Je devrais plutot parler d'expérience du machisme, mais un machisme insidieux qui ne dit pas son nom qui se veut loin de ses petites tracasseries mesquines. Pendant 6 mois j'ai du lutter avec les mêmes armes : l'indifférence et la mauvaise foi et me sentir salie par mes pensée de résistance. Ca a été une drôle de période, nous avons vécu avec le frère ainé de mon amoureux parce qu'ils s'étaient lancés dans une aventure culinaire commune, ils ont tenu un restau privé sur la terasse de notre immeuble.

Dans notre couple je m'efforce d'entamer le dialogue à la moindre crise et grâce à cela mon compagnon a compris les vertus de la parole. Il est de culture musulmane mais tout comme moi ne se sent pas concerné par la religion. Je suis féministe cela me semble naturel, parfois les choses me heurtent et je ne peux expliquer clairement où le bas blesse mais je sais qu'il y a problème et que les choses ne sont pas correctes. En général, c'est dans la discussion que se dégage la pensée à changer.

Mon amoureux n'est pas macho, il a parfois des pensées faussées par son éducation peut être, quand elles apparaissent j'essaie de les bousculer de les mettre à plat pour qu'il se rende compte qu'il n'y adhère pas vraiment que c'est juste un réflexe. Il fait de même quand je dérape, Je crois que nous avons trouvé un équilibre et que nous essayons d'avancer ensemble.

Son frêre étant l'ainé n'a pas l'habitude qu'on lui tienne tête, il ne discute pas il affirme. Mon amoureux s'est bientôt retrouvé entre deux feux, d'un coté l'ainé qui gérait les choses comme il l'entendait et moi qui demandait les raisons de ces décisions. Vous comprenez quand on vous dit qu'il est préférable que l'on lui laisse notre chambre et qu'on aille dormir dans le salon, il est pertinent de demander pourquoi.
Certaines incongruïtés sont passées celles qui ne me concernaient pas vraiment, surtout dans la répartition de leurs taches dans le travail, je ne m'en suis pas mélé, nous avons gardé notre chambre.

J'ai oublié une bonne partie des faits, c'était des détails qui clochaient, et les relever me donnait le sentiment d'être celle qui crée les problèmes. Je laissais glisser hors de ma vue la vaisselle du restau qui trainait 3 jours, j'appris à vivre à coté et pas avec. Jamais il ne me fut reproché quoi que ce soit mais je sentais que je ne faisais pas ce que j'étais sensé faire. Mais cest bien simple il suffit que je ressente une pression, que l'on cherche à me faire faire quelque chose sans que cela me soit clairement demandé et par principe je me bute et m'obstine à faire autrement. Un réflexe de protection ? Cela posait problème. la preuve, le silence s'installa. Pression maximum.

Le restau s'arreta avec l'hiver il réintégra son appart en terasse et nous reprimes le cours de notre vie où chacun fait en sorte que le quotidien pèse le moins possible, je fais la vaisselle mon amoureux fait la cuisine et parfois nous soulageons l'autre de sa tache. Je pense avoir évité le pire et conservé l'usage de la parole. pourtant c'est un constat d'échec, j'ai été incapable de faire évoluer la situation et il me semble que cela ne m'a pas appris grand chose en tout cas je n'en sors pas grandie.