Une amitié se tord de douleur.
Après 3 ans de vie commune nous ne pouvons partager les difficultés
Parallélement une autre prend naissance, c'est une drôle de rencontre comme pour une histoire d'amour, finalement c'en est une. Du jour au lendemain cette inconnue devient mon quotidien, il ne se passe plus une journée sans que nous n'ayions quelque chose à nous dire, à nous montrer. La vie devient abondance.
J'ai pris l'habitude de trainer au bar pour laisser de la place à la maison quand celle ci hébergeait la douleur, maintenant que je suis seule dans un si petit appartement, je fais de mon bar, mon salon et de sa terrasse, mon jardin.
Lorsque je m'absente, on le remarque. Ma peau brunit à force de traîner au soleil, j'apprends à prendre le temps, j'en ai à revendre.
Mon univers s'aggrandit bientôt d'un atelier, je me remets à la peinture, c'est au bar qu'une amie me l'a proposé.
Mon amie est généreuse elle me nourrit de son énergie. Elle m'entraîne dans un tourbillon, elle me bouscule et j'aime sentir mes habitudes vaciller, mes croyances mises en danger, je lutte tout de même, je me braque mais je sais qu'elle me fait du bien, j'ai si peur de m'encrouter, elle a une intelligence abrasive.
Pour mes 34 ans, elle organise un spectacle exuberant où je me retrouve à essayer les 5 robes qu'un ami m'a offertes, et à danser avec les hommes qu'elle me choisit, elle, royale madame loyale, est en maillot de bain et talon haut. Cela se passe dans mon fief, mon bar, chez moi quoi. Je me dis qu'elle est folle et que c'est surtout une grande démonstration d'amour. Certains disent (son nouvel amoureux surtout) que nous étions unies dans une vie anterieure, que c'est la seule explication de cette fulgurante impression de se connaitre autant en si peu de temps.

Cette année là, j'ai rencontré beaucoup de gens intéressants et adorables, peu ont résisté à l'érosion des changements de direction. C'est une année prolixe, je retrouve la joie et tout fourmille de projets.