Un mois que les mots tour à tour se bousculent et me désertent.
1984, c'est tout d'abord une année sur laquelle j'ai cru ricocher, un billet après 1983. Pour me rendre compte peu après de la méprise : c'est 1985 que j'évoquais.
C'est aussi ce film qui m'a tant marquée, cet homme que d'autres ont pu tordre comme ils l'ont voulu. Pour un soi-disant bien collectif.
Enfin 1984 est venue cristalliser l'enfer que j'ai, un jour, commencé à vivre au sein de mon foyer. Je ne me souviens pas du matin, de quel mois, quelle année, mais à cause du mal que j'ai à y mettre des mots, je choisis de le situer là. Ce matin, suivi de tous les autres, qui me rendit muette.

Je ne dirai rien. Je ne saurais dire combien de fois je me le jurerai, par la suite. "Ce secret me suivra dans la tombe", voilà en quels termes j'y revenais.
Mais en 1984, ces mots ne se sont pas encore formés. Il y a juste l'inquiétude qui grandit. La peur de lui. Le sentiment de vivre ces matins ailleurs, sur un territoire inconnu et hostile.
Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, et c'est terrifiant.