Par deux fois cette année je dû descendre en catastrophe au chevet de ma mère. La psy que j'ai récemment consultée m'a beaucoup aidé, par son écoute et sa présence, elle m'a proposé de l'appeler si besoin, ce que j'ai fait.
Au mois de juin, je ne pourrais certifier qu'elle eu conscience de ma présence, mais elle a attendu que je sois seule avec elle pendant que mon père et ma soeur se reposaient de leurs longues veilles, pour laisser échapper son dernier souffle. Le réflexe est d'appeler à l'aide de croire qu'une blouse blanche pourra effacer ce dernier signe et qu'il y a surement quelque chose à faire. C'est étrange, pourtant je suis pour laisser leur mort à ceux qui souffrent et je suis contente qu'il n'y ai eu personne pour mettre en branle toute une machinerie.
Cela semble bizarre mais je suis persuadée que ma mère m'a fait un cadeau : mourir en ma présence. Vu nos relations j'aurais eu du mal à le vivre, à être légitime, du coup elle m'a permis d'y participer d'être vraiment là, même si ma soeur, malgré elle, trouve injuste qu'il en soit ainsi, j'ai pu trouver ma place ne pas être celle qui est de trop.
Des amis sont descendus et chose incroyable leur présence m'a fait du bien. Je dis incroyable parce que je suis incapable de faire une chose pareille aller à des obsèques et présenter mes condoléances, j'ai toujours l'impression d'être déplacée empotée et pourtant ces amis m'ont fait un bien fou simplement parce que je n'étais plus seule au milieu de ma famille avec qui j'ai si peu de contact en dehors de ma soeur.

Après cette épreuve j'ai repris le cours des choses ou le contraire. L'amie chez qui je vivais avait fait une rêve où nous emménagions à Marseille après réflexion c'était mieux que la banlieue parisienne qui nous attendait et on a filé. Tout s'est déroulé au mieux un appart trouvé en 5 jours, un déménagement efficace avec 2 camions et une voiture remplis, des amis pour nous aider à nous installer.
La vie marseillaise m'a d'abord surpris, ici impossible de vivre l'anonymat comme à Paris mais je m'y suis faite trés vite. Mon amie ne s'est jamais vraiment installée, elle vivait pour la première fois sans son fils et devait se sentir tiraillée entre les deux villes. Quelque chose s'est brisé en elle, tout a basculé, la souffrance a fait son apparition, ainsi que les difficultés à vivre ensemble.
Je le savais déjà mais je n'ai pu que le constater encore, nous ne sommes pas toujours en mesure d'aider ceux que l'on aime et qui ont su être là au bon moment. La roue tourne, on rend souvent les bienfaits que l'on a reçu d'une personne à une autre comme si l'on risquait d'interrompre la chaine de solidarité si on soldait sa dette.
Je souffrais de sa douleur de son impossibilité à m'en parler de mon incapacité à la soulager. Je me suis éloignée, non pour la fuir mais pour lui faire de la place lui laisser l'espace où décider ce qui serait le mieux pour elle.
J'ai eu trés peur de la perdre, je ne sais toujours pas si ça a été une décision bénéfique pour elle. elle a mis longtemps à reprendre le dessus. J'ai simplement réussi à ce que cette rupture ne soit pas une cassure définitive et un de ces jours faudrait que j'en reparle avec elle.