Je suis ravie d'aller à l'école. Du moins au début.

Je fais la connaissance de mon grand pote Nicolas B. Je m'entends très bien avec lui, en plus il est beau et bronzé, alors c'est super. Je fais aussi la connaissance de Louis, avec qui je m'amuse beaucoup. C'est mon amoureux, et nos multiples après-midi de jeux ont tôt fait de m'apprendre la physionomie masculine. Bah oui, on jouait au docteur quoi. Mais je l'ai vite plaqué, parce que je n'aimais pas son odeur quand il avait son pouce dans sa bouche, il avait aussi l'index dans sa narine droite et le majeur dans la gauche. J'ai jamais compris comment il arrivait à respirer. En plus il faisait encore pipi au lit alors c'était sale. (rien à voir avec son odeur, je précise...)

Mon parrain Thomas demande à mes parents ce qu'il pourrait m'offrir pour mon anniversaire. Ils se fixent sur une peluche, parce que je n'en ai pas beaucoup, et que j'en ai très envie. Il arrive donc, une semaine plus tard, avec un énoooooooorme ours en peluche bleu et rose, sur les pattes duquel je peux m'asseoir parce qu'elles sont pile poil à la bonne hauteur pour mes fesses. Je lui fais plein de câlins, mais dès que la nuit tombe, son ombre dessine une forme effrayante sur le mur qui m'empêche de sombrer tout de suite dans le sommeil malgré la fatigue. Je l'ai gardé très longtemps, et mes parents ont pardonné mon parrain après une semaine. Je garde de "mon gros nounous" (devenu Mongronounours assez vite) un souvenir ému et doux.

Je me suis inventée une amie, que j'ai appelé Anne tante Sarah, allez savoir pourquoi. Pour Anne, j'aimais le prénom, Sarah aussi, sans doute, et pour le "tante" du milieu, j'avoue n'avoir aucune piste plausible. C'était comme une poupée que j'emmenais partout avec moi, qui parlait mais qui ne me contredisait jamais (!). Elle pouvait parler aux autres, mais ils ne l'entendaient pas, j'étais obligée de traduire. Mais le plus souvent, c'est à moi qu'elle parlait. Quand on montait dans la voiture, il fallait attendre que AnnetanteSarah ait fini de grimper (elle était petite et avait parfois du mal) avant de refermer la portière, sinon gare aux oreilles. Ce n'était pas, du moins tel que je m'en souviens, un prétexte à caprices, juste une amie imaginaire qui m'a suivit pendant un ou deux ans. Je ne m'en souviens plus trop. Quelques flashs...