Depuis l'an passé je vis en collocation à trois.
Les premiers temps nous n'étions effectivement que 2 (filles), lui passait son temps à découcher ce qui ne nous dérangeait pas vraiment. Il fallut tout de même le libérer de ses obligations envers nous, vint à sa place une étudiante inconnue qui fit basculer notre équilibre budgétaire dans un partage suspicieux du frigo, organisation assez classique mais qui est difficile à appliquer sans une réelle bonne volonté. Avant cela nous partagions tout malgré nos différences de gouts, je me rappelle qu'elle aimait les yaourts aromatisés que je ne peux avaler et moi ceux avec des morceaux, on achetait donc les deux et on divisait. Ce n'était pas prise de tête, il n'y avait que pour le téléphone que les calculs étaient un peu compliqués, on était sensé tout marquer et je vérifiais avec la facture détaillée. J'étais la seule à faire ça avec plaisir, c'était donc mon rôle, j'ai toujours été plus que réglo avec l'argent elles me faisaient donc confiance.
Puis une copine, une vraie est venue compléter notre duo. Les problème n'étaient pas vraiment les même et c'était plus facile d'en parler.
Il fallut apprendre à respecter les maniaqueries de l'une, les nombreux amis de l'autre et le rangement des parties communes où mon bordel finissait toujours par déborder.
Tant bien que mal la communauté a subsisté un an, elles ont même continué à vivre ensemble après mon départ pour Paris.

J'ai appris que je n'étais pas quelqu'un de facile à vivre, à cette époque je faisais souvent la tête sans raison, mais au grand dam de l'une d'entre elles j'avais le chic pour désamorcer les tensions au moment où elle se décidait à se laisser aller à son ressenti. Elle m'avoua plus tard que Je lui coupais systématiquement l'herbe sous le pied et nous n'eûmes jamais de réels affrontements. C'est une chouette époque, j'avais de l'espace, du temps pour travailler, ma licence s'est passée comme sur des roulettes, et je faisais souvent la fête.
Ce dernier été je rencontre plein de gens underground et je m'amuse beaucoup.