Je suppose que vous n'aviez pas fait attention, au milieu de tous ces ricochets, et je n'en prends d'ailleurs pas ombrage, mais je me suis arrêté en cours de route.

Mon dernier ricochet, pour sincère qu'il ait été (car j'y annonçais la supercherie), était une parabole, variation fantasmatique imaginant un baiser avorté, qui ne fut jamais esquissé que dans mon imagination et l'étreinte de deux mains. Bref, un mensonge éhonté, pour aborder une période où la félicité le disputait à la frustration.

Ce fut un point d'arrêt. Comme s'il y avait un mur. Avant 1999, avant mes quatorze ans, rien. Tellement de choses à la fois, mais valent-elles la peine d'être dites ? Et surtout : d'être dites en poèmes ?

Je suis en pause. Assis au bord de la rivière. Je ne sais pas si je me relèverai pour reprendre la route. Peut-être que quelqu'un viendra me pêcher, malgré lui, me prenant pour un arc-en-ciel ?

Je suis en pause, et vous regarde passer. Bonne route.