Je marche, j'entends, je sens, j'observe mon environnement…odeurs de la maison de Bretagne, celle des murs qui exhalent ce parfum particulier aux intérieurs restés fermés, celle des feuilles de châtaigner qui jonchent la terrasse, d'un lapin en peluche jaune et blanc qui sent un peu l'humidité. Le gravier de la terrasse qui blesse la plante des pieds nus. Je suce mon pouce et ne me déplace pas sans mon niouniou, un carré de ce coton qu'on utilisait pour les couches en tissus. Un très vague souvenir, je suis debout dans le couloir de l'appartement moderne que nous occupons. Je m'appuie au mur, dont l'odeur et la couleur pour moi se fondent en une seule sensation d'un matériau poudreux sec gris-vert. Je n'ai aucune idée de ce qui motive ce souvenir, mais l'odeur se rappelle encore parfois à moi avec une constante incongruité.