en écrivant ce billet la douleur est remontée toute crue, cela fait 7 ans et demi que ma mère est morte et j'ai l'impression que cela m'a laissé toute écorchée.
Je constate que depuis cette époque je n'ai plus de protection je suis toute à vif. La moindre émotion se traduit par des larmes et je ne peux lire même un fait divers ( ne parlons pas de la lecture de vos billets) sans être submergée par la compassion.. Je n'ai plus de défense face à la violence sociale, tout me blesse. Je me sens démunie.
Il me manque une carapace je l'aimerais bien souple comme la peau pour sentir encore quelque chose, mais je ne sais vraiment pas comment ça se construit.
effets secondaires
vendredi 2 mars 2007. Lien permanent écrits dans la marge
4 réactions
1 De Albertine - 02/03/2007, 21:47
Je vous ai lue (ou lu, je ne sais pas) attentivement. Le deuil est un long chemin. Ce n'est pas de cesser d'aimer, mais de vivre en aimant toujours les vivants et les morts, les absents ou ceux qui sont là. Ce qui est une aide puissante, c'est de se demander "que me dirait-elle maintenant, dans ce cas-ci?" Ce n'est pas toujours à la mère vivante (qui était pleine de doutes comme tout être humain) que l'on pose cette question, mais à une mère qui aurait acquis la sagesse - et qui existe, au moins dans notre tête et notre coeur.
De toute façon, le plus important est d'aimer et d'avoir aimé. Cela, personne ne pourra vous le retirer.
Amicalement.
2 De ada - 03/03/2007, 12:40
Je compatis moi aussi, profondément avec ton message.
Et je fais confiance au temps (et aux mots, laissés ici ou ailleurs) pour t'aider à te construire cette carapace souple.
En attendant, bon courage.
3 De Otir - 03/03/2007, 15:34
La sensibilité et la compassion sont aussi des forces. La capacité à souffrir et ressentir la détresse est une grande qualité, surtout chez les artistes. Ceux qui portent une carapace sont les inverterbrés, puisque leur squelette est à l'extérieur.
Avoir une colonne vertébrale ne nous empêche pas de repartir après avoir versé des larmes, et pensé que cela allait nous briser à jamais.
Nous sommes nombreux, sans aucun doute, chacun d'entre nous qui avons été tentés par cette aventure des ricochets, à poser ta question de savoir comment se construit-on une carapace souple, alors que nous sommes en train d'avancer encore et toujours avec l'armature qui nous est déjà donnée et que l'on a oubliée !
Merci pour ton billet.
4 De Scheiro - 03/03/2007, 20:37
Tu étais encore bien jeune, Ada, pour perdre ta mère. Entrer dans l'âge adulte sans le soutien réel d'une mère ne doit pas être une chose aisée et je comprends que tu te sois sentie si démunie face au monde.
Pour t'avoir lu de nombreuses fois, je crois pouvoir avancer sans me tromper que si ta mère se trouvait aujourd'hui à tes côtés, elle serait vraiment très fière de toi.
Toute mon admiration, Ada !