• 1er janvier : Il me demande de lâcher nos apparts pour en prendre un, ensemble.

Sensation de souffle coupé. J'hésite entre deux extrêmes : angoisse normale de type excitation ou flip total de type effondrement.
N'y vas pas, je t'en prie resaisis-toi...ça marchera pas, cette histoire, tu le sais...depuis quelques temps déjà...
Je lui dis que je dois y réfléchir, qu'il faut qu'on en reparle.
Mon appart, c'est pas juste un toit, c'est mon indépendance. Partager un toit avec lui...je sais pas, je me demande.
Levant la tête et regardant nos murs avec ses affiches, son canapé, ses CD, sa musique...et toi, tu seras où? N'y vas pas...
Un rêve, la nuit suivante : mon psychanalyste d'un côté d'une table, moi de l'autre, ma mère sur une chaise en arrière. Le psy note des questions, les essentielles, celles qui reviennent dans les silences de chaque séance, je les auraient oubliées pour la plupart au réveil. Puis, il note Hannah, me demande si je sais ce que ça veut dire. Je lui parle de la chanson de Noir Désir "en route pour la joie" et j'écris Hannah=joie."Comme ils disent dans le refrain lui dis-je".
Lendemain matin, main dans les poches, poches sous les yeux, yeux dans la rue, quelque part, ailleurs. Il faut que j'y réfléchisse et qu'on en parle, on parle pas assez, depuis quand y pense-t-il d'abord?
N'y vas pas! ce rêve, tu veux pas le voir? ces questions, tes questions, tes thèmes tout ça...Et Hannah=joie? Ah bon? C'est dans la chanson de Noir Désir?
Non, la petite voix a raison, c'est pas ça qu'il dit dans la chanson, il dit " Hosanna, Hosanna".
J'en reste stupéfaite : Ose Hannah.

  • Courant janvier : ...

Il faut que tu lui parles que ça s'arrête, le plus tôt sera le mieux, pour lui, pour toi, ce sera moins douloureux...

  • Courant février :

(à une amie) "Tu sais, je m'étais dit que dans le doute, ce serait non. Quand il me l'a dit, je me suis dit, si c'est oui, tu fonces, si c'est non, on stoppe tout parce que je crois que ce sera clair, non? Mais si je doute vraiment encore, ce sera non aussi...
-Et là t'en es où?
-Ben, c'est un jour oui, un jour non. Je suis ou super excitée et j'ai hâte ou speedée et je déprime, je me sens mal. Et c'est très difficile d'en parler, comme si c'était jamais le moment. ça doit être dur aussi pour lui, que je sache pas."

  • Courant mars : je l'ai quitté dans le doute, un matin, en pleurs.

Il a paru surpris, j'ai été mal. Je le quittais à reculons, je croyais douter.
ça va être dur au début, bien sûr, mais ça viendra...Souviens-toi, cette ivresse que tu as ressentie l'autre soir en rentrant chez toi, l'impression d'être libre, ça reviendra d'autres fois...

  • Courant avril :

un sentiment de malaise qui s'estompe. On se reverra en amis. Il est plus désarmé que moi face à la solitude.

  • Mai-juin :

je me croyais indépendante et je réalise petit à petit l'emprise qu'il a eu sur moi, en douceur, à l'usure. Toutes ces chansons que je n'écoutais plus, ces amis perdus de vue. En douceur. A l'usure. Je suis fâchée. Contre lui, contre moi...Et je n'ai rien vu, je me suis apperçue de rien. Comment ai-je pu? Je n'étais plus moi, il faudra que je me retrouve. C'était pas la bonne personne. Et puis, on parlait pas assez, il ma culpabilisée, m'a fait prendre la décision seule finalement. Il était lâche mais je l'ai aimé.
Et pourtant tu garderas longtemps ce goût amer, cette impression de t'être laissée avoir...qui laissera la place plus tard à cette hypothèse : avoir voulu vivre une presqu'hstoire pour te prouver que ça pouvait t'arriver, à toi aussi...