Chercher, à l'heure des ombres, un chasseur paré d'étoiles que l'aurore, dans son voile, dissous parmi les décombres d'une année en demie-teinte que l'angoisse et l'espérance, formant une étrange alliance, parsemèrent de jacinthes.

Blesser celle que l'on aime, quand, piégé par sa passion, on accouche d'un poème, empli de contradictions, qu'on offrira chancelant à ceux qui voudraient entendre l'appel, tragique et troublant, à renaître de ses cendres.

Lutter, subrepticement, contre l'envie s'asseoir ; contempler son désespoir s'effilocher doucement ; regarder son corps, troublé, apprivoiser le chaos ; retrouver dans le Tao, la voie des danses tremblées.

Choisir, entre deux chemins, l'un ardemment désiré, l'autre convoité mais craint, celui de facilité ; l'emprunter pour découvrir des illusions trépassées ; plonger dans ses souvenirs, vouloir changer le passé.

Pleurer contre la folie d'un concert assourdissant, en sortir tout frémissant d'haineuse mélancolie ; pleurer pour la pureté, cristalline, diaphane, d'une mélodie profane perdue depuis cinq étés.

Imaginer, dans le ciel, un oiseau quadrimoteurs, qui cacherait, sous ses ailes, un soleil si prometteur qu'il devrait, pour mieux briller, aller jusqu'aux Amériques, de ses larmes, féconder des acides nucléiques.

Combattre pour la beauté, la tendresse, l'émotion ; briser les compromissions, inventer la nudité, craindre déjà la démence, le naufrage de l'esprit, flirter avec l'incompris... combattre pour le silence.