Je n’ai rien vu venir, brusquement je ne fus plus le seul. Quelque chose d’agité et de bruyant occupait mes parents.
« C’est ta petite sœur »
« Ah ! »
Et je retournais courir dans la campagne.
Parce que nous avions déménagé. Très loin de la ville, à l’époque nous n’avions pas de voiture, tous les déplacements se faisaient en vélo.
Nous étions au premier et seul étage d’une petite maison entourée de pieds de vigne, perdu dans la campagne. Les propriétaires habitent une maison massive au milieu des arbres. On y accède par un porche immense donne sur une grande cour avec, au milieu, le puit qui somnole sous son arbre. Le rez-de-chaussée est entièrement consacré aux dépendances vinicoles, pressoirs, caves, écurie. Un long escalier rectiligne et abrupt donne accès à l’habitat.
Souvenirs d’effervescences et d’odeurs vendangeuses.
Le chemin menant à la maison n’a pas changé, je l’ai retrouvé il y a deux trois ans, La maison non plus. Mais elle n’est plus isolée. Un Quick et l’immense parking d’un hypermarché la jouxtent. Et l’autoroute non plus n’est pas très loin.
Irai-je ou n’irai-je pas à la rencontre des anciens proprios ? La famille habite toujours leur grande maison. Je n’ai encore rien décidé, mais quand je passe dans le coin, des bouffées d’enfance remontent à la surface de ma mémoire.