Certains sont bloqués par une année de trop. Trop plein. Trop de douleur.
Moi, c'est l'année de moins. Trop vide. Et je plonge, et je n'écris plus.
J'ai un peu honte. De me laisser arrêter, comme ça, pour rien.

Ce n'est d'ailleurs qu'une sensation, une légende personnelle.
Il s'est passé plein de choses cette année-là.
C'est moi, qui n'étais plus là.

Je revois comme dans un cauchemar cet appartement si beau que j'ai eu envie de quitter tout de suite, comme tous les autres, avec toi.
Je me revois terrorisée, de retour dans une salle de classe, comme en adolescence.
Je me revois écroulée par terre, dans le couloir de la fac, ma mère au téléphone m'annonçant la mort de la chienne que nous avons tant aimée.

Et puis je me vois, fière comme une gamine qui vient de faire le poirier, écrire ma première boucle for, celle de mon premier programme informatique.