Je me suis mariée comme j'ai fait des enfants : sans me poser de questions (ce qui ne veut pas dire sans réfléchir !) . J'aurais peut-être du m'en poser avant, mais c'est un autre débat. Dans ma tête, la question ne se pose (ne s'impose) pour l'instant pas à moi. C'est dans la logique de mon chemin jusqu'à présent, voilà tout Je ne vais pas au-delà dans ma réflexion - et peut-être bien parce qu'inconsciemment je sais que si je vais au-delà, je ne l'aurai pas fait. Non seulement je ne me serais pas mariée, mais sans doute que j'aurais aussi quitté celui qui est mon mari aujourd'hui. Ceci dit, je ne le regrette pas non plus.

Il a, à mes yeux de jeune fille, toutes les qualités pour faire un bon mari : il n'est pas fainéant, il est bricoleur et, donnée non négligeable, il est amoureux.

Ce qui est assez symptomatique de ce caractère logique, voire "normal" ou même attendu de notre union, c'est que nous ne sommes jamais demandés officiellement en mariage. J'aurais bien aimé, pourtant, une vraie demande, dans les formes, avec la bague et tout. En fait, un jour nous nous sommes dit "quand est-ce qu'on peut se marier cette année ?" et on a fixé la date. C'était parti.

Huit jours après, j'avais acheté ma robe (c'est pas de ma faute, j'ai flashé sur la première que j'ai essayé et elle était soldée !). Mais pour le plaisir des grandes robes, j'ai fait quand même tous les autres magasins de la ville les semaines suivantes pour en essayer d'autres. Heureusement, je suis restée sur mon premier choix.

Je ne suis pas croyante mais j'ai tenu à ma cérémonie à l'église. Plus pour marquer le côté solennel de ce que je faisais que pour le reste. A l'époque, la cérémonie civile n'existait pas vraiment (pas dans ma campagne en tout cas) et je ne voulais pas me contenter de la lecture du Code civil et de la signature des actes à la mairie. Je voulais aussi faire part aux gens qui me sont chers que je ne m'engageais pas pour du beurre, enfin bref : être prise au sérieux. C'est vrai que mon chéri et moi avons longtemps été le petit couple de gamins amoureux. C'était une façon pour nous d'entrer dans le cercle des adultes, en quelque sorte. La journée fut une grande fête avec les familles réunies. En fait, la noce a duré trois jours...

Et ça dure depuis dix ans cette année...