mardi 10 avril 2007

Saint Claude 2003-2004 : 37 – Égrenage

2003... Que s'est-il passé durant ma trente septième année ?

Le jour de mes trente-six ans me vit "jeune" mariée... de la veille, avec mon amoureux de la maternelle, et après vingt ans sans s'être vu... Cela paraît idyllique dit comme-ça...

Cette année là, je retrouvais du travail, hors de chez moi et à temps complet. Pas arrivé depuis... hum... 1999 !
Je devins nurse, de deux enfants adorables de dix-huit mois et trois ans, de huit heures à vingt heures (souvent plus tard d'ailleurs). Cela durera un an, durant lequel mes domaines iraient de plus en plus vers l'employée de maison polyvalente. Cuisine, ménage, lessive, repassage... Tout en faisant près de vingt kilomètres par jour, à pied, entre les aller-retours à l'école pour la grande, le square pour le petit et mon aller-retour à mon domicile.
C'était fatiguant, épuisant même parfois... Sans compter les enfants. C'est là que je puisais l'énergie pour le reste. Parfois, leur contact accentuait le manque de ma fille, mais le plus souvent ils m'aidaient, non pas à oublier, mais à supporter de n'être mère que quelques heures par mois. Et puis ce travail me permettait de la prendre durant les vacances scolaires.
Devant l'école, je nouais quelques liens avec des mères... Pourtant ce n'était pas facile. Entre les mamans de la cité toute proche qui, pour la plupart ne parlaient pas français (n'y voyez pas un quelconque racisme), et celles du quartier huppé... Car dans cette ville de banlieue parisienne, on mélange les couches sociales au sein des établissements scolaires... Les plus pauvres avec les plus riches... J'eus beaucoup de mal à intégrer un de ces cercles. Cela se fit avec une maman qui revenait des États-Unis, où elle avait passé près de cinq ans. Nous avions quelques points communs, et c'est en me voyant faire du patchwork, en attendant "l'heure des maman" que le lien se créa. Malheureusement, cela n'alla pas beaucoup plus loin. Elle m'invita chez elle, mais je ne pus y aller... Mon mari n'aimait pas que je m'absente de la maison en dehors de ses heures de travail.

Cette année là, je partis en vacances... Pas fait depuis... 1989 ou 90. Nous allâmes d'abord chercher sa caravane à Notre Dame de Mont... Bof... Pas un souvenir impérissable ce premier contact avec cette région, ni même avec cet océan. Puis, en juillet, tous les trois avec ma fille, nous allâmes en Ardèche (chez sa grand-mère). Il y fit très chaud, mais ce que j'en vis était beau... Parfois le spectacle était époustouflant. Ma fille découvrit la mer au Gros du Roy, auquel j'ai préféré Aigues Mortes... Puis Tarbes et Lourdes (chez sa marraine)... Bof-bof...
C'est durant ces vacances que je fus pour la première fois "grande-tante". Je me souviens de l'annonce faite par mon neveu No, l'heureux papa. J'étais dans la cour, je n'étais pas très bien, l'ambiance dans la famille de mon mari était lourde. Ils n'appréciaient pas ma façon d'être avec ma fille... Trop permissive à leur goût... Cela fini par éclater le jour où ils interdirent la piscine privée à ma fille sous prétexte qu'elle n'avait pas bien mangé, et qu'elle n'avait pas fait la sieste...
Puis les vacances finirent à mon grand soulagement, mais ma fille reparti chez son père et je ne la revis pas avant cinq longues semaines...

Ma vie reprit, avec le travail. Les jours passèrent, les mois, les saisons... Décembre et janvier arrivèrent, avec leurs chocs, leurs douleurs, leurs chagrins...
Cela commença avec ma fausse-couche et l'hémorragie qui suivit, puis la première opération du cancer de mon père qui l'emporta vingt-deux mois plus tard. Une petite accalmie durant Noël, avec l'émerveillement de mon bébé devant les vitrines illuminées à Paris, puis le retour à la maison de Papa (début janvier). Et huit jours plus tard... le décès de ma grand-mère (la dernière encore en vie). Elle s'éteignit dans son sommeil, chez elle, à quatre-vingt douze ans. Le plus difficile fut de ne pas trop pleurer devant ma fille que j'avais pour le week-end, ce fut pire après... Mon mari m'ayant impérativement interdit de pleurer. Et puis son enterrement... Premier contact avec ma fratrie qui ne me parlait plus depuis plus d'un an... Et le choc de la dalle remise sur le caveau... Durant de nombreuses nuits je me réveillerais avec ce bruit sinistre... Aujourd'hui, je n'ai toujours pas pleuré ma grand-mère...

Arriva mon premier anniversaire de mariage et déjà quelque chose était cassé en moi... Ou bien avais-je fini par enfin ouvrir les yeux sur ce couple ?
Puis mes trente-sept ans furent là... et commença la fin de mon mariage...

dimanche 1 avril 2007

Saint Claude 2004-2005 : 38 - Fuir... Partir...

2004... Cette année là je découvris le net autrement...

Ayant des problèmes de tolérance à un médicament, j'allais sur un site "médical". En fouillant un peu dans le menu, je découvris les salons de chat. J'allais sur celui concernant mon problème... J'y discutais longuement. C'était en avril.
J'étais en arrêt maladie, je n'avais pas le moral, j'étais dans une phase "anorexique" (une pomme et quelques tasses de thé par jour), mon couple partait à vau-l'eau depuis longtemps, mon agoraphobie n'avait jamais été aussi handicapante (j'arrivais parfois à descendre au courrier seule, mais au prix de quels efforts !!!).
Aussi, je passais mes journées derrière mon écran...

Un jour, le salon que je fréquentais était vide... J'allais sur un autre, toujours plein. Je commençais une correspondance électronique avec un suédois... jusqu'à prendre un aller-retour pour la Suède quelques semaines plus tard.
J'ai pris sur moi pour affronter l'extérieur, l'aéroport, l'avion que je n'avais jamais pris, un pays et une langue inconnus... et j'allais rejoindre, dix jours, un homme que je n'avais jamais vu...

Fuir... Partir... Disparaître...

Je revins dix jours plus tard, début juin. J'acceptais de prendre des AD et des somnifères... et retournais sur le chat, de jour comme de nuit... Là, je rencontrais des personnes qui participèrent à mon retour parmis les vivants...
Je me sentais morte de l'intérieur !

Un homme devint mon confident, mon meilleur ami, mon complice... et me sauva de mes envies de suicide. Nous passions tellement de temps ensemble... Puis, un jour de septembre, il fit près de deux cents kilomètres pour me rencontrer...
Depuis nous sommes liés... Nous avons eu confirmation que notre inclination par écran interposé était plus que virtuel... Réel... Si réel... C'était trop beau... magique...

Depuis l'été mon mari avait accepté la séparation. Je faisais chambre à part, dormant sur un lit de camp. Nous ne partagions plus que les disputes, où je me montrais de plus en plus silencieuse... Seul l'argent faisant défaut me gardait là...

Après la deuxième rencontre avec mon Arc-en-ciel, je pris la décision d'accélérer les choses. Par chance, il n'habitait pas trop loin de ma fille... Aussi je décidais de m'installer près de lui.
Durant trois mois je fis des aller-retours en train, pour chercher du travail et un appartement...

Je déménageais le 4 mars 2005 dans mon navire que nous occupons tous les deux aujourd'hui...

Où les petits cailloux deviennent des blocs de pierre...

Cela fait bien longtemps que je n'ai publié de ricochets. J'en ai pourtant deux de manuscrits (datés du 13 et 20 février dernier...). Mais je ne les ai toujours pas pianotés ici... Ni ailleurs non plus...

Ce sont deux années descendantes, 2004 et 2003... Et je n'ai absolument rien écrit pour 1968 et 1969... Ni la moindre idée d'un sujet... J'ai pourtant des souvenirs qui me reviennent. Mais ils sont difficiles à écrire, car difficile à revivre... J'ai l'impression de ressasser des mauvais moments... Peut être ne suis-je pas prête pour les écrire... Car écrire pour moi c'est formaliser des émotions, des impressions, des sensations... C'est mettre des mots sur des maux... Et bien plus. Je crois que ce qui me retient c'est le jour sous lequel je montre ma mère... Car je ne la déteste pas tant que ça... Ce qui complique d'autant plus notre relation.

J'avoue que j'ai un problème avec la mère, qu'elle a été une épouse un peu trop étouffante, mais c'est une femme qui m'a fait rêver gamine... C'était mon modèle sur bien des points... Aujourd'hui, enfin depuis quelques années, je dis à qui est proche de moi et la connait que surtout, surtout, si je deviens comme elle, qu'on m'euthanasie !... Humour... Mais pas tant que ça...

Alors, au lieu de glandouiller derrière mon écran, d'aller de lien en lien sans presque jamais y laisser une petite trace de mon passage, il serait sans doute mieux que j'en laisse une ici... Sans doute...

Pour être honnête, en ce moment je me pose pas mal de questions, notamment sur le blog, sur son utilité, sur son impact sur l'auteur autant que sur les lecteurs, sur le monde de la blogosphère en général... Faut dire qu'il y a quelques remous par ci, par là... Ceci n'est pas une excuse supplémentaire, juste une petite facette d'explication.

vendredi 23 février 2007

Saint Claude 2005-2006 : 39 - Audaces... liberté... attente...

Remonter le temps... 2005... L'année de toutes les audaces... Découvrir qui je suis... Prendre conscience de mes envies, de ce que je veux... Et assumer...

Partir... Quitter cette vie dont je ne veux plus. Sortir de cette histoire finie. Et voler de mes propres ailes. Décider de m'assumer entièrement... vraiment. Accepter de vivre seule, d'être la femme de l'ombre de celui que j'aime. Venir vivre tout près de lui...

Tout recommencer. Sentir le vent de la liberté... Liberté de penser, d'aimer, de vivre, de jouir de la vie, de la solitude... Sentir combien je lui apporte et en sortir plus forte, plus confiante en moi. Savourer ces moments d'intimité volés au temps, à la vie... Et commencer à espérer... Espérer en l'avenir... En l'amour fort et pur... Accepter ce don merveilleux, en savourer chaque seconde et... être heureuse... tout simplement... sacrée alchimie des sens et des âmes...

Et puis tout bascule... Perdre confiance en cette façon de vivre... Peur... Impression qu'il perd pied et je prends LA décision... le quitter... M'enfuir dans d'autres bras... pour me défaire de cette passion dévorante... jusqu'à son cri... Celui qu'il n'osait penser mais dont son coeur rêvait... NOUS ! Comment vivre sans ce Nous ? Quand tout me ramène à lui... Quand rien ne semble exister sans lui...

Et puis sa force lorsque je dois faire face à cette difficile épreuve que je traverse. Comprendre alors que rien ne pourra entraver cette histoire... Savoir ça au plus profond de mon coeur et le résumer ainsi... "C'est écrit !"

Alors attendre... encore et encore... moi l'impatiente... Portée par cette amour-passion... Faire mienne cette citation de Vauvenargues... Pour les jours sans... Pour les jours de doute.. de peur... "La patience est l'art d'espérer."...

1967-1968 : 1 - Petit Haplorhinien

J'étais là, enfin... Vivante petite chose que ma mère trouva laide à biens des égards. Son désarroi fut complet lorsqu'elle sut que je n'étais qu'une fille, et une moue de déplaisir accompagna son bref commentaire "Quel horrible petit singe tout poilu !" Et c'est vrai que je l'étais, rouge des efforts pour venir au monde, pourvue de longs poils noirs sur le dos et derrière les oreilles, une masse de cheveux drus et bruns dressés sur mon crâne quelque peu déformé par le passage. Je piaillais et gigotais comme un petit animal, sentant instinctivement la répulsion, l'animosité de celle qui l'avait conçu. Pourtant, mon envie de vivre malgré tout, ma force à me battre coûte que coûte se lisait déjà dans mon corps, par ses poings fermés et crispés, par ce regard farouche et ses cris perçants que rien n'arrivaient à calmer.

Vint le moment où l'on me mit au sein de ma mère. C'est avec un certain détachement, ou plutôt un détachement certain qu'elle accepta cette petite bouche gourmande happant avidement cette partie de son intimité. Malheureusement, sitot recouchée, je vomis le peu que j'avais ingurgité. Et il en fut ainsi à chaque tétée. Le personnel médical diagnostica une béance du cardia, nécessitant une alimentation épaisse et d'être "assise". Et ma mère de dire "Elle commence bien celle-là !". La terrible épreuve du nom arriva très vite. Mes parents n'avaient choisi qu'un prénom masculin, alors que ma mère entrait à l'hopital. Celui du jour... Valentin. Mon père refusa la féminisation, je lui en suis vraiment reconnaissante. Non pas que je n'aime pas ce prénom, mais il aurait été si difficile à porter pour moi, vu la suite de ma vie. Ils se décidèrent pour le prénom de ma marraine pré-supposée, qui hélas refusa ce rôle... Puis, comme la tradition familiale l'imposait, un prénom chacun, d'abord le choix de ma mère, puis celui de mon père. Ainsi, pour l'état civil, je suis Hélène, Agnès, Laure. Combien ai-je détesté ces prénoms !

Nous rentrâmes au foyer, et je pris place dans un petit lit que mon père avait acheté, de bois blanc et d'osier, coincé dans une petite niche, dans la toute petite chambre de mes parents, du coté de ma mère. C'est là que j'allais passer les nuits de mes 6 premières années. Immédiatement, la fratrie se scinda en deux. D'un coté mes grandes soeurs pour qui je ne fus qu'un élément perturbateur de plus, de l'autre, mes grands frères qui prirent leur rôle de nounou à coeur. C'est eux qui me nourrissaient la plupart du temps, qui me promenaient, me cajolaient. De ce temps là, je n'ai que quelques diapos, où je ne suis jamais dans les bras de ma mère... dans le landeau, contre un oreiller dans mon lit, dans les bras de mon frère T, quelque fois dans ceux de JM, sur une couverture lors q'un pique-nique, mes frères tout contre moi et mes soeurs à la limite du hors-champ, dans mon parc... Je suis un beau bébé tout rond, la peau mat, habillée de layette tricoté ou crocheté par ma mère, toujours le sourire, le regard franc qui regarde l'objectif avec curiosité.

jeudi 15 février 2007

Saint Claude, 2006-2007 : 40 - Vagues...

Ma quarantième année... que de choses cette année là... Difficile de choisir un moment, un fait marquant...

Il y eu ma varicelle, mon premier Paris-Carnet, plein de belles rencontres qui se poursuivirent l'été entre Paris, Senlis et le Cantal...
Quand la réalité rejoint le virtuel. J'ai découvert des gens généreux, des personnes ayant eu des impacts insoupçonnables... et insoupçonnés !

Il y eu aussi mes soucis financiers, des galères pas possibles qui me donnèrent cette impression... terrible impression... que la roue était, au mieux immobile, au pire qu'elle tournait à l'envers.
J'ai tatonné dans ma "philosophie" de la Vie... essayant d'appliquer ces pensées qui me paraissaient évidentes... sans jamais y parvenir vraiment, complètement... Recherche de ce que je suis ?
Plutôt je cherchais à assumer ce que j'avais enfin trouvé... Pas toujours facile de se découvrir complètement différente de ce que l'on a été pendant si longtemps.
Et puis une nouvelle voie professionnelle... comme une raison supplémentaire de croire en moi avant tout...

Il y eu beaucoup de périodes de découragement, de déprime, jusqu'à envisager de tout arrêter... Et toujours ces sursauts d'énergie... Volonté de me battre ? Force ? Réveil de ma raison ?

Mais cette année, comme d'autres avant, est liée à une autre... celle d'un autre... mon Espoir...
J'ai, il a, nous avons vogué sur nos propres montagnes russes, celles de l'autre, celles du Nous... Passant de l'espoir le plus fou au désespoir d'y parvenir... des percées à l'immobilisme... de la frénésie à l'amertume...

C'est durant ma quarantième année que j'ai passé les 40e rugissants, dans ma coque de noix... Et au bout...

Au bout ... mon Espoir est devenu mon Compagnon...

1966- Saint Claude 1967 : 0 - Gestation

Je suis arrivée comme le cheveu sur la soupe. Non désirée, refusée, niée, détestée, j'ai grandi dans le ventre de ma mère malgré tout. Mon désir de vivre, dès ma conception fut le plus fort... j'ai résisté, me suis développée, accrochée en cette matrice qui avait déjà accueilli deux filles et deux garçons, voulus, aimés, chéris. Me battant avec mes modestes possibilités, ma mère eu une grossesse pénible. Souffrant de terribles nausées qui l'épuisait, elle menait sa petite famille comme elle pouvait, se déchargeant sur les grandes, pré-adolescentes, que cette nouvelle vie ne satisfaisaient pas non plus. Il n'y a que les deux petits qui souriaient à l'idée d'avoir bientôt un bébé à la maison, pauvres bouts de chou de six et huit ans. Mon père, lui, allait son train... travail la semaine, artisan du bois avec passion le week-end. De plus, il n'avait pas son mot à dire.

Au fur et à mesure que le ventre s'arrondissait, l'épuisement se faisait de plus en plus présent. Physiquement au bord de la rupture, mentalement contre cette chose en son sein, elle haïssait de plus en plus cette déformation de son corps. Elle qui s'était émerveillée les autres fois de cette transformation, ne le supportait plus. Arrivée à un âge où elle cherchait à plaire, à séduire, avant que le temps ne joue son oeuvre, elle ne supportait pas ses odieuse nausées qui lui faisaient le teint cireux, ses magnifiques cheveux auburn qui se ternissaient, ses traits tirés de fatigue, et surtout ce poids en avant qui lui faisait changer son port, son point de gravité ayant basculé. C'était aussi cette poitrine qui s'alourdissait, ces hanches qui s'épaississaient, ces jambes qui se gonflaient.

Et moi, je continuais à me développer, percevant cette haine imperceptible et luttant de toutes mes forces pour rester en cet endroit chaud et confortable, malgré les efforts évidents pour m'en déloger. Puis vint le jour où je m'engageais vers mon premier voyage... vers la lumière, l'air, le froid. Par un malencontreux hasard, ce jour là, ou plutôt cette nuit là, les sages-femmes étaient en grève. On donna à ma mère, dont le travail n'était pas très avancé, un médicament pour que cesse mon voyage quelques temps. Le matin arriva, et c'est à neuf heures que je poussais mon premier cri... le libérateur, qui défroissa mes poumons.

lundi 12 février 2007

40 - en marge

Dernier lundi... dernier mardi... dernier mercredi...

Ma quarantième année s'effiloche au gré de ces 3 derniers jours et bientôt la quarante et unième sera là... Celle où l'on dira de moi que je suis quadra...

Quadragènaire... immanquablement cela me ramène à octogénaire... Avant, mais je ne sais pas depuis quand ni jusqu'à quand au juste... Devrais-je plutôt dire auparavent ? Auparavent, donc, l'idée d'être quadrégénaire me semblait devenir vieille... aussi vieille qu'octogénaire... Et puis maintenant non... Il me semble enfin vivre... revivre... Je ne sais pas au juste...

Ces petits cailloux du passé que j'égrenne dans ma tête se mélangent, s'entremêlent... Lorsque j'y pense pour les coucher enfin sur la page blanche, ils arrivent en désorde... Sautant d'une année d'enfance à celle d'adulte... pour retourner à l'adolescence... Alors je n'écris rien encore... Attendant sagement mon année... Et puis cette envie de faire l'ascenceur dans les deux sens me plaît... Mais je n'ai pas envie de faire par année civile... Non plutôt par année de moi... D'une saint Claude à l'autre... Il me restait assez de temps pour mettre tout ça en gestation... en incubation...

Seulement voilà... Les jours passent et rien n'est écrit encore... Tout se chamboule dans mon esprit, dans mon coeur... Comment procéder ? Faire le bilan par année ? Choisir un seul fait marquant ? Une anecdote inoubliable ? Comment n'écrire qu'un seul petit texte sur une année de vie ?

Dame Fedorovna et ses comparses m'ont donné là une vaste matière à réflexion...

Et puis manque de temps... C'est que ma vie a changé depuis quelque temps... Je n'ai plus les mêmes repères, mon organisation est toute désorganisée... Ma vie est chamboulée... Mais chut... encore quelques jours de patience...

Quadra donc... Et seulement 3 petits jours devant moi... Que dis-je ? Seulement 30 heures... Pour écrire ma gestation à moi... Ce sera la seule période comptant moins de douze mois... Et ce sera l'un des deux seuls textes déjà écrit...

samedi 3 février 2007

Sous l'eau calme est un tourbillon

Ou comment de la berge, je regarde les ricochets...


10 jours que les ricochets ont commencé... avec Samantdi...
10 jours que les ronds dans l'eau s'élargissent, se frôlent, s'enlacent, s'emmêlent...
10 jours que je lis tout ça avec beaucoup d'émotion et une envie d'y jetter mon petit caillou aussi...

Et puis la peur qui me vide l'esprit... Peur de démêler l'écheveau ? Peur de n'avoir rien d'intêressant à écrire...
Et cette petite voix qui me dit que non je n'ai pas à participer, parce que oui j'écris de la merde... que oui j'aurais l'air d'une pauvre cloche à coté de la plume des autres...

Et puis l'envie se fait plus forte... De plus en plus forte... Parce que ce que je lis me donne envie de me raconter, parce que je suis à un tournant de ma vie, parce que je commence une nouvelle vie...

Alors, hier soir, je prends mon courage à deux mains, j'ouvre mon foxmail, pianote l'adresse mail de Kozlika et entre le sujet "petits cailloux et ricochets"
Et à cette femme que je n'ai vu que quelques minutes, avec qui je n'ai pas échangé plus de trois mots... A cette femme là j'essaye de dire tout ça... maladroitement, me cachant sous un peu d'humour, commençant par quelques questions superflues et qui me font passer pour une bêta...
Très vite j'ai reçu une réponse... qui m'a fait sourire... Puis le mail pour les petits nouveaux avec toutes les explications. J'ai commencé par changer mon pwd...

Puis je suis restée devant mon écran vide... Page blanche...
C'est suite à la réception d'un mail pour annoncer un quart d'heure de maintenance que j'ai réussi à fermer jusqu'à ce matin...

Depuis quelques jours je suis tentée d'y publier un ancien billet où je raconte le début de ma vie...
Et puis je ne sais pas... J'hésite... Tout ça me trotte dans la tête et j'ai parfois comme des moments d'absence... comme des larmes qui montent...

Alors je me dis que cela suffit... Je ne vais plus attendre... Je ne vais plus hésiter... tergiverser. Peu importe mon écriture (et non je ne suis pas BHL... ;-) ).
Peu importe le nombre de ricochets, la largeur des ronds... Je suis un petit caillou parmis les autres...
Peut être pas aussi lisse et plat que ceux qui font de magnifiques ondes sur l'eau calme...
Peut être pas lancé aussi bien que nécessaire...
Mais je sais qu'il fera au moins quelques ridules...

Peut être qu'il fera "plouf" très vite... que son onde sera restreinte...

Mais comme tout petit caillou lancé pour ricocher, il apportera calme et sérénité à son lanceur...
Du moins un petit peu... Du moins quelques instants...