J'ai longtemps bloqué sur mon caillou 1998, cherchant ce qui avait pu me marquer cette année-là et ne voulant pas écrire, comme Louis XVI dans son journal au soir du 14 juillet 1789 "Rien". Mais c'était pourtant presque une année "pour rien" : je prolongeais mon stage à l'INRA à mi-temps en terminant ma maîtrise de communication et mon mémoire. Je postulais au poste de chargée de communication de l'école d'agronomie (dont le président était le même que celui du centre où je faisais mon stage) mais ce dernier a du avoir peur de ma complicité professionnelle avec ma tutrice de stage - qui m'a énormément appris sur le métier que j'exerce aujourd'hui, dans d'autres conditons.

J'ai terminé l'année par une inénarrable expérience professionnelle dans une boite de transports routiers, petit job d'été qui consistait à éditer des kilomètres de factures sur une immense imprimante à aiguilles qui plantait les trois-quarts du temps. Je passais donc mon temps à discuter avec l'écran de config de la bécane. Passionnant, quoi.

J'ai passé mon entretien de recrutement à la mairie où j'allais travailler à partir de 1999 le 19 décembre : c'était un samedi matin et la commune célébrait le solstice d'hiver avec un concours de scupltures sur glace dans la cour du château qui abritait la mairie. Dans mon sapin de Noël, cette année-là, il y avait ma lettre d'embauche, datée du 24 décembre...

La chose marquante, tout de même, c'est la coupe du Monde de foot en juillet, qui a réveillé mes souvenirs de supportrice (amateur) quand j'étais lycéenne et que je regardais les matchs avec les garçons à l'internat pendant que les filles se vautrait devant un film de Patrick Bruel. Nous avons regardé la première mi-temps de la finale chez... Pizza Hut, où nous devions récupérer à manger avant d'aller regarder le match chez des copains. Pile quand on a posé nos fesses dans la voiture, Zidane a marqué le premier but !

Nous avons terminé dans un concert de klaxon sur la route du retour (d'habitude dix minutes entre le domicile des copains et le nôtre) qui s'est éternisée sur deux heures, mais avec une vraie joie et une sorte de ferveur qui me donne toujours des frissons quand j'y repense. Le lendemain, la ville organisait son traditionnel feu d'artifice de la Fête Nationale, mais le spectacle pyrotechnique qui célébrait le centenaire de l'abolition de l'esclavage paraissait austère face aux hymnes improvisés à la gloire de l'équipe de France.