Petits cailloux et ricochets - Mot-clé - 0 an2023-02-07T15:12:35+01:00urn:md5:293918c222cac4e77917ece79657296cDotclear1972 : un cadeau ?urn:md5:4a8fc51761d36cdd2e8532f3392a4b0e2022-11-06T22:02:00+01:002022-11-06T22:13:33+01:00Hüskerde 19xx à 20060 an1972année de naissance <p>Il faisait froid ce jour-là comme tous les jours qui avaient précédé. La route vers la maternité s'ouvrait entre les arbres givrés, superbes ; Noël s'annonçait bien.</p>
<p>Ce matin-là, vers 7h30 vit débarquer un être tout fripé, en pleine forme, que les sages femmes s'empressèrent d'appeler Noël, au grand dam des parents qui avaient déjà choisi Emmanuel pour prénom. Ils durent se rabattre sur un prénom à la consonance plus dure et toute germanique pour l'allier au Noël déjà annoncé. Un choix qui s'avérerait lourd de conséquence… si l'on croit à l'influence d'un prénom sur le caractère.</p>
<p>Ah ! un bien beau bébé-cadeau, paraît-il, malgré son nez aplati (la risée de mes frères et soeurs, sur le moment). Son père promenant son doigt devant lui, déclara à qui voulait l'entendre que le chérubin à peine sorti avait déjà les yeux grand ouverts sur le monde qu'il venait de découvrir, l'extérieur. Ce qui lui valut admiration de la famille toute entière, bien entendu. Et ne lui empêcha malheureusement pas de devenir myope quelques années plus tard et de devoir porter des lunettes...</p>
<p>Côté vin, 72 fut plutôt une mauvaise année, semble-t-il.</p>
<p>Côté musique par contre, je retiendrai 2 albums incontournables : Harvest de Neil Young, et surtout le superbe Pink Moon de Nick Drake. La voie était déjà tracée.</p>1983-84: Au tout débuturn:md5:6cb8f63a08cd966d48936f91ff8b376c2022-10-26T17:58:00+02:002022-10-26T17:02:46+02:00Nasivirude 19xx à 20060 an19831984année de naissance <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Je suis née.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%"> </p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Quatrième enfant de mon père, première enfant de ma mère.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">S’interroger sur sa propre naissance, c’est toucher à quelque chose d’avant, qui n’appartient qu’à ses parents.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Du prologue, je ne sais évidemment que ce qu’ils m’ont raconté. Qu’elle pensait ne pas vouloir d’enfants, qu’elle avait peur d’être aussi toxique que sa propre mère. Qu’il a insisté, lui qui était déjà trois fois père, parce qu’il avait peur qu’elle regrette plus tard ce choix. Et qu’elle a accepté, à condition de prévoir deux enfants, parce qu’elle ne voulait pas condamner son enfant à être aussi solitaire qu’elle l’avait été elle-même. Deux ou rien, c’était le deal.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Ce que je crois, moi, c’est qu’il n’a pas eu trop de mal à la convaincre. Leur relation date de fin septembre 1981, et je suis née début juin 1983. Je ne sais plus quand j’ai fait le calcul, mais j’ai l’impression d’avoir toujours su que l’envie d’avoir des enfants pouvait venir vite, dans une histoire d’amour.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; text-decoration: none">Je suis née d’une asymétrie, d’un père agé de quarante-cinq ans et d’une mère seize ans plus jeune. D’un père normalien, et d’une mère passée par un lycée agricole et une école d’assistante sociale. Sur le papier, c’était pas évident, cette histoire. Mais dans les faits, ça l’a été, évident, pour eux.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%"><span style="text-decoration: none">L</span><span style="text-decoration: none">a légende familiale veut qu’ils aient ét</span><span style="text-decoration: none">é</span><span style="text-decoration: none"> farfouiller dans un de ces bouquins recensant tout un tas de caractéristiques plus ou moins bidon</span><span style="text-decoration: none">s</span><span style="text-decoration: none"> sur les prénoms. Pour le mien, ça donnait :« Il faut s’occuper d’elle, sinon c’est elle qui s’occupe de vous, et c’est pire. » Ca les a apparemment décidés. </span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%"> </p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%"><span style="text-decoration: none">Ils m’ont donc prénommée. </span><span style="text-decoration: none">Et m’ont appelée </span><span style="text-decoration: none">ensuite,</span><span style="text-decoration: none"> dès ma toute </span><span style="text-decoration: none">petite</span><span style="text-decoration: none"> enfance, par un surnom que toute ma famille utilise </span><span style="text-decoration: none">depuis</span><span style="text-decoration: none">. Au point que j’ai mis plus de 25 ans à réussir à m’identifier, un peu, à mon prénom. </span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; text-decoration: none"> </p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; text-decoration: none"> </p>1970 : 0 an - "C'est une fille ! "urn:md5:05d86a1a57e9885e299ddbfec14c91f12008-02-03T11:26:00+01:002008-02-03T15:16:52+01:00eleonorde 19xx à 20060 an1970 <p>"C'est une fille ! " A cette époque, on avait encore le goût des surprises. Après une répartition parfaitement équitable chez les quatre aînés (respectivement Frère Aîné, Sœur Aînée, Grand Frère Adoré, et Grande Sœur Adorée), le sexe du cinquième enfant importait peu, et le fait que ma mère se soit imaginée porter un garçon brun et pressenti par son intense activité intra-utérine comme un footballeur en puissance, ne nous interdit pas de nous interroger sur le supposé instinct maternel tout-puissant. Pourtant, en pur produit de la parthénogénèse comme dit mon père, je serai blonde comme ma mère et peu portée sur les jeux du stade. C'est également une des rares fois où j'arriverai en avance à un rendez-vous, le médecin mandé ne pouvant plus que constater avoir été pris de vitesse (faut dire, c'était en Suisse…)
A trois mois, je décrète que le biberon, c'est nul, et ne prendrai désormais mon lait qu'à la petite cuillère.
Je suis baptisée à l'insu de mon plein gré, mais dotée d'une marraine protestante qui se remet à peine du deuil de sa fille A., morte à vingt ans fauchée par un camion. Marraine que j'adorerai et qui comblera l'absence de ma grand-mère maternelle décédée pendant ma gestation.
Premier été en Bretagne, séjour qui se prolongera tout l'hiver en attendant que mon père trouve un autre boulot. Nous ne retournerons pas en Suisse et la famille s'installera à Lyon. Je garderai définitivement en mémoire l'odeur de la Bretagne, comme celle d'un lieu où je me ressource. J'en ai gardé le réflexe de humer le parfum de l'air quand je descends d'un train, et identifier ainsi le lieu où j'arrive.</p>