Et voilà : mes petits cailloux sont tous écrits, publiés et probablement lus par un public dont j'ignore autant qu'ils ignorent de moi. Mais j'ai vraiment aimé cette aventure. Je ne suis pas encore convaincue que je pourrai la recommencer dans l'autre sens, histoire de voir à quoi ressemblent les pierres qui rouleraient en s'éloignant de l'instant présent vers les souvenirs d'enfance.

Je ne suis pas trop surprise de celles qui se sont posées dans l'autre sens, même si parfois j'ai dû en casser quelques-unes, soit parce qu'elles étaient trop grosses à lancer soit qu'elles me cachaient la vue ou bien parfois j'ai dû choisir un palet un peu plus poli pour qu'il rebondisse. Parfois, j'ai ramassé un caillou qui me plaisait bien, et il m'a glissé des doigts sans que j'aie pu le lancer, d'autres, j'ai remarqué que le galet avait une toute autre allure une fois qu'il était lancé dans l'eau, et je ne le reconnaissais plus du tout en le regardant moi-même à travers l'eau de la publication. Mais c'est le jeu.

J'ai sans doute été flemmarde aussi, je suis si peu revenue sur ce que j'écrivais dans un premier jet, à part corriger de trop visibles lourdeurs ou erreurs de style, voire des fautes de frappe passées inaperçues, j'ai très rarement travaillé sur un billet, très souvent soulagée quand je voyais qu'un écran était rempli, comme si ça suffisait bien comme ça. Le résultat n'est pas clair et agréable ? qu'à cela ne tienne, je me débarassai du billet comme on jette un caillou à l'eau, n'était-ce pas la consigne ?

Dans ma tradition, sept est un cycle, le cycle de la semaine qui s'est accomplie, et l'on cesse au septième jour, on s'arrête, on se pose, et on laisse l'activité créatrice au repos avant de recommencer. La septième année est la fin d'un cycle aussi, il y a les passages dans la vie humaine de l'âge de raison, de l'adolescence, de l'âge adulte, de la maturité, et cela recommence encore et toujours dans une spirale ascendante.

Mais arriver au huitième degré est un accomplissement, un point dans l'harmonique avec l'octave, un passage au degré supérieur de l'espoir et du développement spirituel, parce que l'expérience permet de construire, comme la mémoire permet d'apprendre de son propre passé pour bâtir un futur en devenir.

Merci à mes lecteurs de leur lecture bienveillante et encourageante. Je ne suis pas sûre que sans eux j'aurais persévéré dans l'effort et c'est quand même grâce à eux que je peux dire que je continue de passer des caps avec fierté.