Petits cailloux et ricochets - Mot-clé - à 2 ans2023-02-07T15:12:35+01:00urn:md5:293918c222cac4e77917ece79657296cDotclear1985-1986: Premiers souvenirsurn:md5:04390b06daa76af43991b55b1f5795172022-11-04T22:18:00+01:002022-11-04T22:34:55+01:00Nasivirude 19xx à 200619851986à 2 ans <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Mon plus ancien souvenir date, je crois, de cette année-là.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Je suis chez mes grands-parents, dans une entrée assez sombre. Un escalier qui me semble très haut et très raide part sur ma gauche. Il y a peut-être une petite fenêtre en haut des marches. Et une porte en face de moi, je crois.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Je ne sais même pas si c’est mon souvenir que je raconte, ou le souvenir de mon souvenir. C’est en tout cas l’un des seuls souvenirs de ma très petite enfance qui ne soit pas imprégné d’une très forte émotion.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%"> </p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Dans un autre sans doute un peu plus tard, je cours pour rattraper mes grands-parents, qui m’ont un peu distancée sur une route. Je tombe, un caillou pointu m’entaille profondément le genou. J’ai sans doute pleuré, mais je ne m’en souviens pas. Juste de la course et de la chute.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">J’ai toujours la cicatrice.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%"> </p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Dans un troisième, je cours, pleine d’allégresse, dans les coursives de l’Université Lyon II, où travaille mon père. Il m’y emmenait quelques fois, et je fréquentais de temps en temps la halte-garderie (oui, il y avait une garderie à Lyon II dans les années 80. Je ne sais pas si vous vous rendez-compte, je n’ai jamais revu ça dans aucune fac...)</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">J’ai eu quelques cours dans ces locaux, pendant mes premières années d’études. Mais le sentiment de familiarité que j’ai avec ces lieux, et l’affection que j’ai pour eux, date de l’époque où je n’avais aucune idée de ce qu’on y faisait. Il y avait juste de longues coursives vides, le soleil entre les barreaux des balustrades, les jardins.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%"> </p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%"> </p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Ma mère est enceinte de mon frère, cette année-là. Je n’en ai, pour le coup, aucun souvenir.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%"> </p>2 : 1965/1966 Maladies et vaccinsurn:md5:d46b6758f4406dbc7fe1c99523761eeb2007-12-12T15:24:00+01:002008-08-18T12:38:35+02:00gilda_fde 19xx à 20061965à 2 ans <p><strong>lieux</strong> : Chambourcy (78) près de Paris.</p>
<p><strong>logements</strong> : immeubles longs et parallélépipédiques de 5 à 7 étages, des HLM améliorées sur une colline encore boisée.</p>
<pre></pre>
<p>Je suis sur mon pot d'enfant. J'ai donc nécessairement moins de 3 ans.
Mon père est présent puis va faire des courses. C'est donc forcément un samedi.</p>
<p>Il y a du soleil mais dehors, je crois, il fait froid. C'est un souvenir d'hiver, j'en jurerais.</p>
<p>J'ai mal. Je me sens mal. Mal au ventre (d'où sans doute le pot en station prolongée), mal, atrocement mal à la gorge. Moi si bavarde comme enfant (m'a-t-on rapporté) je n'en parviens plus à parler. Je me souviens très bien de la peur de qui est trop petit et souffre ou trop malheureux ou trop en danger pour se projeter dans un futur si proche fût-il. De même que le parent disparaissant, pour par exemple aller travailler, est estimé disparu à jamais, cette douleur insupportable est censée durer toujours. Elle est mon nouveau moi.
Comment s'y adapter ?
Pourquoi ne m'a-t-on pas prévenue que grandir c'était avoir mal à la gorge à n'en plus pouvoir parler ? Comment font les grands pour avoir l'air de n'avoir pas mal ?</p>
<p>Je panique un peu.</p>
<p>Avaler ma salive me ferait presque hurler, je ne maîtrise pas ce geste de mon corps intérieur, je voudrais me sauver de moi. Je ne peux pas.</p>
<p>Mon père revient des courses, je suis toujours au même endroit, un coin du salon, quelques livres d'enfants cartonnés autour de moi, dont mes préférés. L'un d'eux est à fenêtres, en carton très épais, et d'une page à l'autre on aperçoit un ou deux personnages de la suivante, image dans laquelle ils auront un tout autre aspect. Ce jeux des points communs mais qui divergent, de la bribe d'image qui une fois vue en entier prend un autre sens me fascine (ça m'est resté, j'aime peu retravailler mes photos mais recadrer si, assez).
Mais voilà j'ai tellement mal que même les livres, même les préférés, sont sans effet.</p>
<p>C'est alors que mon père, après avoir rangé les produits frais car c'est un monsieur très organisé, s'approche de moi et me fait le traditionnel "Quelle main tu veux ?". Je réponds à peine, ça va vraiment trop pas.
Il me présente néanmoins un album de coloriage, sur un thème de contes, plus ou moins disneyisés, me passe ensuite des crayons de couleurs. A grands traits désordonnés je fais un sort aux Trois Petits Cochons et à la maison de briques rouges de celui qui fait son malin (et qui, d'ailleurs, réussira à la fin ; je me demande à partir de quel âge la morale de cette histoire m'aura paru douteuse (quelque chose comme On n'épargne que les riches) ou que j'entreverrai la possibilité d'un point de vue différent (il est normal qu'un loup mange des cochons s'il a faim)).
Cette activité rageuse, me fait un temps oublier la douleur.</p>
<p>Je crois qu'ensuite ils parviennent à me coucher sans que j'ai déjeuné, fait rarissime car pour mes parents, qui ont connu la guerre, des repas à heures fixes sont des repères sacrés et que je me réveille à l'heure du goûter, la douleur un peu passée, en tout cas supportable.</p>
<p>Ce souvenir là est resté précis, d'autres plus flous le complètent qui sont bien moins datables :</p>
<p>- la salle d'attente du médecin, que nous fréquentions si souvent que revenue sur les lieux presque 40 ans plus tard (1) j'en saurais retrouver le chemin ;<br /></p>
<p>- la pharmacie ; un jour nous y allons ma mère et moi. Elle a l'air nerveuse et je n'aime pas trop ça. Elle m'a parlé d'un vaccin. Est-ce que je pense à une piqûre ? Je ne sais pas.
Mais à la pharmacie voilà qu'on me tend un sucre tout marron d'un produit. Il faut que je le croque c'est très important, c'est pour éviter d'attraper une maladie terrible. Je ne comprends pas pourquoi ni comment un sucre peut empêcher de tomber malade, au lieu de croquer je pose des questions, les adultes qui n'ont pas que ça à faire m'enjoignent de me hâter. Je bouffe leur sucre, je vois bien que ça va faire des histoires si je demande encore "Et pourquoi ?" et je ne veux pas peiner ma mère. Mais cette histoire de sucre au lieu d'une piqûre est la première d'une longue série que rétrospectivement j'appellerais "le syndrome du grand frère absent". Il m'aura toujours manqué un grand frère savant et attentif, qui m'aurait aimé pour ce que j'étais (et non pour ce qu'il aurait voulu que je sois) et qui m'aurait expliqué un peu de ce monde dans lequel mes propres parents semblaient passablement souffrants et bien insuffisants.</p>
<p>Mes plus anciens souvenirs sont presque exclusivement des mémoires de maladies. Pas trop graves, sinon je suppose qu'on me l'aurait dit, mais si fréquentes, fiévreuses et quasi-permanentes qu'elles m'ont fait vivre dés lors dans "l'imminence de (ma) propre mort" (2). Je n'ai désappris à tousser que depuis que je chante et surtout que j'écris (peut-être aucun lien de cause à effet, mais chronologique si), ça fait quatre ans à présent.</p>
<p>note : Renseignements pris, car je me méfiais d'un éventuel "faux" souvenir, il s'agissait du vaccin polio buvable. Il contenait un virus vivant "atténué" et n'était donc pas sans risque et pour les enfants fragiles et pour leur entourage. Après, seul l'injectable est resté.
(merci <a href="http://www.martinwinckler.com/" hreflang="fr">Mar(c)tin</a> et <a href="http://martinwinckler.blog.toutlecine.com/home/" hreflang="fr">bienvenue chez les blogueurs</a>)
Grâce à cette information et une fois mon vieux carnet de vaccination exhumé et décrypté (mon médecin d'autrefois avait une "écriture de médecin", une vraie :-) ), cela confirmerait que ce souvenir date effectivement de 1965 ou 1966 (si rappel).</p>
<p>(1) alors que nous en avions déménagé en mai 1968 pour n'y retourner plus que deux ou trois fois au gré d'invitations chez une amie de ma mère.<br /></p>
<p>(2) "<em>Pour avoir grandi dans l'imminence de sa mort, Mélanie avait été guérie très tôt de l'avenir. Aux questions que l'on pose habituellement aux enfants sur ce qu'ils entendent faire de leur vie, elle restait stupide. Elle ne voyait pas ce qu'on pouvait échafauder sur un temps qui n'existe pas."</em> Marie Desplechin, Dragons (ed. de l'Olivier page 48, j'en profite pour faire un clin d'oeil <a href="http://page48.blogspot.com/" hreflang="fr">à un blog que je lis en silence</a> depuis trop peu de temps)</p>1988:2urn:md5:848246a490d3775e0874ee6aca65dfc12007-11-18T22:05:00+01:002007-11-18T22:25:02+01:00Johannde 19xx à 20061988à 2 ans <p>Je parle beaucoup. Ca ne changera plus. Dieu m'a donné une langue
très fortement pendue. Maman essaie de dériver cette tare bien peu
socialement acceptable et me donne des livres. Je regarde les images et
demande ce que sont les petits caractères en-dessous. Elle m'explique,
me donne mes premiers cours de lecture.</p>
<p>Je sais lire six mois plus tard. Une malédiction dans cette éducation toute entière dévouée à la méthode globale. Il n'est pas <em>acceptable</em> qu'un enfant sache lire avant sa classe de CP. Plus tard, en moyenne maternelle, on m'appelera "la machine à dire les mots".</p>
<p>Mes parents s'arrachent les cheveux lorsqu'en voiture, je lis tous les panneaux à haute voix.</p>
Mais tout ça a finalement bien peu d'importance, lorsque me voilà qui me demande pourquoi Maman grossit comme ça ?1968 : 2 ans l'école maternelleurn:md5:46d676b969728276089ed364438bf1b32007-10-06T01:35:00+02:002007-10-06T11:12:45+02:00sicalipticde 2006 à 19xx1968à 2 ans <p>Dans ma famille on nous a toujours dit que nous avions été à la maternelle de façon précoce. Cela me semble un peu jeune 2 ans pour la maternelle mais comme je n'ai pas de souvenir précis de mon age je vais partir de cet indice.
Je vais à l'école sentini, une grande cour des bâtiments de plein pieds avec de large fenêtre. il y a un toboggan des énorme cylindre en béton et un bac a sable. le reste est couvert de pelouse délimité par un chemin en goudron.
Le docteur a dit elle n'aime pas mangé, mettez la à la cantine.
cela évite des allers retour à ma grand mère qui vient me chercher à pied en longeant le canal.<br />
Parfois je reste à la garderie le temps que maman passe me chercher. Un soir la gardienne m'appelle "ta maman arrive", je me retourne vois une femme au long cheveux méchés et me remets à jouer. La gardienne insiste je ne comprends pas ma mère ne ressemble pas du tout à cette dame.<br />
Et puis la dame m'appelle elle a la voix de maman. elle a mis une perruque....‰‰‰
La maitresse est très gentille avec moi je suis sage j'apprends vite j'ai plein de bon point et à la fin de la maternelle elle m'offre un livre, je comprendrais plus tard que ma mère fournit l'école en matériel scolaire et doit faire certaines réductions très appréciées.
c'est pas grave je me souviens aussi que la directrice apprécie mes dessins. Je suis d'une patience d'ange, je fais des cerisiers avec pleins de feuilles dessinées une à une ainsi que des tonnes de cerises. Je me demande parfois si cette admiration précoce pour mes "productions artistiques" n'a pas déterminé mon choix de vie des années plus tard.</p>1985urn:md5:623f73cfb0fa732dede60ce539fc032e2007-08-20T18:00:00+02:002007-08-20T17:03:32+02:00hiverdupianode 19xx à 20061985à 2 ans <p>J'ai 2 ans. Je marche.
Nous sommes à Granville. Je n'ai aucune idée de là où nous sommes, mais mes parents sont là, et tout va bien.
Un gentil vieux monsieur nous regarde nous éloigner de sa maison.
Nous promenons son chien, qui est plus grand que moi.
Nous allons au bord de la mer, qui est juste devant la maison.</p>
<p>J'aime bien ce chien, j'aime bien ce monsieur.</p>
<p>Je joue sur le grand tapis blanc, dans le bureau au premier étage de la maison. J'empile des cubes colorés et j'entasse des gros ronds en plastique. Le tapis est doux, et j'aggrippe souvent ses longs poils blancs. Parfois même il arrive que j'en arrache !
Mon père joue avec moi souvent. Je ne me rappelle pas à cette époque avoir jamais joué avec ma mère.
Nous faisons aussi des puzzles, dont l'un représente des perruches perchées sur une branche. Les couleurs sont jolies.</p>
<p>Simplicité des choses.</p>1978 : L'opérationurn:md5:45d283fa9e34f9c207f73537457e6cd22007-06-24T10:53:00+02:002007-11-16T10:11:12+01:00izode 19xx à 20061978à 2 ans Sinsin. C'est le nom d'un village en province du Namur, presqu'à la frontière de la province de Luxembourg. Ce village se trouve exactement à mi-distance entre Arlon et Bruxelles.<br>C'est de ce village qu'était originaire l'infirmier qui nous a pris en charge mes parents et moi, lorsqu'à moins de 2 ans, j'ai du me faire opérer de l'oeil gauche. C'est une histoire que maman m'a toujours répété, et aujourd'hui encore, lors de mes fréquentes transhumances, je ne peux pas passer à hauteur de ce village sur la Nationale4 sans une pensée pour cet infirmier.<br>5 jours d'hospitalisation, pas mal d'allers-retours pour mes parents.1979, année 2 -- L'intruseurn:md5:1ec68adc073a4b21398df6af2b317d6c2007-05-06T12:30:00+02:002007-05-06T12:30:00+02:00Thomasde 19xx à 20061979à 2 ans <p>Je vais avoir deux ans bientôt. Je gambade partout, Papa et Maman me courent après, c'est rigolo. Maman a pris du poids ces derniers temps je crois. Cela fait plusieurs jours que je ne l'ai pas vue, on m'a dit qu'elle était à la clinique et que je suis trop petit pour aller la voir. Je n'étais pas très content.</p>
<p>Aujourd'hui, elle revient, je voudrais qu'elle me fasse un câlin et qu'elle s'occupe de moi. Mais je marche derrière Papa et elle pour rentrer à la maison, et c'est comme si je n'étais pas là. Ils n'ont d'yeux que pour ce curieux paquet rose qu'elle porte dans ses bras.</p>
<p>Je me mets en colère, j'envoie même des coups de pieds à Maman, alors qu'on arrive à la maison. Las ! Il va falloir apprendre. Composer. Partager. Maintenant j'ai une petite sœur.</p>1996-De pire en pireurn:md5:dc9a8f60956d508612932dafdd81e36d2007-04-24T18:48:00+02:002007-04-24T18:48:00+02:00matthiasde 19xx à 20061996à 2 ans <p>Mes parent s'aperçoivent vite que des boutons recouvrent mes bras et mes cuissent, ils ne s'en inquiète pas pour autant et me laisseront avec ces boutons jusqu'à maintenant.</p>
<p>Maman est enscinte, un troisième. Je ne manifeste pas beaucoup d'entousiasme, si il est comme Antoine je prèfaire encore que se soit une fille. L'année prochaine j'irait à la crèche est je me ferait beaucoup d'amis. Pour l'ainstemps je ne fait rien, j'écoute.</p>
<p>J'oublie vite et je réaprend que mon premier mot était "papimignon" et que comme Antoine, le premier film que j'ais vue c'est Peau d'Ane de Jac Demi.</p>
<p>Ma mère s'obstine à dire que c'est le plus beau film de tout les temps et que tout ces enfant le véront comme premier film.</p>
<p>Mon frère invente des blague, par exemple:</p>
<p>C'est un mec qui rentre dans une boulengerie et qui dit "Bonjour, je voudrait du poisson"</p>
<p>Il parait que je suis mignon mais quand je me voit maintenant je me rend compte que ça n'as pas durée.</p>1980, la grandeurn:md5:8e0c64a3bab80cde25a7260b94f204da2007-03-31T01:43:00+02:002007-03-31T01:43:00+02:00memade 19xx à 20061980à 2 ans <p>Mes premiers souvenirs apparaissent à cette époque, mais difficile de mettre des mots dessus. Ce sont des images furtives, des lumières. La vision d'une paire de jambes, la tête d'un chien, le rebord d'une table, une poule, des tulipes..<br /></p>
<p>Il y a bien des petites anecdotes, mais je les crois plus le fruit des souvenis d'adultes, plutot que de mes souvenirs propres.<br /></p>
<p>Et mon frère nait. Je n'ai aucun souvenir de cela bien que ce soit un evenement qui m'apporte un compagnon pour toute mon enfance. On m'a beaucoup dit que j'étais une petite maman...pourtant il ne me laissera jamais jouer ce rôle pour lui. Mais c'est pour moi le début du satut de la grande, et c'est un rôle que je prend très au sérieux.</p>1989, 2 ans. En noir et blancurn:md5:fcae7f882725c84076920b3f1928b1402007-03-21T14:59:00+01:002007-03-21T14:59:00+01:00marionettede 19xx à 20061989à 2 ans <p>'A y'est ! Je marche, et même plutôt bien.</p>
<p>Je continue de passer pour un garçon dans la rue... et mes cordes vocales me viennent bel et bien du côté paternel. Leur force et leur résistance épate du monde. Je chante pour m'endormir, je me marre pour beaucoup de choses, je dors un peu, et le reste du temps... je crie !</p>
<p>Les parents nous baladent, Florence et moi, d'une fête à une autre, le lit dans une chambre à l'étage ou calé dans le coffre de la voiture quand vraiment c'est pas possible. La sono ne nous empêche pas de dormir, les parents sont ravis. Quand ils le peuvent, ils nous laissent à la maison avec une baby-sitter. Ils le font de plus en plus, même. Maman n'est pas beaucoup là, ses études de médecine l'envoient souvent loin et longtemps. Florence m'en a souvent parlé, mais je n'en ai gardé aucun souvenir. D'aucune baby-sitter, d'aucune soirée, de rien.
Il me semble avoir changé de chambre cette année-là : j'ai eu la mienne propre. Ca fichait la trouille et j'en pleurais souvent, mais j'ai fini par m'y faire. Enfin, je suppose.</p>
<p>Je me rapelle d'une photo en noir et blanc, affichée dans la chambre de mes parents. Je la vois très nettement. Mon papa, allongé sur l'herbe, un bob foncé vissé sur le crâne, me porte à bout de bras, comme pour me faire faire l'avion. Mon petit corps dépasse à peine de ses grandes mains qui me tiennent par la taille au dessus de sa tête. Tous les deux, on rit aux éclats. Les visages ont les mêmes traits, le même sourire, le même menton, les mêmes yeux et on entend presque les deux rires se nouer... mon papa...</p>1983 : Baptêmeurn:md5:842ca19c0ac1963467d49b91665c65372007-03-13T10:49:00+01:002007-03-13T10:49:00+01:00pistilde 19xx à 20061983à 2 ans <p>L'église de Montaigu, minuscule, mais claire et chaleureuse, est pleine de monde.</p>
<p>Une enfant aux yeux bleus - les yeux bleus qu'ont tous les enfants de cette famille du village - une enfant d'un enfant du pays donc, est habillée d'une robe en soir blanche qui bouffe autour de sa couche. Et tout les familiers de ce coin perdu du Jura sont venus dirait-on l'accompagner jusqu'à l'autel.</p>
<p>Mon parrain, ma marraine s'avancent, et tout athées qu'ils sont promettent de me servir de guides. Ma mère se surprend à être émue elle aussi.</p>
<p>Mon père, et avec lui ses parents, sont gonflés de la joie lumineuse de leur foi. Le moment où je souris de la main mouillée du prêtre sur mon crâne est une grâce pure.</p>
<p>Plus tard, bien plus tard dans la nuit, une enfant de deux ans et demi s'éveille en hurlant "Oui je le rejette ! Oui je le rejette !". Je suis glissante de sueur. Trop d'émotions, trop de grandeur, pour un si petit être.</p>
<p>C'est l'église où j'ai été baptisée, celle où j'ai reçu ma communion. Quand je m'imaginais me marier, c'était là. C'est celle où j'enterre mes morts. C'est la seule que je fréquente, rarement, pour y entendre le chant de mon grand-père. Il y a des souvenirs autour de ces murs, de quand on allait chercher le Père Noël, minots, puis quand on avait grandit et qu'on bernait à notre tour les plus petits, pendant que les adultes plaçaient les cadeaux.</p>
<p>Les lieux nous marquent. Là où ça compte pour moi, même agnostique, lointaine et absente, je suis une enfant de la petite église de Montaigu.</p>1965: être et/ou avoirurn:md5:d96415904a15eb9e620541e4e26557bb2007-03-09T20:54:00+01:002007-03-09T20:56:00+01:00anitade 19xx à 20061965à 2 ans <p>En 1965, Perec publie "Les choses", et moi, je m'essaye aux mots. Deux ans, c'est le bon moment pour vous faire le coup du mot et de la chose.<br />
Dans cette famille, l'appropriation du langage est l'une des bases de la survie. Les mots fusent, rebondissent, se détournent à l'envie, se dotant de double-fonds et d'emplois surprenants, chantent souvent, se mêlent de larmes parfois, de cris, point trop encore.<br />
Mon père aime le mot précis et le calembour approximatif, fredonne d'une voix de basse, explique patiemment, et déjà, esquive les questions trop intimes d'un "humm" qui dépasse à peine la barbe. Ma mère chante faux, mais cultive la formule stupéfiante et l'étincelante répartie, bretteuse dans l'âme passionnée, excessive, mais capable d'enchanter notre monde d'alors.
Ils n'ont pas beaucoup d'argent, et cela leur évite sans doute de voir à quel point les objets les possèderont différemment quand viendra le temps des vaches grasses.<br />
Nous avons bien quelques jouets, projectiles de choix, lorsque nous décidons de renverser les lits pour en faire des barricades et bombarder nos parents-Mais surtout, nous sommes bavards, nous inventons des histoires interminables, nous sommes intarissables et fatigants. Directs et curieux, nous avons le privilège de croire que ce que nous disons intéresse les adultes.
Les mots, dans ces premières années, sont monnaie d'échanges abondants, matière vivante, échelle de Jacob. <br /></p>
<p>Du désordre, moins qu'il n'y en aura plus tard. Peu de choses, ou bien de peu d'importance. Moins qu'il n'y en aura plus tard.
Elles viendront , ces choses , figeant chez ma mère un territoire sacralisé, étouffant les voix, asphyxiant les codes. A bout de mots, les assiettes voleront, ultime sacrilège.<br /></p>
<p>Les mots et les choses. Aujourd'hui encore je me méfie des choses, je les aime parfois, elles m'attirent et me pèsent. Tous les moments de ma vie qui m'ont vue sans bagages m'ont connue allégée, presque délivrée.
Il m'arrive de me dire que j'ai la même ambivalence envers les mots. je les aime, les cherche, les donne parfois, et pourtant, j'aimerai tant savoir me taire.</p>1982 : tous les trois.urn:md5:e8fe5a12bbff0e2ca5c15c85cfec601c2007-03-09T08:55:00+01:002007-03-09T08:55:00+01:00chuliede 19xx à 20061982à 2 ans Je sais marcher sans tomber, je fais de longues phrases, j'ai plusieurs dents, j'ai des boucles et parfois même je demande le pot.
<br /><br />Je mérite des vacances pour me reposer de grandir si vite.
<br /><br />On m'achète une combinaison matelassée, des moufles, une cagoule, un chapeau de soleil, et une culotte de bain.
<br />Entre ses jambes à lui, je glisse sur mes patinettes, je trempe ma culotte, on fait mine d'accuser les chutes dans la neige.
<br />Dans ses bras à elle, je me cramponne, je hurles, et j'avale l'eau salée.
<br />Quand je suis fatiguée, il me hisse sur son dos, et je m'endors au rythme des kilomètres à ski. <br />Quand j'ai trop peur des vagues, elle me prend contre elle sous le parasol, et nous lisons.
<br /><br />Mon monde mesure moins d'un mètre carré, mais nos vacances sont vastes.1966... 2 ans !urn:md5:dba8de6a66115805bedede7d85b599972007-03-06T17:43:00+01:002007-03-06T17:44:24+01:00domahomde 19xx à 20061966à 2 ans <p>Hé oué, j'ai deux ans, chui grand maintenant !<br />
Seulement je suis le petit "Koki", le bébé, le dernier arrivé.<br />
Je suis amoureux de ma patiente marraine, je passe des heures à la coiffer, elle supporte sans broncher mais début dans la vie.<br />
Nous vivons à Paris, dans un quartier en partie rénové maintenant, mais qui a failli m'anéantir une deuxième fois quand j'y suis retourné seul il y a cinq ans.<br />
Une vague de souvenirs enfouis m'a retourné comme une crêpe quand je me suis retrouvé devant "ma" maternelle.<br />
Mais de ceci nous reparlerons l'année prochaine.<br />
La première fois, j'avais failli y rester avec une délicieuse prâline qui fit fausse route. Ma mère me sauva et jamais plus je n'ai remangé de prâline !<br />
Je vous laisse, je dois me préparer pour l'école...</p>1961 - Mon grand-pèreurn:md5:5d7443604a073d5e64574ee5e2adb0c02007-02-28T22:05:00+01:002007-02-28T23:08:13+01:00perlede 19xx à 20061961à 2 ans <p>Je suis dans les bras de mon grand-père. Le mois de juin rayonne. Nous sommes dans le jardin de la maison que mon père vient d'acheter en banlieue parisienne. Il me regarde et me dit: "Chante, Michèle, chante!" Et je chante. Il est gai, mon grand-père, on dirait que la vie lui sourit, et pourtant, quand on sait, cette vie n'a pas toujours été un long fleuve tranquille.<br />
Il a les joues toutes rondes, mon grand-père, et des poils qui sortent de ses narines. <br />
Il s'appelle Remo, il est italien et mélomane. Il est aussi ébéniste. Quand il a débarqué au début du XXème siècle en France avec son père, c'était un tout jeune homme qui n'avait, pour tout bagage, q'un baluchon avec quelques outils. <br />
Il a trouvé du travail dans le quartier du faubourg Saint-Antoine, puis une femme, parisienne d'adoption, venue de son plateau des Mille Vaches dans le cantal. La Toscane et le ventre de la France qui se rencontrent.<br />
Si je suis fière d'être d'origine italienne, j'ai toujours eu l'impression que mon grand-père ne l'était pas. Les seules concessions faites à son "italienneté" étaient des concessions culinaires: mortadelle, jambon cru et les oignons dont il disait "l'oignon fait la force", ce délicieux jeu de mot dont nous nous gargarisions lorsque j'étais petite.<br />
Il parlait sans accent, écrivait le français sans faute. Il s'était fondu, incorporé, il avait intégré, décortiqué. Il était devenu français jusques au bout des ongles.<br />
Avec ma grand-mère, ils habitaient un petit appartement en location au 24 de la rue Titon, à Paris. Sans salle de bains, mais nanti de toilettes qui représentaient un luxe démesuré. La cuisine était ridiculeusement petite et le garde-manger stockait la nourriture sur l'arrière-cour de l'immeuble. <br />
C'est là qu'ils ont emménagé en 1915 et qu'ils ont élevé leurs quatre enfants. <br />
Dans la salle à manger, il y avait un poële qui brûlait au charbon, qu'on allait chercher à la cave; je me rappelle que c'était interdit d'y aller dans cette cave, parce qu'on remontait noires comme des charbonniers. Pourtant, nous, ma soeur, ma cousine et moi, on adorait ça. <br />
Il avaient aussi un terrain rue du cimetière à Yerres dans l'Essonne. Ils y allaient tout l'été, c'était leur soupape de vapeur, le bouchon de sécurité qui leur permettaient d'affronter Paris le reste de l'année. Mon grand-père y avait bâti des "cabanes": une salle à manger/cuisine, un atelier, une remise à outils, des toilettes de fortune au fond du jardin. On s'éclairait au gaz, ça faisait une dôle de lumière toute jaune.<br />
La pièce que je préférais, c'était la chambre, une tribune de courses hippiques montée sur pilotis qui faisait comme une roulotte. Il y avait installé deux chambres séparée par un demi-mur et il fallait tirer sur de petits fils incrustés dans le mur pour allumer les lampes de chevet. Et puis, sur les lits, il y avait de gros édredons en plumes. <br />
De ce terrain, je n'ai que peu de souvenirs. Je ne sais pas pourquoi, était-ce ma grand-mère qui était trop fatiguée pour nous prendre, ou mes parents qui n'étaient pas "prêteurs" , mais nous n'y séjournions pas. Une petite promenade dominicale, et c'était tout.<br />
Le jardin était beau. Mon grand-père cultivait des légumes, mais il avait aussi le culte de certaines fleurs. Notamment de grosses touffes de pivoines roses et rouges que j'adorais. Avec ma cousine, on y "faisait des aventures". Directement inspirées du Club des Cinq, elle était Annie la peureuse et j'étais Claude le garçon manqué. On visitait le cimetière aussi, en catimini. On adorait les petites pierres de couleur qui ornaient les tombes. Et parfois, je l'avoue, nous en glissions quelques unes dans nos poches, que nous rapportions comme des trésors.<br />
En 1961, je ne jouais pas encore avec ma cousine dans le jardin de mes grands-parents. <br />
Mais j'ai des photos, me montrant avec mon père qui me tend les bras, encarapaçonnée dans une combinaison blanche, j'y marche en criant de bonheur.<br />
Sans doute, les prémices de futures grandes joies.<br /></p>hiverurn:md5:e844fd44d9b2a9e7ff71e887028a49352007-02-22T17:32:00+01:002007-02-23T12:22:09+01:00ennde 19xx à 20061959à 2 ans <p>Janvier 1959 voit la naissance de mon principal partenaire de jeux, mon cousin. Avec lui je construirai des cabanes, j'irai me baigner dans les étangs, faire du vélo, de la moto, pêcher à la ligne. Le cousin avec qui je partagerai des rêves et des jeux, lirai "Tout l'Univers" pendant des heures au grenier, jouerai à cache cahe dans les étables.
Il est né dans la maison familiale, celle de nos grand-parents.Un grande maison de pierre, partagée en son milieu par un immense couloir glacial. Au fond à droite, la chambre où ma tante est encore allongée. je revois la table de toilette en marbre et l'armoire à glace. Du bébé, je ne me souviens pas, j'ai juste encore cette image de sa mère appuyée contre les coussins.</p>1959urn:md5:c38aa6ff60f56f0ad91f7e6d5fe966652007-02-20T17:22:00+01:002007-02-20T17:27:56+01:00michoude 19xx à 20061959à 2 ans <p>Ça se précise, deux ans d’ancienneté !
Mes parents me diront plus tard que je suis un véritable cadeau.
Je ne dors pas beaucoup. Pas la nuit en tout cas, que dalle, rien. J’aurai pourri pratiquement toutes les nuits de mes parents pendant trois ans.
La seule alternative, me prendre dans les bras, et là, miracle j’arrête de brailler.
Que du bonheur
Il est donc clairement établi que ma mère est patiente
Papa, sous ses aspects bourrus, est une bonne pâte</p>
<p>Mon père va au chagrin certains matins avec les yeux lézardés, moi je m’en fous je dois siester la journée. Histoire d’être en forme la nuit…..
C’est ce qu’on m’a dit, toujours pas de souvenir.
Je regarde passer la vie, sans qu’elle s’imprime.
On me raconte
Pourtant il doit s’en passer des choses, ma sœur, mes deux frères, papa, maman autour de moi.</p>
<p>Bon, aujourd’hui ça va mieux, je fais mes nuits
Je ne dors pas beaucoup plus
Mais je ne pleure plus</p>
<p>Il paraît que je ronfle et que ça pourrit la nuit des autres
Bref, une sorte de rechute
Mais là également pas de souvenir</p>1964, premier souvenir, deux ansurn:md5:6dcacb1a5ad4b5423ca0655e0164366e2007-02-19T19:53:00+01:002007-02-19T19:53:00+01:00gateaude 19xx à 20061964à 2 ans <p>Premier souvenir
Je suis dans la poussette, pas de ces poussettes d'aujourd'hui où l'enfant est tourné vers l'exterieur mais les poussettes de 1962 à grosses roues et où l'enfant est face au pousseur et en l'occurrence ce jour là, je fais face à ma mère. C'est l'automne ou peut-être l'hiver, mais j'ai la certitude que c'est l'automne, un sol sableux, des arbres dénudés, du vent, tellement de vent que le lange qui repose sur mes genoux s'envole comme une page blanche. Ma mère, qui se tenait devant moi, disparait d'un seul coup de ma vision puis revient. Je vis en direct le fort da freudien, expérience certainement extraordinaire puique quarante ans plus tard je m'en souviens encore.</p>2:1962urn:md5:f503577baee1741014b0c2c572c4e8c52007-02-19T07:06:00+01:002007-02-19T08:06:26+01:00Kozlikade 19xx à 20061962à 2 ans <p>En 1962, ma grand-mère maternelle meurt d'un cancer du sein. Avant de disparaître elle voudra mettre en ordre quelques affaires et <a href="http://www.kozlika.org/kozeries/index.php/post/2006/12/24/687-1962-1961-2-1">téléphonera</a> à la femme de mon père pour lui apprendre mon existence et ouvrir involontairement ainsi une plaie qui ne se refermera jamais.</p>
<p>C'était mon seul grand-parent vivant. Ma mère n'ayant ni frères ni sœurs et mon père effectuant une séparation étanche entre sa vie légitime et nous, ma famille tout entière se résume aux trois habitantes de notre petit studio.</p>
<p>Un cancer du sein.</p>
<p>C'est la semaine « 1962 » des <a href="http://ricochets.des-blogueurs.org">Petits cailloux et ricochets</a> que la gynécologue me prescrit une mammographie et échographie accompagnée du <a href="http://www.kozlika.org/kozeries/index.php/post/2007/02/10/Desseins">dessin aux trois tétons</a>. Angoisse, vertige. La peur de mourir avec laquelle je bataille depuis tant d'années n'a jamais été exempte d'irrationnalité, c'est le moins qu'on puisse dire, mais pour la première fois elle se nourrit également de superstition. Je vois des signes partout. Et si mes « petits cailloux » amassés en novembre et décembre l'avaient été par préscience d'une mort prochaine ? Un bilan qu'on tire avant de partir ? Et si l'année 62 des ricochets était un signal ? Et si le souhait d'arrêter de fumer était un combat d'arrière-garde contre l'inéluctable ? Et ce désir soudain de « reprendre en main » ma santé qui m'avait conduite depuis quelques semaines à fréquenter de nouveau les cabinets médicaux, n'était-ce pas encore et toujours cette préscience ? N'est-ce pas logique que je meurre d'un cancer du sein pour ainsi boucler la boucle du sursis ?</p>
<p>Quarante-six ans de cartésianisme et d'anti-obscurantisme se frottent à la superstition née de la peur. Je comprends de l'intérieur les mécanismes qui font plonger des gens vers les poudres de perlimpinpin, incantations, cartomanciennes et autres fantasmes du surnaturel. Puisque j'attends, puisque je ne peux rien maîtriser de l'issue de cette attente, rien entreprendre avant elle, je ne peux y associer que des éléments tout aussi peu maîtrisables.</p>
<p>Le retour au rationnel s'effectue à 11h10 le mercredi. L'abattement qui me saisit en apprenant que le <a href="http://www.kozlika.org/kozeries/index.php/post/2007/02/14/Ben-tiens">rendez-vous est le lendemain</a> fait place quelques dizaines de minutes plus tard à une « inquiétude raisonnable », non négligeable mais exempte d'angoisse. Le taux d'adrénaline monté à son acmé pour ce jour et cette heure pédale dans le vide et la superstition reprend sa place dans la gamme des ridicules.</p>
<p>D'ailleurs, le lendemain matin il faisait grand soleil. C'est pas un signe, ça ? ;)</p>1984:2 RASurn:md5:4a448b94e2d1760805011f21aeeea9f52007-02-18T17:26:00+01:002007-02-18T17:36:22+01:00florencede 19xx à 20061984à 2 ans <p>Force est de constater que je n'ai pas de souvenirs de cette année là... J'ai deux ans, je crois que c'est l'année où il y a de grosses inondations sur Metz.<br /><br />J'ai deux ans, et quand je me fais disputer, quand je tombe, quand ça ne va pas, je pleure en expliquant que "C'est dur la vie". Une petite fille de deux ans qui sanglote en disant "c'est dur la vie", paraît que cela marque les esprits. Du coup, beaucoup d'inconnus que l'on rencontre 20 ans après ne manquent pas de me le rappeler.</p>