis, deux tournants plus tard, me viennent des langueurs. Vivrais-je sans voir mes enfants? Combien de jours, de nuit, sans entendre leur voix, leurs pleurs? Pourrais-je boire un chocolat sans apercevoir la bouche de ma fille, cette grosse bouche aux lèvres roses, aspirant son lait, le matin? Pourrais-je chanter, danser, respirer comme si de rien était sans les yeux de mon fils, sans sa tignasse mal peignée? Ces deux-là, chacun à sa manière, je le sais, pâtiraient de mes abandons. Mon mari aussi qui tourne et retourne quand, parfois, je suis malade. Son sourire, ses soupirs, quand je vais mieux.
De ces langueurs, mes mains ne retiennent que le retour au bercail. Elles tournent le volant et remettent la vie dans le droit chemin. Là où, finalement, j'aime à pointer mon nez. Là où, aussi, je suis aimée.
Et même si cette aventure n'est pas digne d'être contée, tant elle est morne et disciplinée, je crois que j'y suis à l'aise. A l'aise d'avoir accompli ce petit miracle sans y être prédisposée. A l'aise d'être cernée.

Mes grands espaces sont ridiculement petits. Mais j'ai des projets. Aller voir la mer, sentir les embruns sur ma peau, respirer l'iode et m'en emplir les poumons. Chasser la brume qui, parfois, pervertit mon âme. Renâitre mais en gardant mes constructions instables. Un beau challenge pour une fille du printemps qui ne sait pas être, sans faire table rase de sa vie.

samedi 3 mars 2007

1962 - J'avais un chien

J'avais un chien. Un boxer baveur aux oreilles et à la queue coupés comme les cannons de l'époque le préconisaient.
Nous nous entendions comme larrons en foire. Une petite fille et un chien, du même âge mental, dans un grand jardin, sont faits pour s'entendre. J'avoue que je ne me le rappelle pas. Sans doute avons-nous échangé intensément, mais ce fut sur un temps tellement court, les bribes de souvenirs qui me restent m'ont été racontées.
Au fond du jardin, il y avait un grand et superbe noyer, qui produisait, comme vous pouvez vous y attendre, des noix. Je les adorais, j'aurais fait n'importe quoi pour en croquer une. Avec mon ami chien, nous avions passé un marché; il cassait la coque et j'allais récupérer au fond de sa gueule les cerneaux délicieux. Autant vous dire qu'ils étaient couverts de salive, et la salive de boxer est par nature compacte et odorante. Je suppose que ma mère se rendit vite compte de la statégie et qu'elle y mit fin de façon musclée.
J'avais aussi une autre sale habitude. Losrque que ce pauvre animal mangeait, je m'amusais à lui ôter la gamelle, puis à la lui rendre. Le cinéma dura, dura jusqu'a ce qu'il en ait plus qu'assez et saisisse ma main. J'ai hurlé bien sûr. Mes parents, aussitôt accourus, ont sans doute pris la mesure des dégats. Ma mère m'a avoué, longtemps après, que je ne saignais pas, mais qu'ils avaient profité de la situation pour se défaire de l'animal qu'ils trouvaient trop difficile à élever.

Aurai-je réagi de la même manière? C'est vrai qu'on n'a pas à prendre de risque et que la sécurité d'un enfant passe avant toute chose.
C'est drôle les souvenirs. Je me rends compte que ma vie de petite fille n'est qu'une suite d'instantanés photographiques vus et revus. Toutes ces questions que l'on pose à sa famille, à ses parents pour savoir, comprendre, enregistrer, comme s'il fallait, pour se l'accaparer, apprendre sa vie par coeur.

mercredi 28 février 2007

1961 - Mon grand-père

Je suis dans les bras de mon grand-père. Le mois de juin rayonne. Nous sommes dans le jardin de la maison que mon père vient d'acheter en banlieue parisienne. Il me regarde et me dit: "Chante, Michèle, chante!" Et je chante. Il est gai, mon grand-père, on dirait que la vie lui sourit, et pourtant, quand on sait, cette vie n'a pas toujours été un long fleuve tranquille.
Il a les joues toutes rondes, mon grand-père, et des poils qui sortent de ses narines.
Il s'appelle Remo, il est italien et mélomane. Il est aussi ébéniste. Quand il a débarqué au début du XXème siècle en France avec son père, c'était un tout jeune homme qui n'avait, pour tout bagage, q'un baluchon avec quelques outils.
Il a trouvé du travail dans le quartier du faubourg Saint-Antoine, puis une femme, parisienne d'adoption, venue de son plateau des Mille Vaches dans le cantal. La Toscane et le ventre de la France qui se rencontrent.
Si je suis fière d'être d'origine italienne, j'ai toujours eu l'impression que mon grand-père ne l'était pas. Les seules concessions faites à son "italienneté" étaient des concessions culinaires: mortadelle, jambon cru et les oignons dont il disait "l'oignon fait la force", ce délicieux jeu de mot dont nous nous gargarisions lorsque j'étais petite.
Il parlait sans accent, écrivait le français sans faute. Il s'était fondu, incorporé, il avait intégré, décortiqué. Il était devenu français jusques au bout des ongles.
Avec ma grand-mère, ils habitaient un petit appartement en location au 24 de la rue Titon, à Paris. Sans salle de bains, mais nanti de toilettes qui représentaient un luxe démesuré. La cuisine était ridiculeusement petite et le garde-manger stockait la nourriture sur l'arrière-cour de l'immeuble.
C'est là qu'ils ont emménagé en 1915 et qu'ils ont élevé leurs quatre enfants.
Dans la salle à manger, il y avait un poële qui brûlait au charbon, qu'on allait chercher à la cave; je me rappelle que c'était interdit d'y aller dans cette cave, parce qu'on remontait noires comme des charbonniers. Pourtant, nous, ma soeur, ma cousine et moi, on adorait ça.
Il avaient aussi un terrain rue du cimetière à Yerres dans l'Essonne. Ils y allaient tout l'été, c'était leur soupape de vapeur, le bouchon de sécurité qui leur permettaient d'affronter Paris le reste de l'année. Mon grand-père y avait bâti des "cabanes": une salle à manger/cuisine, un atelier, une remise à outils, des toilettes de fortune au fond du jardin. On s'éclairait au gaz, ça faisait une dôle de lumière toute jaune.
La pièce que je préférais, c'était la chambre, une tribune de courses hippiques montée sur pilotis qui faisait comme une roulotte. Il y avait installé deux chambres séparée par un demi-mur et il fallait tirer sur de petits fils incrustés dans le mur pour allumer les lampes de chevet. Et puis, sur les lits, il y avait de gros édredons en plumes.
De ce terrain, je n'ai que peu de souvenirs. Je ne sais pas pourquoi, était-ce ma grand-mère qui était trop fatiguée pour nous prendre, ou mes parents qui n'étaient pas "prêteurs" , mais nous n'y séjournions pas. Une petite promenade dominicale, et c'était tout.
Le jardin était beau. Mon grand-père cultivait des légumes, mais il avait aussi le culte de certaines fleurs. Notamment de grosses touffes de pivoines roses et rouges que j'adorais. Avec ma cousine, on y "faisait des aventures". Directement inspirées du Club des Cinq, elle était Annie la peureuse et j'étais Claude le garçon manqué. On visitait le cimetière aussi, en catimini. On adorait les petites pierres de couleur qui ornaient les tombes. Et parfois, je l'avoue, nous en glissions quelques unes dans nos poches, que nous rapportions comme des trésors.
En 1961, je ne jouais pas encore avec ma cousine dans le jardin de mes grands-parents.
Mais j'ai des photos, me montrant avec mon père qui me tend les bras, encarapaçonnée dans une combinaison blanche, j'y marche en criant de bonheur.
Sans doute, les prémices de futures grandes joies.

dimanche 25 février 2007

1960- Premières vacances.

Je n'ai marché qu'à seize mois.
J'étais décrite comme une flemmarde, qui ne demandait qu'à goûter les multiples parfums de la vie et qu'il ne fallait pas bousculer.
Mes premiers pas, je les ai faits sur les marches de l'église de l'avenue Jean Médecin à Nice. Entre deux bouts de gorgonzola dont déjà je raffolais.
Je vous raconte tout ça, ce n'est pas que je m'en souvienne, bien sûr. Non, on me l'a décrit et j'en ai une preuve photographique. Je sais aussi qu'on se trouvait à Nice parce que la première idée de mon père avait été la bretagne et que, finalement, il trouvait qu'il y pleuvait un peu trop. Par la suite, la famille se rendit dans les alpes maritimes, chaque année, comme en pélerinage. Je ne sais d'où venait cette amitié de mon père pour ce département, Lui, fils du nord, était décidément habité par l'illusion du sud.
Alors, hop, dans la 2CV, avec bagages, femme, enfant et belle soeur, direction le sud, et par la N7.
En chemin, j'ai fait pipi sur ma tante, vieille fille grincheuse et maniaque de l'ordre et de la propreté, qui eut du mal à s'en remettre, puisque quelques 47 années plus tard, elle en parle encore. J'imagine ce que dut être ce voyage d'ouest en sud, sur cette route bordée de platanes, une véritable équipée ensoleillée avec guide Michelin en main.
Par la suite, la famille se rendit dans les alpes maritimes, chaque année, comme en pélerinage. Je ne sais d'où venait cette amitié de mon père pour ce département. Lui, fils du nord, parisien par inadvertance, était décidément habité par l'illusion du sud. Quant à ma mère, elle suivait manifestement, avec bonhomie, l'impulsion.
Mes vacances d'adulte ne sont plus de la même essence. J'ai rigoureusement tranché dans le vif des habitudes familiales.
Je déteste toute cette mer du sud, inaccessible, trop belle pour être vraie et qui ne se livre qu'avec parcimonie. Mon amour de la normandie, puis de la bretagne est-il l'héritier de ces vacances systématiques dont, arrivée à l'âge de 16 ans, je ne voulais plus entendre parler? J'eus l'impression, au bout de quelques années, d'y faire de la figuration. J'y étais, sans y être, enfouie dans mes lectures, avide de voir, de sentir autre chose. J'ai gardé la mer en héritage, mais la mienne n'est pas bleu azur, elle est plutôt tempétueuse, sent fort et préfère souvent le noir et blanc à la couleur.

vendredi 16 février 2007

Merci maman

Je ne sais pas si mes parents s'aimaient vraiment. Sans doute un peu quand même, puisque leurs fiançailles ont duré, duré jusqu'à ce qu'ils soient parfaitement sûrs de leurs choix. Personne n'a jamais officiellement jasé, ce qui est parvenu à mes oreilles n'est que des bribes de racontars que je n'ai jamais osé vérifier. Les gens sont parfois tellement méchants, gratuitement.
On a dit dans ma famille que mon père avait fait un mauvais mariage et que celui de ma mère était porté par l'intérêt d'accéder à une classe sociale plus aisée. C'est triste une famille, parfois.

Je suis née le 10 avril 1959, aux environs de 14H.
Bien sûr, et ainsi que la plupart des pères de cette époque, le mien n'était pas là.
Quand j'ai vu le jour, ma mère dormait, assommée par le masque à éther qu'on utilisait à cette époque quand un accouchement virait au pire.
Elle est depuis allergique à l'éther et au roquefort, conséquences apparemment logiques de son empoisonnement de jeune accouchée, l'allergie au second découlant de l'exposition au premier.
Je ne voulais pas naître, mes forces de trop petit bébé m'avaient abandonnée. Il a fallu qu'ils me sortent de là manu militari, autrement, j'y serais encore. Est-ce pour cette raison que j'ai peur de l'eau, parce qu'on m'en a tirée trop fort ou trop vite, du moins à un moment où je ne m'en sentais pas encore capable?
Ma mère a lutté pendant 48h pour me mettre au monde. J'ai gardé la trace des forceps pendant plusieurs mois. Je l'envie de son courage. Moi, actrice de cette naissance, j'aurais tout envoyé ballader, demandé une césarienne, hurlé, vociféré, déclaré que finalement je n'en voulais plus de ce bébé trop faible pour montrer son nez.

Je ne lui ai jamais dit merci. C'est bizarre comme on ne remercie jamais ou si peu ses parents de ce don qu'ils nous ont fait.
Alors, pour attraper le temps qui passe, merci, maman.