Prise au piège. Le matin je me lève, je me prépare, je vais travailler, je rentre à 18h épuisée, il fait nuit, je dois faire la sieste, question de vie ou de mort, je n'ai envie de rien, tout m'indiffère et quand ce n'est pas le cas, me terrifie.

Aller au ciné ? Mais si j'étais trop fatiguée, au bord du malaise ? Ciné, repas chez des amis, shopping, tout cela va me tuer, j'en suis certaine. Je reste chez moi, à survivre, en ayant oublié que la vie peut être autrement.

Heureusement G., lui, s'en rappelle.

Pshychatre hebdomadaire et anxiolitique quotidien, je redeviens vivable, pour moi et pour G., je soigne ma depression, je déterre de vieux démons et leur fait la peau, des erreurs de jeunesse, mes doutes, mes angoisses, mon agressivité chronique envers G.

J'ai l'espoir de m'accepter, de laisser les gens et principalement G. m'aimer. Je n'arrive simplement pas à me faire à l'idée qu'on puisse m'aimer telle que je suis, moi qui ne m'aime pas.

Je me rends bien compte que si je ne change pas, G. ne me supportera pas toute sa vie. Et je continue de croire que G. va m'épouser pour de mauvaises raisons.

Quand le beau temps revient, les choses s'arrangent, je trouve mieux à faire que la sieste et mes séances psy. La préparation du mariage se passe très bien et plus un instant je doute de ce que nous sommes en train de faire : G. est heureux et ce mariage il en a envie autant que moi.

C'est la tête hors de l'eau que nous célébrons, G. et moi, un mariage à notre image, simple et merveilleux. Je vais mieux, je vais bien. Il y a encore (et il y en aura toujours) des choses à améliorer, mais je remonte la pente.