c'est un mois de septembre si clément à Paris. Je suis là pour passer l'écrit d'un diplome. Je ne suis pas vraiment convaincue de la necessité de passer cet examen, mais je me dis que comme ça, se sera fait. C'est ma soeur aînée qui m'héberge. Je passe des heures à me faire coiffer par mes petites nièces. On adore ça.

Je me ballade dans Paris. Je retrouve des parfums de nostalgie. Ici je venais souvent avec... Là c'est quand j'étais avec ... Comme si ces quartiers de Paris gardait le souvenir de mes amours d'adolescentes.

Ma soeur est très contente que je vienne justement à cet période là, elle veut m'emmener à un Paris carnet. Là je rencontrerais Vroumette avec qui j'ai déjà sympathisé par blog interposé. Mais aussi, Tarquine dont j'admire le style à la fois tendre et rude, Kozlika que j'ai connu grâce au jeu d'écriture qu'elle propose, Anne Chiboum que je perçois déjà comme une soeur d'esprit... Ce soir là, le premier mercredi du mois de septembre 2005, nous arrivons tard. Le café est petit et enfumé mais comme il fait incroyablement doux, on s'aère régulièrement sur le pas de la porte. Ce soir là, tout le monde joue aux devinette car tout lété il y a eu "l'hotel des blogueurs" et chacun veut savoir qui à écrit ceci, qui à écrit cela. Les paris vont bon train, certains se dévoilent sans faire d'histoires. Je n'ai pas suivi l'hotel des blogueurs et je m'en mords les doigts car c'est le sujet principal des conversations que je croise.

Ma soeur et moi même, sommes réfugiées dans un recoin du bar. Un monsieur souriant aux yeux pétillant vient lui parler. Il a un rire sonore. Ma soeur dit : " tiens un frère Granger " Il rale, pour la forme, il aimerait apparemment ne plus être une part d'un binome. Je souris, j'ai toujours été agacée d'être appelé comme ça : " tiens les soeurs machins !". Son frère arrive, il est aussi souriant et les yeux petillent également. Ma soeur avoue qu'elle les confond tout les deux. C'est étrange, ils se ressemblent sans se ressembler vraiment. Ils sont frères à n'en pas douter en tout cas. J'apprendrai un peu plus tard que le premier s'appelle François.

Vroumette est allée nous chercher des bières, mais comme elle ne revient pas je la rejoins au bar. Elle parle avec François, justement. Je suis timide, je n'ose pas me mêler vraiment de la conversation.

Plus tard, le café s'est un peu vidé, l'ambiance est plus calme. Ma soeur, vroumette et moi même discutons. François passe devant notre table et Vroumette l'interpelle : " He, François, vient donc t'assoir avec nous, regarde, une table de trois nana rien que pour toi ! Allez fait pas ton timide !!" . Intimidé, il l'est justement, j'insiste de concert avec elle, je joue la fille super détendue, mais je ne suis pas si à l'aise. Il s'assied à mes côtés, très près. Je me dis que nous n'avons pas beaucoup de place sur cette banquette.

Plus tard, je croise son regard, ou plutôt, nos regards se croisent, longuement. Quelques choses se passent, de lui à moi, dans ce moment de silence. Puis la soirée suit son cours.

Nous nous sommes dit au revoir, nous n'avons pas échangé plus que quelques mots. Avant de partir il me demande quel est mon blog, je lui dit, il me dit qu'il ira lire.

Durant la semaine qui suit, il me laissera quelques commentaires discrets, m'enverra quelques mails concernant la mise en page de mon blog que je cherche à modifier. Je trouve ce monsieur vraiment adorable.

Puis vient le temps du pique nique. Nous nous retrouvons avec quelques blogueurs. Il fait un temps magnifique. En arrivant, je reconnais son frère, lui n'est pas là.

Plus tard, je le vois arriver de loin, il a une démarche sautillante, il tient dans la main un carton dans lequel nous découvrirons des tartelettes. Je suis vautrée sur une couverture, il s'installe à mes côtés.

De tout l'après midi, nous ne nous serons écartés l'un de l'autre que quelques minutes. Nous aurons échangés trois mots. Mais ...

Je minaude comme une adolescente en me demandant ce qui me prend. Je rie fort aux facéties de mes nièces, je fais la femme enfant, la femme lascive au soleil, bref, je sors le grand jeu et je m'étonne moi même. Je sens son regard sur moi, tout le temps. Il ne dit rien. Je ne lui parle pas non plus. Le temps passe et le moment de partir approche. Je n'en ai pas envie, pas du tout.

C'est en se disant au revoir, que nous trouvons l'occasion de nous parler, un peu. Machinalement, j'époussette une peluche sur son pull rouge, alors il me serre soudain dans ses bras, comme si mon geste avait dévérouillé un désir réprimé tout l'après midi, il me murmure un secret à l'oreille et s'en va, s'enfuit presque. Je reste quelques secondes surprises, idiote, puis je rejoins la bande pour continuer les au-revoir.

Sur le chemin du retour ma soeur me dit : " On dirait que t'as fait une touche ", elle rit. Je crois bien avoir rougis. Je dis : " on dirait ... Je le trouve charmant... Non ?" Elle me dit : " tu vas faire des jalouses " moi : " ah bon ? ". Elle rit, je ris aussi et je rentre rêveuse à la maison.

La suite, je ne la raconterais pas, c'est notre jardon secret. Mais ce monsieur charmant est devenu mon Il, mon merveilleux, le papa de ma fille. 2005 finissait en beauté et annonçait une année 2006 merveilleuse.