J'étais là. Impatient.
J'étais là. A lire tous ces mots si bien agencés.
J'étais là et je scrutais la boîte. De temps en temps. Ou plus. Un peu de patience que diable ! Tu n'es pas le seul à vouloir en faire partie. Et puis elle n'est pas une machine.

J'étais là et je me disais simplement que le concept était beau. Simple et beau. Mais je ne savais pas si j'avais ma place parmi toutes ces plumes ; moi, à peine éclos dans la vaste blogosphère...

Et puis comment avoir autant de matière ? En regardant en arrière, je voyais déjà l'ancre de mes souvenirs s'effacer comme on largue les amarres. Il n'est pas facile de remplir le vide avec du vide.

Mais je m'étais pourtant décidé. J'avais déjà écrit un mail très succinct pour voir si je pouvais moi aussi apporter mon caillou à l'édifice.

Envoyer/Recevoir. Envoyer/Recevoir. Envoyer/Recevoir. "Bienvenue...." Un gentil message m'explique toute la machinerie. Voilà. J'en étais. Si seulement je le voulais.

Et maintenant, je suis là.
Je suis là : partagé entre l'appel de tous les billets que je n'ai pas encore lus et mes doigts qui trépignent sur ces touches en plastique. Balancé entre le désir de lire et le désir d'écrire. Et l'angoisse du blanc. Toujours.
Je suis là, l'écran monochrome et la tête dans l'écran.
Je suis là et mon index vient de se poser sur : "Nouveau billet"...