Je ne sais plus ce qui m'a décidé cette fois, l'impression de déjà vécu sans doute, je retourne chez la psy enfin d'abord j'essaie d'en trouver une qui ressemble à celle qui m'a aidé à Paris.
C'est sans doute une erreur, je passe mon temps en comparaisons qui ne sont jamais à son avantage. Elle n'en sait rien, j'ai l'impression de perdre mon temps ou de lui faire perdre le sien. Elle a l'air de quelqu'un qui essaie d'avoir une attitude naturelle. Et je m'y connais, je suis experte dans ce genre de tentative en société, j'ai maintenant la preuve que c'est un exercice difficile.
Elle hoche la tête de temps en temps histoire de me laisser poursuivre. rien d'encourageant, on dirait qu'elle fait en sorte que je l'oublie. Elle est si maladroite que je ne vois qu'elle la plupart du temps.
Je ne suis pas une pratiquante chevronnée, je n'ai jamais été foutue de demander à ces gens de quelle confrérie ils étaient. En tout cas je sais que ma psy parisienne me parlait et que cela me faisait le plus grand bien, mon problème étant le manque de confiance en moi, avoir à rendre compte de mes entreprises me pousse à l'action et me motive.
Son silence me fait l'effet d'un jugement, j'ai donc l'impression de ne pas avancer. quand je regarde le noeud qui me fait le plus souffrir je ne vois aucun progrés par contre sans m'en rendre compte j'ai défait des problèmes périphériques dont je ne me souciais pas vraiment.

Après 5 ans de célibat je ne suis toujours pas en quête du prince charmant. Je regrette simplement la pénurie d'amants intelligents. Les garçons me déçoivent, leur langue se délie plus rapidement qu'ils ne nouent leurs lacets, l'intimité se discute sur la place publique et le sexe devient comptabilité, je ne suis pas un numéro je préfère m'abstenir. Moi, j'aime les amours d'aprés midi , les amitiés ambigues et les démentis. Je m'ennuie un peu, mais ce n'est pas trés grave.

Je ne sais comment je me suis réconciliée avec l'image de mon père et les choses ont changées, j'ai rencontré l'homme avec qui je vis. Ma psy me confirme que cela peut être une conséquence.
Voilà je suis toujours aussi gauche en socièté, j'ai du mal à assumer mes choix de vie et ma création mais maintenant j'ai quelqu'un avec qui en parler autrement qu'accoudée au comptoir d'un bar.

(en aparté, il y a quelques semaines, il m'a dit qu'il voulait bien démarcher les galeries pour moi...)