SI j’avais suivi le rythme des petits cailloux, aujourd’hui j’aurais fini de remonter le cours de ma rivière…

Seize dimanches de rituel ricoché. Pourquoi n’y a-t-il pas eu (encore ?) un dix-septième ? J’invoque le manque de temps, c’est plus facile.

Le fait est que certaines de ces années, à qui j’ai demandé de revenir à ma mémoire, m’ont été difficiles à évoquer, j’avais mis tant de temps à m’apaiser de leur passage, était-ce bien malin de raviver leur souvenir… J’ai connu de l’appréhension d’écrire 2002, 1993, mes années de plomb, bien lourdes au bout de mon crayon.

J’ai arrêté au bord de 1990, parce qu’au-delà de cette année-là, les souvenirs sont plus fumeux, plus obscurs, plus durs à déterrer. J’ai peut-être peur de toucher une conduite enterrée qui m’exploserait au visage ? Peur d’enlever des mouchoirs très délicatement disposés, petits linceuls de choses oubliées en-dessous ? Peur d’affronter la réalité de certains souvenirs soigneusement arrangés pour présenter moins d’aspérités coupantes ?

Ou alors juste une grande paresse ?

Les petits cailloux ne sont pas anodins, c’est certain. J’ai lu certains billets d’autres ricocheurs le cœur serré, ou admiratif, ou ému et je ne peux croire qu’on s’écrive, soi, sans implication parfois douloureuse ou difficile. Ce blog est précieux, poignant, drôle parfois. J’aime ces chemins tracés de mots intimes, parallèles ou sinueux. Poursuivrai-je le mien ? Je n’en sais rien.