La chanson qui sanglote
Me renvoie mes violons
Mes notes bleues et sombres
De temps qu'on pensait révolus

La nuit tombe sur moi
La peur de m'endormir
Elles reviennent vite
Les heures longues et seules

J'égrène mes amis
Perles d'un chapelet
Pour ne pas en hurler
Ne pas céder aux cris

Je flambe mes amours
Dans un creuset d'oubli
Souvenirs étouffés
Dans un feu acre et sourd

Au feu la nostalgie
Et au feu la douleur
Au feu la jalousie
Et au feu tous ces pleurs

Au feu !!!

Le froid me brûle
Le mois des morts pèse sur moi
Février gelé
Coeur de glace
Ame amère à brûler

Ma boîte d'allumettes suffira-t-elle ?
Combien, combien de secondes de lumière ?
Si peu, si court, l'instant d'une étincelle
Chacune, une à une, réchauffe et éclaire

Puis s'éteint
Quand la tonalité résonne infinie
Quand la fenêtre s'obscurcit
Quand il a fermé la porte

Pour partir.

Il en faudra des pages
Des regards échangés
Il faudra des voyages
Et des mots partagés

Pour que la flamme tienne
Pour que la vie reprenne
Pour que le feu de froid
Devienne feu de joie.