dimanche 24 juin 2007

1978 : L'opération

Sinsin. C'est le nom d'un village en province du Namur, presqu'à la frontière de la province de Luxembourg. Ce village se trouve exactement à mi-distance entre Arlon et Bruxelles.
C'est de ce village qu'était originaire l'infirmier qui nous a pris en charge mes parents et moi, lorsqu'à moins de 2 ans, j'ai du me faire opérer de l'oeil gauche. C'est une histoire que maman m'a toujours répété, et aujourd'hui encore, lors de mes fréquentes transhumances, je ne peux pas passer à hauteur de ce village sur la Nationale4 sans une pensée pour cet infirmier.
5 jours d'hospitalisation, pas mal d'allers-retours pour mes parents.

dimanche 10 juin 2007

1977 : John et ses grand-mères

Très vite après ma naissance, mes parents ont du se remettre au travail : Maman comme infirmière, Papa comme ouvrier.
Les deux parents qui travaillent ensemble... Aujourd'hui, cela passe comme quelque chose de normal, mais à l'époque c'était assez mal vu, surtout dans les petits villages...
Pour éviter d'avoir recours à des gardiennes, mes parents ont pendant plusieurs années travaillé en pauses opposées. Si Maman travaillait le matin, Papa s'arrangeait pour travailler l'après-midi... Quand Maman partait travailler, elle me déposait chez quelqu'un ou je pouvais faire ma sieste. Papa me récupérait en revenant du travail.
Mes parents me "partageaient" entre mes grands-parents. Une semaine chez Bobonne - ma grand-mère maternelle, une semaine chez Moeke - ma grand-mère paternelle, et une semaine chez la tante Renée - une soeur à ma grand-mère, ou vivait aussi mon arrière-grand-mère maternelle.
Très vite, ma grande-tante s'est disputé avec mes parents à propos de cette garde alternée. Quand j'écrivais plus haut que la mentalité de l'époque acceptait peu les parents qui travaillaient à deux... Ce qui a bien sur provoqué une rupture familiale... On a évoqué ce conflit de famille encore récemment avec le décès de la tante Renée. Je ne lui ai jamais parlé. Depuis 1977 jusqu'à sa mort cette année, les contacts familiaux ont été rompus.
A l'époque, mes parents vivent dans un petit village à la campagne. Pas de voiture. Maman travaille à 10 km de la maison. Elle s'y rend en train. Papa travaille bien plus loin. D'abord à Rodange, au Grand-Duché de Luxembourg, puis à Colmar, toujours au Grand-Duché. Heureusement, un service de bus est organisé par l'usine pour ramasser les ouvriers. Hormis ces déplacements, le reste se fait à pied ou en vélo. De temps en temps, Bobonne peut prêter sa voiture, mais c'est rare. On me raconte souvent que Papa me déposait assis sur le guidon du vélo, me soutenant avec ses bras. Cela provoquait la colère de mes grand-mères !
Petit bonus photo pour terminer : J'aime bien ma baignoire en plastique rose...
1977-02
Février 1977. 4 mois.

1977-02
Novembre 1977. 13 mois.

de retour

J'ai un peu délaissé mes ricochets... Il fallait le temps de faire une petite collection de cailloux plats...
Je vous ai laissé en 1976, braillant de mes cris de nouveau-né...
On balance la prochaine pierre à la surface ?
C'est reparti !

mercredi 14 mars 2007

1979 : un frère

Qu'est ce que j'ai pu être jaloux de ce petit frère. Venu me voler l'attention qu'avaient mes proches pour moi ! J'ai fait de ces crises à la maternité !
Heureusement, une fois rentré à la maison, maman a eu la bonne intution. Haut comme 3 pommes, à moins de 3 ans, elle m'a mis mon frère dans les bras. Désormais, j'en étais responsable. Il fallait aider maman et s'occuper du petit.

1980

Pendant ce temps la, à un peu plus de 1500 km de moi, un petit garçon nait. Il fauda encore 19 ans avant que nos destins se croisent...

dimanche 11 mars 2007

1976 : naissance

1976 : la canicule. c'est avec ces mots que les plus anciens résument cette année. Je ne l'ai pas connue cette canicule, moi. Je suis né bien loin, en octobre. Je n'ai pas de souvenirs précis de cette époque. Tout au plus quelques photos dans l'album familial... Ma mère enceinte dans le jardin familial. Elle portait encore les cheveux longs.
J'étais un gros bébé. Je ne me souviens pas exactement des détails en poids et en taille, mais on me répète toujours que j'étais un gros bébé... Un gros bébé qui d'ailleurs était bien installé. Je n'étais pas décidé à sortir. C'était un dimanche, 14 jours après le terme, maman n'en pouvait plus de cette grossesse qui ne se terminait pas... Elle est allée avec papa à la ferme de mes grand parents paternels. C'était la période d'arrachage des betteraves. A l'époque, mes grands-parents faisaient le travail manuellement. Mon grand-père devant arrachait les betteraves, les rangeait en ligne, mon père et mon parrain suivaient et coupaient les betteraves au collet. Mes tantes ramassaient enfin les betteraves pour les jetter dans la remorque attachée au tracteur... Bien qu'enceinte, maman a donné un petit coup de main à mes tantes. Un peu d'effort physique ne pouvait que perturber le petit John (ou la petite Fanny - mon sexe n'était pas connu) et l'inciter à sortir son nez de son nid tout chaud... Et de fait, dans la nuit du dimanche au lundi, les contractions ont commencé...
Déjà avant la naissance, je n'étais pas comme les autres : j'étais installé en siège dans le ventre de ma mère. L'accouchement n'a pas pu avoir lieu par les voies naturelles. Cette césarienne, ma mère en garde la trace encore aujourd'hui : Une belle cicatrice verticale sur son ventre... Parce qu'à l'époque, on ne cherchait pas à faire dans l'esthétique.
Maman me décrit toujours avec malice ce premier regard que nous avon échangé quelques heures après ma naissance...
Je suis un garçon
Je m'appelle John
Je suis né le 25 octobre 1976
Je suis le premier enfant de Martine et Alfons

Né en octobre, je serais baptisé deux mois plus tard. L'abbé aurait bien voulu faire une crèche vivante avec moi pour la veillée de Noël... Ma mère a préféré le baptême en journée, mais elle a conservé la date de Noël avec toute la symbolique qui s'y rattache. Car au delà de toute thématique religieuse, Noël est la fête de la famille, réunie autour du nouveau-né... Cette date est réellement importante pour maman, encore aujourd'hui.
Baptisé le jour de Noël...
Mon parrain est mon oncle, Louis, le frère de papa.
Ma marraine est ma tante, Angèle, la soeur de maman.
1976. Une vie qui commence.

>>Ce billet dans mon blog

dimanche 11 février 2007

1975 : avant la conception.

J'aurais pu commencer mon parcours en 1952. J'aurais appelé ce premier billet "Naissance et transhumance". Pourquoi commencer le parcours 24 ans avant ma naissance ? Parce qu'on ne renie pas ses origines, la d'ou l'on vient, et sans mon père et ma mère, je ne serais pas la pour raconter mon histoire...
Mais au fond, ce n'est pas mon parcours. Je commencerai donc par un billet daté de 1975, l'année qui précède ma naissance, qui est celle de la rencontre de mes parents, et de leur mariage...
Mais 1975 n'aurait pas été pareil si en 1952, Martine n'était pas née dans un village de Lorraine Belge, pendant qu'à l'autre bout du pays, la famille d'Alfons s'apprêttait à tout quitter, quitter la Campine pour s'exiler en Lorraine - loin à 250 kilomètres, quitter la Flandre qui crève de misère pour la Wallonie plus prospère.
Des enfants grandissent et deviennent adultes. Ils sortent, ils s'amusent. 23 ans plus tard en 1975. Février, le bal de la petite fête. C'est toujours la même histoire qu'on raconte dans les soirées en famille. L'histoire d'un garçon de 27 ans, venant du village voisin pour le bal. Alfons est un peu émmeché en fin de soirée et en sortant de la salle du village, il apostrophe Martine, une fille du patelain, occupée à manger des frites.
"C'est pas bon ce que tu manges la !"
"Paie-moi meilleur", avait-elle répondu, avec un franc-parler qui lui venait de sa mère. Faut dire que les filles de sa famille n'ont pas leur langue en poche, c'est une légende dans le village... Bref, n'écoutant que son bon coeur, Alfons propose à Martine de venir manger une tartine au jambon chez ses parents le lendemain.
On raconte toujours que le lendemain, mon père avait oublié son invitation, et que c'est son frère Louis qui le lui rappela. Cette histoire de tartine au jambon revient souvent quand mes parents évoquent leur rencontre. Cette fameuse tartine dégustée au milieu des cousins flamands, bien étonnés qu'Alfons ait ramené une fille à la maison, et ne se lassant pas de faire des commentaires dans la langue de Vondel...
Aout 1975, les mois ont passés, et de ballades champêtres d'un village à l'autre, d'une famille à l'autre, Alfons et Martine, de flirts en rencontres ont fini par se marier...
La aussi, il y a plein d'histoires. Mon grand-père qui ne vient pas, ma mère qui tourne en rond dans la chambre des filles, mon père qui s'impatiente...
Quand le cortège au complet s'anime enfin, et part pour la maison communale, le mariage a déjà une heure de retard sur l'horaire prévu. Devant l'église, l'abbé ouvre les bras, croyant accueillir la suite... qui passe son chemin pour monter vers la maison communale. Car on ne passe pas devant le curé sans être d'abord passé devant le bourgmestre.

Pour moi, ce ne sont que des histoires, je n'étais pas encore de ce monde. Pour mes parents, c'est une page de leur vie. La page d'une histoire qu'ils ont écrit à deux, et qui a donné naissance à deux garçons... Patience, le premier arrive bientôt !

>>Ce billet dans mon blog

dimanche 4 février 2007

Mes petits cailloux : 1976 - 2006

Ricochets-enfants

Et voila, je vais bientôt commencer ici une série de petits cailloux, un par année de ma petite vie... Histoire de parcourir le temps qui s'est écoulé depuis ma naissance en octobre 1976 jusqu'aujourd'hui. Je n'inclus pas 2007 dans le décompte pour deux raisons : D'une part, ça fait plus rond de parcourir 30 ans, et d'autre part, 2007 n'est pas encore terminée, je n'ai pas vraiment envie d'écrire quelque chose sur cette année... J'ai bien des défis et des changements en tête pour 2007, et bien trop hâte de les réaliser que pour -déjà- tirer le bilan de cette année.

Ce projet m'inspire vraiment beaucoup. C'est pour ça que j'y participe. Je trouve ça beau toutes ces histoires qui vont s'amasser ici. Ces cailloux, qui vont ricocher et puis s'entasser au fond de l'eau, tous ensemble... De plus, revenir en arrière et laisser défiler le passé devant mes yeux, c'est une belle manière de faire un bilan, quand on a 30 balais...
Ce projet est vraiment une chouette idée, et je suis très fier d'y prendre part.

Une autre motivation de ma participation à ce blog collectif, c'est la possibilité de m'essayer à Dotclear, qui est la plateforme sur laquelle repose ce journal, et qui va très certainement me changer de mon habituel Wordpress sur lequel repose mon propre journal... Ah ben oui, je suis blogueur évidemment ! Depuis juillet 2002, qui correspond à mon emménagement à Bruxelles en Belgique. J'aurais l'occasion d'y revenir quand j'arriverai à cette année la dans mon parcours.

Les billets qui seront publiés ici, au milieu de ceux des autres blogueurs seront évidemment également reproduits dans mon propre journal, appellé Le monde selon Izo.

Il ne reste plus qu'à attendre que les autres participants arrivent en 1976 pour rentrer dans la danse ! Visiblement, les jeunes sont exemptés d'attendre... Ca ne ferait que pourtant que 14 semaines...

Quoi qu'il en soit, laissons couler le sable dans le sablier... On a 30 années à parcourir ensemble... A bientôt pour quelques ricochets...

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