Je fête mes trois ans début juin. Pour m’acclimater à l’école, j’y vais pendant un mois, avant les grandes vacances. Je n’ai qu’un seul souvenir de ma première institutrice et il est inquiétant. Une dame imposante et légèrement menaçante se découpe à contre-jour dans un couloir un peu sombre (derrière elle, la lumière du jour, en provenance de la salle de motricité). Elle a des cheveux roux, courts et bouclés.

L’été arrive. Je vis apparemment mal la toute fin de la grossesse de ma mère, et demande à aller passer chez mes grands-parents le temps qui reste avant l’arrivée du bébé, ce qui ravit ma grand-mère.

Je n’ai aucun souvenir de la naissance de Y. début août, et en fait, aucun non plus de ses premiers mois. Une photo le montre tout petit dans les bras de mon grand-père, mon père et moi à leurs côtés.  J’ai un air dubitatif, voire légèrement dégoûté.


En septembre, j’entre pour de bon en maternelle. La première de mes vingt-quatre années de scolarité !