Sur ce même site, à l'instant je lisais les mots de Kozlika que voici :

Décidément dilettante, écrire pour jouer avec les mots, les tourner en bouche pour leur sonorité, les trousser pour en admirer les dessous, les tordre et les assembler.

En 1996 je monte mon premier site web, pour les mêmes raisons qu'elle.

Repartons vingt ans plus tôt si vous le voulez bien (on n'a que ça à faire, on est sur ce site exactement pour ça).

Quand j'étais gamin, mon père avait une machine à écrire. Je ne sais pas pourquoi, de la récupération sans doute. On a joué avec dès qu'on a eu le droit, évidemment.

Vers l'adolescence je me suis pris d'écriture comme les garçons normaux de football. Mais bon, franchement, on s'en fout un peu, d'être normaux, non ?

Je venais de dévorer San Antonio et j'ai eu envie d'en écrire à mon tour. Trois bonnes pages à la machine qui fait TCHAC TCHAC comme dans Pinot Simple Flic, j'étais le roi du monde !

Évidemment j'ai tout jeté et je le regrette. Je suppose qu'aujourd'hui je rirais gentiment de ma candeur de créateur en herbe.

Or donc, à partir de ce moment-là, j'ai commencé à comprendre que j'aimais la belle langue, et que j'aimais aussi bien l'écouter que l'écrire. Je n'ai plus arrêté d'écrire, et même j'ai tenté les nouvelles. Elles sont au fond d'un carton, sans intérêt. Des gammes, comme en musique.

Et puis 1996 arrive et je ne sais pas encore que le web va me manger tout entier. Malgré le parfum de soufre qui l'entoure encore (c'est le repaire des pédophiles et des anarchistes, voire des deux !), c'est là que désormais je poserai des centaines de petits cailloux blancs, ici et là.