Un ami amant pour occuper le premier trimestre. Y. est gentil, drôle, cultivé, déjà pris. Il me dit fait de beaux rêves le soir avant de raccocher le téléphone. Il n'embrasse aucune de ses maîtresses. Un soir, ma préférence va à Amélie Poulain. Y. repasse dans la catégorie des amis.

X. dont je suis secrètement amoureuse depuis que j'ai croisé son regard en 1995, avec qui je crois encore que je pourrais terminer ma vie, dont je rêve qu'il m'enlève sur un cheval blanc le jour de mon mariage avec un autre. Pour la deuxième fois en 4 ans je passe un week-end avec lui, qui comme la première fois fini au lit, et s'achève avec le lundi matin. Il me faudra tout de même encore 6 mois pour réaliser que je fantasme sa personne, qu'il y a une fissure dans cette statut que je lui ai érigé, et arriver à tirer un trait sur toute cette histoire et me libérer de cette obsession. Définitivement.

Je n'arrête pas de croiser G., un ami connu à la fac en 97. Pendant quatre ans nous nous zyeutons de loin et n'avons rien fait de plus à cause de problème de timing : nous ne sommes jamais célibataires et dans la même ville au même moment.

Avril 2001, je rejoins l'entreprise familiale, où j'ai le sentiment d'avoir trouvé ma place : derrière un écran et un navigateur web. Je suis webmaster. Ce travail me plait.
Je bosse 40 à 50 heures par semaine, passe des nuits sur Internet à papoter avec des gens plus ou moins connus, passe toutes mes soirées hors de chez moi avec mes amis encore étudiants, mes week-end sont mouvementés, enfumés et alcoolisés.

En juin, deux bouleversements vont marquer mes années à venir.

En début de mois, une fois de plus, G. et moi nous nous croisons. Cette fois c'est lui qui est pris, mais là c'est moi qui m'en fiche. Cette chance-là je ne veux pas la rater. Lui non plus. Son couple bât de l'aile, la situation le met mal à l'aise. Mais l'un comme l'autre, pendant les quelques après-midi et quelques nuits que nous passons ensemble, il nous apparaît comme une évidence que nous sommes fait l'un pour l'autre.

Il aura la maladresse de partir avec elle en vacances dans un pays de l'Est et me laisser tout l'été sans nouvelles. Après l'inquiétude, l'angoisse, les interrogations (je ne suis que la maîtresse, je n'ai pas le droit moi de l'appeler), la colère et la tristesse prennent place. Je me sens trahie, humiliée, anéantie. Je ne saurai pas lui pardonner cette erreur lorsqu'il me recontacte en septembre.

En fin de mois mon corps me lâche. En quelques heures tout bascule. Mes jambes se dérobent, mes oreilles bourdonnent, j'ai chaud et je grelotte.. SOS médecin au bureau. Malaises vagaux à répétition les jours suivants. Arrêt de maladie.
Des malaises j'en fais dès que je suis un peu fatiguée, j'ai faim, je fume... D'une heure à l'autre j'arrête tout. Question de survie : la clope, l'alcool, le café, les sorties. Je mange 3 fois par jours, à heure fixe. A 21h30, semaine comme week-end, je suis couchée. Des mois à ce rythme là. Je me refais une petite santé. Je change de vie, je passe un cap et malheureusement certaines obsessions vont me coller à la peau longtemps.