La banlieue est devenue un enfer pour moi. Je travaille dans un lycée où a eu lieu un viol l'an passé, les élèves sont des désespérés avec qui le dialogue est difficile. Même les 10 élèves à peu prés sympas, ont des accès de folie passagère qu'il faut gérer sans soutien de l'administration. Et quand je rentre chez moi au fond d'une impasse je dois me fader les montées d'hormones des petits jeunes du quartier. Je me fais insulter tous les jours, je ne sors que quand c'est utile même acheter le pain me pèse.
Je me remets à la peinture c'est le seul échappatoire qui me convient.
La maison est mise en vente, je dirais presque heureusement, on négocie une indemnité pour partir et c'est avec soulagement que je quitte cet ancien paradis.
Lors de la décrémaillère, j'ai la satisfaction de mettre dehors les jeunes qui m'ont pourri la vie et bizarrement ce soir là, ils ne me tiennent pas tête, ils réussiront quand même à embarquer le sac d'une des convives, ceci explique peut être cela.
Je revis, Paris est enfin à ma porte, je sors de l'impasse où j'habitais
Mon amoureux part pour un mois ou deux en Mongolie en l'attendant je m'inscris aux langues Orientales, j'ai l'impression d'avoir des nouvelles.
A son retour j'arrête tout. Je n'ai jamais été douée pour les langues
Lui aimerait que je retrouve mon indépendance, c'est difficile, je me noie dans ma relation, mes projets semblent solubles dans l'amour.
J'ai beau comprendre et estimer ce qu'il me demande, je n'y arrive pas, je prends son besoin de liberté pour un rejet. Je ne suis pas encore capable de prendre cela pour une proposition adulte. Je grandirais plus tard, en attendant on rêve pendant quelques mois de s'installer une année à Oulan Bator, jusqu'à ce qu'on réalise que la soit disant bourse n'est qu'une redistribution contrôlée de sommes que nous devons nous même avancer.
Déception, mais aurais je supporté l'éloignement et la dépendance totale qu'aurait induit la non pratique de la langue ? j'en doute, c'est donc sans réel regret que ce souvenir me revient.