Toute la famille du côté de ma mère est sur place. Il y a le nid, la maison familiale, le lieu de réunion de toutes les sœurs : Brégaillon.
C’est une grande maison, avec du terrain, et bien au fond, une noria.
La propriété fut achetée par le grand père. Difficile de dire quel était son travail. A la vue des fréquents voyages de la famille et l’éparpillement des naissances des enfants entre la bourgogne et Madagascar, le bruit cours qu’il était administrateur colonial.
Vivent dans cette maison l’aïeule, la seconde des filles même si elle se dit l’aînée !) avec sa fille, son mari est mort à la guerre, et la 6° fille, célibataire endurcie. Un petit appartement accueille à tour de rôle celle et ceux qui en ont besoin. Nous y vivrons nous aussi.
A cette époque mon père est dans les CRS. Ceux-ci ont été mis en place pour donner du travail à tous ces jeunes hommes qui n’ont connu que la guerre, de même que les miliciens qui ont survécu seront intégrés dans les gardes mobiles.
C’est une période difficile, la guerre n’a pas aidé à la bonne résolution des difficultés des salariés, conscient que « Seule la classe ouvrière dans sa masse, aura été fidèle à la Patrie profanée »,comme l’avait déclaré François MAURIAC, les grèves se succédaient durement réprimées par les forces de l’ordre (sic). Un jour où mon père revenait à la maison, je demandais : » Maman, c’est qui ce monsieur ? »
Cette question eut un poids très important pour la suite, elle entraîna notre migration vers l’Algérie.