J'avais acheté un tailleur jupe-culotte, la jupe était très large, très jolie, le tout bordeaux, de la marque Sym. J'aimais cet ensemble et souvent le porter me redonnait de l'énergie.
J'étais tellement fatiguée tout le temps, travaillée par le chagrin, je n'étais plus moi-même.

La colère et la haine étaient en moi. On me trouvait tout le temps agressive.
Que tous ces connards soient vivants alors que Frank était mort était une idée insupportable. La liste des gens avec lesquels je me fâchais s'allongeait au fil des mois tandis que ma famille s'effritait en morceaux de chagrin.

M. et G étaient les fers de lance de fêtes crépusculaires et déjantées, je sortais avec eux plusieurs fois par semaine.
Il me semble que 1991 a eu lieu de nuit uniquement.

Parfois j'étais incapable de rentrer tellement j'avais bu et quelqu'un me ramenait.

Au réveil, mon corps était distinct de moi.