Par hasard je rencontre un garçon qui fut un fervent amoureux au lycée, nous ne nous étions jamais revu.
Sous prétexte de me prêter des lunettes de soudeur pour mon déguisement de carnaval (je serais une abeille), il m'entrainera chez lui, j'y retournerais pour les lui rendre nous finirons par nous voir en diverses occasions, patient il tissera sa toile de séduction autour de moi, par des petites attentions troublantes jusqu'à ce que je cède à ses avances et que je tombe finalement amoureuse.
J'apprends par la suite qu'il a déjà une amie. Ce jeune homme fantaisiste qui passe parfois des heures sous mes fenêtres dans l'espoir de m'apercevoir, cherchera à nous rapprocher.
Nous passerons donc à son initiative la fête consécutive à l'élection de F. Mitterand tous les trois. C'est un souvenir étrange, la liesse dans les rues, la longue ballade de maison en maison avec cette fille qui me donne à chaque phrase des preuves de sa prédominance sur mon amour. Ils me ramèneront chez moi et partiront ensemble. Je suis troublée, mais persuadée qu'il a tort nous ne pouvons pas être amie, c'est une mascarade. Lui même conclura au fiasco.
Commencera pour lui une longue série d'aller-retours entre nous deux parfois avoués parfois cachés. Il partira vivre à Paris ce qui lui laissera le champ libre pour réfléchir et agir à sa guise.
L'année suivante, après quelques voyages dans les deux sens il me demandera de monter à Paname, pas seulement en vacances.



Maintenant je me rends compte qu'à cette période il exprimait vraiment le fond de sa pensée, aimer ce n'est pas exclure. D'ailleurs il ne renoncera jamais vraiment à cette façon de penser et je crois bien que c'est ce qu'il vit encore aujourd'hui même s'il trouve plus difficile de séduire les jeunes femmes qui l'émoustillent quelque fois.