J'avais 17 ans. Et tu m'as trahie. Je n'aurais pas dû en être aussi outragée. Tu l'avais déjà fait tant de fois avant, que j'aurais dû être blindée. Mais je n'ai pas vu le coup venir, je ne me suis pas protégée. J'avais 17 ans, j'avais 2 ou 3 copains, un ami, j'avais une vie à moi. Je me sentais aimée, j'avais moins peur, j'ai dû baisser ma garde. Quand je parlais de ma mère, je disais "maman", quand je parlais de toi, je disais "mon père" je pensais "ce con", par habitude. Pourtant je ne te haïssais pas, je ne t'en voulais même pas. J'étais devenue indifférente à tes coups de colères, à tes propos outranciers, à ta façon de ne pas nous voir, de ne pas nous entendre. Il y a eu ce vendredi soir. Je suis rentrée pour le week-end et quand j'ai ouvert la porte je t'ai trouvé au milieu de la cuisine. Tu n'a même pas été capable de me regarder dans les yeux. Tu a fait comme si, comme si j'étais coupable, alors que tu savais que c'était toi le vrai responsable. Pour sauver ta peau, tu m'as accusée moi. Tu t'es caché derrière moi. Innocente pourtant j'étais, et tu le savais bien puisque le vrai coupable c'était toi.

J'ai été humiliée, par ta faute.

J'ai pris les coups que tu refusais de recevoir par lâcheté. Pourquoi je me suis laissée faire? Parce que je me sentais sale. Je croyais avoir fauté aussi, alors que je n'étais que ta victime. Maman m'a demandée de me taire, de ne pas te dénoncer. je suis restée silencieuse. Ma soeur m'avait accompagnée, elle n'avait pas pu se résoudre à me laisser dans cette merde immonde dans laquelle tu m'avais mise. Je lui avais fait promettre de se taire. Elle avait promis. J'ai encaissé. Je ne savais que rétorquer: Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai! Alors qui? Qui? C'est toi, c'est toi!!!!!!!!!!!!. On m'a insultée, on a crié sur moi, on m'a traînée dans la boue. Et puis je me suis effondrée et c'est ma soeur qui a craqué. Je me souviens de son cri. Elle hurlait presque. STOP! Le coupable c'est PAPA. Sur le chemin du retour, il faisait nuit noire. Ma soeur serrait ma main à l'en écraser. Nous pleurions en silence,. Juste avant de pousser la porte, nous avons essuyé nos yeux rougis par les larmes et elle m'a dit: Il ne doit jamais savoir ce qui s'est passé ce soir. Tu n'a jamais su.

Pourquoi tu n'as pas été le père protecteur, le père aimant que je voulais. Pourquoi eu drroit qu'au pire. Et par delà, même ton indifférence me faisait du mal. Pourquoi a -t'il fallu que j'ai honte de toi tout au long de mon enfance? Je me sentais fautive. J'ai longtemps cru que je te méritais, alors que c'était toi qui ne me méritais pas. Papa, tu es le drame de ma vie. Je te traîne comme un boulet que je n'ai pas choisi. Et je ne comprends toujours pas comment j'ai pu bousiller ma vie par le simple fait d'être ta fille. Je valais mieux que ça!