Rien écrit depuis le 1er janvier, depuis ma ressuscitation. Enfin rien de personnel. Au début c'était délibéré, je voulais prendre de la distance, me détacher de cette série 2006-1960 qui avait un peu échappé à mon contrôle, sortir du vortex.
Je veux dire : je fus doublement surprise, par moi-même qui ne comptais que raconter des anecdotes et ai parfois quelque peu dérogé à cette règle de mon petto, par vous que je n'attendais pas à me lire si régulièrement, si complètement.
C'est marrant, je me suis sentie entourée. Il y avait quelque chose de spécial à vous savoir guetter le billet du jour, tout en n'ayant jamais le sentiment qu'il serait « jugé » (plus besoin de vous dire comme ces impressions-là me viennent pourtant facilement...), me sentant totalement libre de l'écrire ou non, et si l'écrire : comme je le voulais. Je vous assure que c'était très spécial, mais je ne sais pas trop bien comment l'expliquer.
Je vis parmi des gens, y compris certains au sein de l'équipe de Dotclear, pour lesquels l'écriture d'un blog « personnel » est une démarche asociale, monstreusement égocentrique voire mégalomane. J'ai commencé cette série avec cette idée en tête, la conviction que j'allais donner du grain à moudre à cette théorie et la décision de m'en foutre, bien décidée à ramasser les cailloux du petit poucet pour voir jusqu'où le chemin du retour me mènerait.
Ceux-là ne m'ont pas lue, soit qu'ils ne l'aient jamais fait ni même jamais lu aucun blog, soit qu'ils ne me lisent plus depuis longtemps, bien avant 2006-1960. Pour les uns ça m'arrange (ma famille par exemple), pour d'autres je m'en fiche. Mais pour certains ça me blesse, et ça n'a pas de sens ça, c'est le truc qui me turlupine, ne pas arriver à dépasser ça, ne pas comprendre pourquoi ce truc-là a soudain de l'importance puisque ça n'est pas nouveau et que jusque-là je n'y prêtais pas garde.
Ou alors je suis en effet monstreusement égocentrique, voire mégalomane. Ça craint.
une réaction
1 De tompous - 04/04/2007, 21:20
Chère Anne Fedorovna Kozlika
Je viens de vous lire, du début à la fin, de 2006 à 1960. Vos récits m'ont procuré beaucoup d'émotions, votre style m'a plu, mais je n'ai pas voulu laisser de commentaires. Pas avant d'arriver en 1960. Je voulais relier les morceaux du puzzle... J'ai l'impression d'avoir lu un roman-feuilleton (rien de péjoratif là-dedans), mais je sais que ce n'est pas un roman. Ca me procure une sensation étrange, pas celle de vous connaître, mais d'avoir lu un "livre-réalité", pour faire un parallèle avec la télé-réalité. A la différence que je ne trouve pas malsain de vous lire. En tous cas ce fut une expérience intéressante...
D'ailleurs j'apprécie beaucoup l'exercice littéraire (et de mémoire) que vous nous proposez. Mais je me rends compte au fur et à mesure que ma vie est encore trop jeune pour pouvoir bien la raconter.
Pour quoi vous écris-je? Je ne le sais pas très bien moi-même... Juste envie de vous écrire ces mots.
Et je ne sais pourquoi, alors que je tutoie tous les blogueurs sans exception, je ne peux m'empêcher de vous vouvoyer. Peut-être à cause de ce patronyme russe dont je trouve les consonnances nobles, allez savoir...
Et je vois que vous reprenez le chemin en sens inverse. Et je me demande: pour quelle raison? De nouveaux ricochets ont-ils fait apparaître à votre mémoire de nouveaux petits cailloux? Le but est-il, une fois arrivé au bout, de repartir dans l'autre sens et ricocher sans fin?
Tout cela est un peu décousu, mais peu importe. Répondez-moi si vous le souhaitez, ou non.
Sur ce, je m'en vais récolter quelques cailloux