Je commence l'année en découvrant que je fais partie d'un harem.
Je me revois lire cette lettre, m'écrouler sur le lino de la cuisine, en hurlant.

Je dis non.
Puis j'accepte.
Je crie.

Je ne serai jamais assez spéciale pour quelqu'un.

Au début je résiste, je ne veux plus être son amante, sa chose.
Puis je craque, mon corps me trahit.
Et mon coeur se recroqueville.

Les mois passent, je profite de tout et de tous.
Je ne veux plus me regarder.

Puis il y a ce concert, un soir de déluge.
Il n'est pas venu, bien entendu, mais les autres sont là.
Ceux qui m'aiment malgré moi.
Et leur chaleur me donne des ailes, et de la voix.

Ce soir, je chante,
devant eux,
pour eux,
avec eux.

Je chante en choeur, en rouge et noir, la Résistance et la Liberté.
Je chante la libération des camps.

Les mots sont de Ferré, mais les coeurs sont à nous.
Pour eux.